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Nos vies valent-elles moins que celle des squales ?

Suite à la dernière attaque survenue a Boucan-Canot sur un surfeur, je suis triste et en colère. Triste car la vie de ce jeune homme de 21 ans qui ne méritait pas cela vient de changer a tout jamais et en colère de voir comment on peut s’acharner sur une victime qui n’est toujours pas […]

Ecrit par – le dimanche 04 septembre 2016 à 19H17

Suite à la dernière attaque survenue a Boucan-Canot sur un surfeur, je suis triste et en colère.
Triste car la vie de ce jeune homme de 21 ans qui ne méritait pas cela vient de changer a tout jamais et en colère de voir comment on peut s’acharner sur une victime qui n’est toujours pas sortie de l’hôpital.

A l’instar de ce restaurateur qui a maladroitement décidé de porter plainte contre ce surfeur, s’attaquant ainsi a toute la communauté qui fait vivre son restaurant. C’est choisir la voie de la facilité et se mettre des oeillères concernant les vrais responsables de cette situation.

Cette attaque est survenue en pleine Zone de Protection Renforcée de la Réserve Marine National de La Réunion. Les ZPR représentent la majorité des attaques mortelles de requins depuis 2006. Sur les 19 attaques survenues depuis 2006, 17 ont eues lieu au sein de la RMNR, 6 ont été mortelles, 9 ont eues lieu en plein coeur des ZPR dont 4 Mortelles. Il est donc plus que primordial d’accentuer la sécurisation dans ces zones de protection renforcées.

En matière de sécurisation la mairie et les filets forment une première barrière protectrice et les engins de pêche (Drumlines, Palangre) viennent assurer une deuxième barrière protectrice. C’est cette deuxième barrière protectrice indispensable a la sécurité des usagers qui fait défaut a Boucan-Canot. Ce drame aurait alors pu être évité si ces engins de pêche avaient pu être installés.

En Mai dernier, le conseil scientifique consultatif de la RMNR, soutenu par plusieurs associations principalement métropolitaines, qui n’ont aucune connaissance de la problématique de la crise requin sur l’île, se sont vigoureusement opposés a l’installation de ces engins de sécurisation au sein même des ZPR qui représentent pourtant a elles seules 80% des attaques mortelles depuis 2006.

A l’heure où l’on s’éfforce de faire passer un prédateur pour une victime et une victime pour un coupable, il est plus facile de fustiger les vilains surfeurs que de se tourner vers les véritables responsables, tels que ces associations dîtes « environnementales » et ce conseil scientifique, qui n’intègre aucun spécialiste du requin en son sein. Ces deux structures s’opposent depuis le commencement de la crise requin a tout système de sécurisation (y compris les filets).

Les positions du conseil scientifique se fondent uniquement sur le dogme selon lequel les engins de pêche auraient un effet attractif sur les requins. Pourtant, en 2011, le programme CHARC ne s’est pas privé d’appâter et de pêcher les requins en pleine réserve marine. Marc Soria écartait toute inquiétude avec un argument aussi étrange que tautologique : « lorsque nous marquons un squale c’est que ce dernier est déjà présent à ce moment là (…) les palangres verticales ne présentent aucun risque et seuls les requins peuvent s’y prendre.” (Quotidien du 16 septembre 2011).

A cette époque, aucune interdiction de baignade n’était en vigueur, et les prédateurs marqués étaient tout bonnement relâchés devant les zones d’activités nautiques, sans que personne ne se pose de questions.

La crédibilité des scientifiques est remis en question, lorsque l’on sait que pas moins de 13 attaques ont eu lieu en 3 ans, bien avant le déploiement progressif de Cap Requin en 2014.
L’efficacité des engins de pêche dans la sécurisation des plages n’est plus a prouver depuis plus d’un demi siècle en Afrique de Sud et en Australie.

Il est évident aujourd’hui que la cohabitation est impossible avec les requins qui ont colonisé les mers aux dépens des variétés traditionnellement présentes en nombre à La Réunion — dont le requin pointe-blanche et le requin de récif, dévorés par les tigres et les bouledogues. Ces espèces invasives et parasitaires n’ont rien d’authentique, bien au contraire. La mer réunionnaise n’est pas « leur élément », comme on l’entend trop souvent dire. On aimerait d’ailleurs que les scientifiques s’attachent plus à rechercher les causes de l’apparition des requins bouledogues, amateurs d’eaux polluées, qu’à les protéger aux dépens des Réunionnais. Mais ces chercheurs ont-ils réellement envie de trouver ?

L’interdiction de l’accès a la mer est totalement absurde sur une île et la verbalisation ne fonctionne pas et ne fonctionnera jamais.

La pêche aux requins, et la pose d’engins appropriées sont les seules solutions à long terme. Parler à ce sujet d’un « massacre de requins » qui n’a jamais eu lieu et que personne ne désire est aussi obscène et inhumain que de porter plainte contre la victime d’une attaque, sans doute marquée pour la vie. Les Réunionnais pêchaient et mangeaient du requin dans le respect de leur écosystème bien longtemps avant qu’on ne décide, dans les bureaux, que leurs vies valaient moins que celles des squales. »

Emmanuel VIAL

 

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