Eh bien, Joyeux Noël madame. Pour cette première affaire, les forces de l’ordre sont appelées à Montgaillard, Saint-Denis, le 25 décembre au petit matin. Une femme dit avoir été frappée par son compagnon ; lui est trop saoul pour être entendu et sera placé en cellule de dégrisement.
Jugé en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel ce vendredi, l’homme de 30 ans, père de deux enfants, avoue une gifle mais ne se souvient pas du reste. En garde à vue, il avait pourtant indiqué s’être défendu après une morsure de la part de sa compagne sur la main droite. Selon elle, il se montre agressif une première fois et elle descend au pied de l’immeuble pour appeler les forces de l’ordre. Il la suit, détruit le téléphone, la fait tomber par terre et lui met plusieurs gifles. Un médecin lui donnera trois jours d’ITT.
Selon elle, ce n’est pas la première fois qu’elle subit des violences ; lui n’avoue qu’une gifle 5 ans auparavant. Mais son casier judiciaire compte 13 condamnations dont trois pour violences. Pour le reste, il s’agit de vols, détention de stupéfiants, tentative de dégradation… Pour cela, les peines ont souvent été du sursis ou encore plus souvent des travaux d’intérêt général. « Vous êtes le champion des TIG », affirme la présidente. Mais là ça fait beaucoup. La procureure, malgré des « violences presque anodines dans le contexte actuel » requiert 10 mois de prison dont 4 avec sursis. Il est finalement condamné à six mois de prison dont trois avec sursis.
Dans l’après-midi, c’est au Port que ça chauffe. Une femme a reçu un coup de poing au visage et lui a aussi tiré les cheveux. Pour cause, une dispute parce qu’elle a osé se pointer, accompagnée de leur fils, devant la boutique où il buvait avec ses copains. Mais cette relation est un peu différente. Les deux protagonistes ont tendance à se battre; madame ne se laisse pas faire. Elle lui casse d’ailleurs un vase sur le genou. Une relation qui semble vouée à l’échec, mais elle veut bien le reprendre « s’il change ». « Il n’y a pas que lui qui doit changer », précise la présidente.
Mais là, la procureure n’est pas d’accord. Hormis son comportement moral (il entretient deux relations avec enfants en même temps), elle rappelle son casier judiciaire qui contient bon nombre de condamnations exclusivement pour violences. « Le problème vient de lui ». En effet, sa compagne avait déjà porté plainte en 2017, avant de la retirer. Il aurait frappé sa tête contre le parquet. Au moment de ces faits de Noël, il était dans l’attente d’un aménagement de peine pour d’autres faits.
Il est condamné à 8 mois de prison ferme et la révocation d’une peine de sursis de six mois. Il devra donc passer 14 mois en prison.