Mais quand et comment ? Quant on constate que la souffrance au travail a pris une importance capitale dans le débat public lors de ces derniers jours, car les signaux des salariés de France Télécom, qui se plaignaient de plus en plus de souffrir de stress dans le travail, sont restés inaudibles. Ce qui a conduit aux suicides plusieurs de ces employés fragilisés.
Du coup, l’opinion publique a alerté le gouvernement de manière forte sur ce mal être, du à une intensification du travail, à uneaugmentation des exigences de la productivité, à un mode de management des cadres, à une mobilité forcée, aux conditions de travail…etc
Des conséquences qui ont entrainé une dégradation de santé pour ces salariés. Voilà pourquoi, la polémique enfle chaque jour car nous voyons dans ces actes désespérés l’expression d’un mal être devant lequel nul ne peut rester silencieux en raison de cette causalité entre la souffrance au travail et le suicide qui n’est plus à démontrer.
Même M. Jean François Copé, Président de l’UMP de l’assemblée nationale, a fini par concéder « qu’un salarié heureux dans son travail, c’est un salarié motivé, qui s’absente moins, qui innove plus, qui est plus productif contrairement à celui qui vit dans un grand stress« . Et il pose la question, comment lutter contre ce fléau de ce siècle ? Et il dit même : « N’est-il pas temps de renforcer la syndicalisation ? » Et il affirme qu’ »avec des syndicats plus forts, on aurait des centrales plus disposées au dialogue et les salariés plus impliqués et plus informés sur la stratégie de l’entreprise… »
Là, il se trompe, car très souvent dès qu’un problème de souffrance est identifié, le ou les syndicats proposent des actions pour prévenir, éliminer voire à défaut réduire les causes de cette souffrance à travers un dialogue franc et constructif, car la responsabilité de déterminer les mesures appropriées incombent à l’employeur. Ceci en vertu de la directive-cadre 89/391 concernant la mise en œuvre des mesures visant à promouvoir l’amélioration de la sécurité et de la santé des travailleurs au travail, Art. L. 4121-1 à 5 du code de travail : « Les employeurs prennent les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et de protéger la santé physique et mentale de ces mêmes travailleurs« . Cette obligation couvre également aussi les problèmes liés au stress au travail dans la mesure où ils présentent un risque, tel que les suicides ou tentatives de suicide.
Mais hélas, la parole syndicale et l’aspect humain dans le travail ne semblent pas la tasse de thé de certains patrons. En effet, la lutte contre la souffrance au travail ne semble pas du tout une priorité pour eux. Voilà pourquoi, je pense que la souffrance au travail n’est que la partie visible de l’iceberg et que cette pression de plus en plus importante sur les salariés, traduit ce mal être qui pousse à des actes désespérés et qui peut tuer encore si les représentants du personnel ne tirent pas la sonnette d’alarme à temps.
Bref. Je me questionne. Et si la montée de ce mal être qu’est la souffrance au travail s’invite dans les débats et d’une réflexion au congrès de la CFDT du 28 octobre ? Et pourquoi pas l’émergence d’un nouveau contrat social à travers la modernisation du dialogue social, la lutte contre la souffrance au travail, comme insufflé par le PDG de France Telecom ?
Il vaut mieux tard que jamais afin de stopper ce cercle infernal!
Jean Claude Comorassamy
Saint-Leu.