Revenir à la rubrique : Politique

Nathalie Bassire pointe du doigt la gestion d’André Thien-Ah-Koon depuis 2015

L’élue de l’opposition à la mairie du Tampon s’attaque à la gestion d’André Thien-Ah-Koon depuis 2015 en s’appuyant sur un rapport de la Chambre Régionale des Comptes. Nathalie Bassire regrette également que ce rapport ne soit publié qu’après les élections.

Ecrit par Aurélie Hoarau – le samedi 25 juillet 2020 à 11H45

Le communiqué : 

 

RAPPORT DE LA CHAMBRE RÉGIONALE DES COMPTES SUR LA MAUVAISE GESTION DE LA COMMUNE DU TAMPON DEPUIS 2015 PAR M. ANDRÉ THIEN-AH-KOON 

Au préalable, nous nous interrogeons sur la communication tardive de ce rapport, définitif depuis fin 2019, mais rendu public fin juillet 2020, après les élections municipales. Il aurait dû à notre sens être transmis à la commune en janvier 2020 pour être débattu en conseil municipal avant le premier tour de mars 2020, afin d’éclairer la population sur la réalité de la gestion communale du maire. 

Loin du mensonge asséné tout au long de la campagne électorale d’une bonne gestion de la commune, ce rapport révèle la manipulation des chiffres par le maire pour tromper la population et se faire réélire. 

Un endettement outrancier (plus de 54 millions d’€ d’emprunts nouveaux entre 2015 et 2018) par rapport aux réels besoins, selon les termes de la Chambre Régionale des Comptes (CRC), pour afficher une trésorerie confortable et faire croire à une excellente santé financière, ce qui coûte chaque année pas moins de 2 millions d’€ d’intérêts, soit une dépense de fonctionnement qui aurait largement permis, par exemple, de rendre la cantine gratuite toute l’année pour l’ensemble des élèves du Tampon et ainsi redonner du pouvoir d’achat aux familles tamponnaises (le coût mensuel de la cantine est de 15€ par enfant par mois, avec un effectif de l’ordre de 10000 élèves). Il s’agit là d’un véritable gaspillage d’argent public ! 

L’intention du maire d’emprunter plus de 100 millions d’euros supplémentaires sur le nouveau mandat, pour réaliser ses projets pharaoniques (tour administrative pour un coût total de plus de 84 millions d’€, parc du volcan pour un coût total de plus de 65 millions d’€, …), est fustigée par la CRC, car « de nature à bouleverser » la situation financière. 

En 2022, l’endettement de la commune sera de 146 millions d’€, soit un niveau élevé en comparaison des communes de strates démographiques équivalentes. La CRC estime donc que ce programme d’investissement ne laisse pas beaucoup de marges de manœuvre, avec le risque accru d’un dérapage et de dérives qui impactera l’équilibre financier. 

Nous réitérons donc notre demande d’abandon des projets pharaoniques qui vont ruiner la commune et risquent à terme de la placer sous tutelle. 

D’autant que, contrairement aux mensonges du maire pendant la campagne électorale, les investissements de la commune du Tampon (1 266€ / habitant) sur le précédent mandat sont très insuffisants et sensiblement faibles par rapport aux autres communes réunionnaises (en moyenne 1 500€ / habitant), notamment celles de mêmes strates démographiques comme Saint-Pierre (1980€ / habitant). En outre, la CRC pointe l’absence de plan pluriannuel de programmation des travaux pour la voirie communale jusqu’à peu, soit une gestion « à la petite semaine », ce qui ne va pas contribuer à sortir le Tampon du « coma circulatoire » : une énième promesse électorale qui ne pourra pas être tenue ! 

Il est également consternant de lire que la collectivité a prévu d’investir plus de 20 millions d’€ pour les retenues collinaires afin d’accroître le volume d’eau agricole … alors même que nos agriculteurs ont manifesté ces derniers jours pour protester contre la fermeture des vannes d’eau d’irrigation ! 

Plus révoltant, la CRC nous confirme que « la situation de la commune est assez atypique, elle thésaurise, les ressources ne sont pas toutes exploitées », c’est à dire par exemple que le résultat d’exploitation est excédentaire du fait notamment de la diminution des subventions au CCAS et à la Caisse des Écoles : ainsi que nous l’avions déploré pendant la campagne électorale, le maire fait des économies sur la dépense sociale, donc au détriment des familles les plus pauvres et des Tamponnais en difficultés ! 

La CRC a également relevé plusieurs anomalies, notamment dans la politique d’animation et en matière de gestion des ressources humaines. 

Les manifestations communales, notamment Florilèges et Miel Vert, ne sont pas équilibrées financièrement en dépenses et en recettes : un déficit chiffré par la CRC à 1,8 millions d’€ en 2018 (en augmentation constante d’année en année), supporté par les contribuables tamponnais qui paient donc deux fois pour aller à ces évènements (d’une part en achetant un billet d’entrée, et d’autre part en payant des impôts pour combler le déficit). 

De plus, il n’y a aucun bilan économique, aucune mesure des retombées économiques et sociales de cette coûteuse politique d’animation, ce qui est le comble de la mauvaise gestion. 

S’agissant des ressources humaines, on comprend mieux la souffrance au travail de tant d’employés communaux du fait notamment d’un sous-encadrement important (« faiblesse manifeste » du taux d’encadrement) et d’une précarisation de l’emploi en raison d’un « recours massif aux contractuels », qualifiées de « pratiques irrégulières » par la CRC qui critique le fait que « la collectivité fonctionne essentiellement sur la base des contrats aidés et des agents de catégorie C ». 

En conclusion, un endettement trop important et exagéré, des intérêts financiers élevés représentant un gaspillage d’argent public, des investissements très insuffisants et faibles depuis 2015, des projets pharaoniques avec un risque accru de dérapage financier sur le nouveau mandat qui pourrait mener la commune sous tutelle, une absence de vision sur des questions essentielles comme les routes ou l’eau agricole … 

À cette mauvaise gestion financière, économique et sociale de la Ville s’ajoutent une politique d’animation coûteuse et sans visibilité des retombées pour les entreprises et les familles, ainsi qu’une mauvaise gestion des ressources humaines au sein de la mairie : voilà la vérité affligeante des chiffres et la triste réalité de la gestion takiste ! 

Pour le groupe d’opposition « ENSEMBLE », 
Nathalie BASSIRE, conseillère municipale & communautaire du Tampon

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Pas de remise gracieuse pour les 477.885 euros réclamés à l’ancien comptable public de la Région

L’affaire a semé le trouble chez les élus de la Région, ce jeudi matin. Alors que la majorité régionale avait choisi de s’abstenir, deux seules voix de l’opposition ont suffi pour faire échec à la demande de remise gracieuse de l’ancien payeur régional Ahmed Abdallah. Le frère de l’ancien DGS de la Région Mohamed Ahmed devra donc bien s’acquitter de la somme de 477.885 euros réclamée par la Cour des comptes.

« Tu ne tueras point »

Le Mouvement Réunionnais Pour La Paix s’exprime en prévision de la semaine de la conscience et de la paix.