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Patrimoine

Naufrage devant Saint-Pierre en 1897


Le 3 mai 1897, un vapeur belge « le Bruxelles », s’échoue au « Trou de l’Enfer ». Ce naufrage devant Saint-Pierre survient trois mois après celui du Warren Hastings à Saint-Philippe.

Par Sabine Thirel - Publié le Samedi 24 Janvier 2009 à 08:05

Embarcadère fin XIXe siècle - Coll.Privée Du Mesgnil
Embarcadère fin XIXe siècle - Coll.Privée Du Mesgnil
Le petit port de Saint-Pierre, livré en 1883, ne peut accueillir des navires à fort tonnage comme le Bruxelles. Les déchargements et les chargements, se font à l’ancienne, grâce aux jetées volantes de  bois et de cordages de la marine de la Rivière d’Abord encore en utilisation. Les marchandises sont portées par les hommes et les bêtes épuisés, puis soulevées par des grues et des palans. Enfin, elles sont déposées dans des chaloupes qui les mènent  jusqu’au navire en rade. Les rameurs ont l’habitude de lutter contre les courants, ils connaissent les passages entre les récifs pour parvenir sans encombre jusqu’au bateau.

Naufrage devant Saint-Pierre en 1897
Ainsi, « le Bruxelles » depuis quelques jours au large et attend son chargement complet. En 1848, Saint-Pierre avait obtenu l'autorisation d'exporter directement ses produits.  Depuis le matin les chaloupes font l’aller-retour entre la marine et le gros bateau de fer. Au fil de la journée, la mer devient grosse, les lames se font de plus en plus fortes. Le temps est étrange en cette soirée de mai. La houle se renforce et pousse le Bruxelles vers la côte et les récifs coralliens. Dans les chaloupes, les rameurs luttent  contre la mer déchainée les fait valser sur la crête des vagues. Les hommes et les canots risquent à chaque instant de s’écraser sur un récif. A terre, on arrête toute manœuvre, trop de vie sont en danger.

Eléments de machine et chaudière du Bruxelles - Mémoires océanes. CGM. cl.VM
Eléments de machine et chaudière du Bruxelles - Mémoires océanes. CGM. cl.VM
Quarante-trois personnes sont à bord du Bruxelles, des marins belges et des journaliers créoles. Il n’est pas question de récupérer les hommes en plein cyclone qui surprend tout le monde en cette période. Les marins du Bruxelles essayent de se maintenir au large mais les vagues de plus en plus puissantes le poussent  vers un naufrage inéluctable. Les chaloupes seront perdues. Le capitaine décide de lever l’ancre afin de s’éloigner de la côte mais cette décision est trop tardive. Le vapeur, secoué, ébranlé, grince sous l’assaut des vagues. Après avoir lutté longtemps, il est projeté sur les récifs. Le bruit du déchirement de sa coque retentit dans la ville où les curieux se sont amassés le long de la côte. Il est  vingt-deux heures, il fait nuit noire, les pêcheurs de Terre Sainte  savent que la situation est désespérée. Au petit matin, la longue coque brune du vapeur apparait entière penchée sur les récifs à moins d’un kilomètre de l’entrée du port. Depuis la côte, chacun scrute un espoir mais n’aperçoit aucun signe de vie sur le navire  jusqu’à ce qu’un marin monte sur le gaillard d’avant et fait de larges gestes. Sur la plage, on reprend espoir mais la mer est encore trop agitée. Comment rejoindre le Bruxelles et aussi comment en revenir sans encombre ?

Eléments du Bruxelles - Lagon de St-Pierre
Eléments du Bruxelles - Lagon de St-Pierre
Alors, les pêcheurs de Terre Sainte, " Clain dit Zing, Pothin, Verneuil, un habitué des naufrages et des sauvetages en mer : Moïse Bègue, Monnier, Lechat, Bardinum, Gustave, François" et d’autres encore décident de prendre des embarcations et d’aller récupérer les survivants. A cause de la houle déchainée et du risque de démantèlement du navire, le sauvetage se fera en plusieurs étapes. Les pêcheurs tiennent bon et trente-six hommes sont sauvés. « Parmi les morts, on compte quatre journaliers créoles... » dont un s’est jeté à l’eau pour tenter de rejoindre la plage et un autre qui se tenait sur le bastingage avant lorsque l’avant du bateau s’est détaché pour s’écraser sur les récifs coralliens.  Une semaine est nécessaire pour ramener les naufragés à bon port. Le capitaine est le dernier à quitter le navire.
Dans Mémoires Océanes, l'historien Olivier Fontaine, écrit : "Le Bruxelles, jeté le 3 mai 1897 contre le  récif  de St-Pierre, présente des fragments parfois de grande taille, qui ont été dispersés par les vagues tant dans le lagon qu'à l'extérieur. Ces fragments difficilement identifiables, témoignent de la violence avec laquelle la houle disloque les bâtiments échoués. Une chaudière dépasse du lagon près de la plage. Sur les récifs, on aperçoit les vestiges de la varangue de voûte, de la mèche du safran et de son tourteau".




1.Posté par boyer le 07/02/2009 10:38

Encore une fois, un article excellent. J'ignorais l'histoire de cette épave.

Au passage on notera l'excellente qualité de l'acier de la chaudière qui resiste à la houle et à la corrosion apres toutes ces années, alors que les plaisanciers juste a coté, savent qu'aujourd'hui que tout ce qui n'est pas inox, fond comme neige au solei sous les embruns salés

2.Posté par bernard gerand le 26/07/2011 20:31

bonsoir,
je suis un passionné de l'histoire de la reunion et de maquette de bateaux ( j'organise des expos vente dans toute l'ile) et je souhaiterai savoir s'il existe des plans ,photos ou images de tous ces bateaux qui ont fait l'histoire de la reunion ou qui ont échoué sur les recifs de l'ile
cordialement
bernard gerand
06 92 28 93 37

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