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« Ne me relâchez pas. Si vous me relâchez, je la tue »

Un bénédictin de 28 ans comparaissait ce mercredi après-midi au tribunal judiciaire de Champ Fleuri pour avoir commis des violences sur sa mère à Saint-Benoît. Faisant d’une pierre deux coups, le tribunal a décidé de le juger également pour des faits de violences, outrage et rébellion envers les forces de l’ordre, datant d’août 2019. « Moucate, […]

Ecrit par zinfos974 – le jeudi 16 avril 2020 à 11H57

Un bénédictin de 28 ans comparaissait ce mercredi après-midi au tribunal judiciaire de Champ Fleuri pour avoir commis des violences sur sa mère à Saint-Benoît.

Faisant d’une pierre deux coups, le tribunal a décidé de le juger également pour des faits de violences, outrage et rébellion envers les forces de l’ordre, datant d’août 2019. « Moucate, j’ai pas peur de la loi, je suis un caïd », telles étaient ses paroles, couteau en main, à l’encontre des gendarmes. Le point commun de ces deux affaires étant son état d’ivresse manifeste. 

Le 9 avril dernier, las que sa mère lui fasse part de son exaspération de le voir chez elle en permanence à ne rien faire, Daniel N. pète un plomb, prend la marmite et la jette sur la pauvre femme sans défense. Elle aura juste le réflexe de se tourner pour ne pas la prendre en plein visage. Touchée au dos, elle tombe au sol, mais parvient à se réfugier chez sa soeur qui habite à proximité. Les gendarmes arrivent et trouvent le fils attablé, un verre de vin à la main. La marmite est au sol ainsi que des bris de verre et de porcelaine. 

« Je suis peut être aussi victime, elle aussi est violente »

La mère, qui se plaint de douleurs au dos et au ventre, est évacuée par le SDIS à l’hôpital. Elle aura une ITT de 7 jours pour un pneumothorax. Placé en garde à vue, il est droit dans ses bottes : « Ne me relâchez pas, si vous me relâchez, je la tue » , s’emporte-t-il face aux gendarmes.

S’il reconnaît devant le tribunal avoir tenu ces propos sous l’effet de la colère, son explication n’en est pas moi osée : « Je suis peut-être aussi victime, elle aussi est violente. J’ai déjà des plaintes contre cette dame », adresse-t-il à la présidente. 

Il apparaît clairement durant l’audience que le prévenu a quelques difficultés au regard de ses propos. S’il n’a que quelques mentions à son casier, il a déjà fait un séjour à l’EPSMR. Pour autant, le psychiatre indique, dans son expertise, que les causes de son comportement sont l’alcool et un QI très inférieur à la moyenne. Il conclut qu’il n’y a pas d’abolition du discernement, mais, que la personne est dangereuse. Il estime qu’il est accessible à une sanction pénale. « Sa mère veut juste qu’il se soigne et qu’il puisse subvenir à ses besoins. Elle a peur et ne souhaite plus qu’il revienne chez elle », indique la partie civile pour la maman. 

« lI est incontrôlable, il faut mettre un coup d’arrêt à cette violence »

« La mère vit en permanence avec une personne agressive. Les conséquences ont un réel impact sur la victime. Sa mère est à terre et lui, il reste assis à boire tranquillement. Que faire de lui suite aux menaces de mort ? Il est incontrôlable, il faut mettre un coup d’arrêt à cette violence. Je vous demande 2 ans de prison dont 1 an avec sursis probatoire, une obligation de soins, une interdiction de contact et de domicile, ainsi que son maintien en détention », requiert la procureure. 

« Vous avez vu comme moi son comportement, il a clairement un problème de santé mentale ! Des soins s’imposent. Il est important de l’accompagner et de le soigner. Il n’a jamais surmonté le décès de son père », plaide la défense.

Alors que le tribunal suit intégralement les réquisitions du parquet, Daniel N. ne semble pas réaliser qu’il reste en prison. Il salue la présidente, se lève de sa chaise et quitte la visioconférence de la prison de Domenjod avec un détachement qui laisse l’assistance sans voix. 

 

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