J’appartiens à une famille politique qui a beaucoup œuvré pour les personnes en situation de handicap (PSH) : dès 1975 avec Valéry Giscard d’Estaing et Simone Veil, et en 2005 avec Jacques Chirac qui avait fait du handicap un « grand chantier » présidentiel. Ils ont porté de grandes lois et ont apporté des progrès majeurs.
Mais aujourd’hui, il subsiste des inégalités et des discriminations : il est grand temps de passer des paroles aux actes !
Cela commence dès le plus jeune âge : à l’école de la République. Il faut donner les moyens de mieux accompagner en milieu scolaire les enfants handicapés, dans les établissements du premier degré et jusqu’au collège, notamment en recrutant et/ou formant du personnel spécialisé !
Les institutions médico-sociales doivent être davantage soutenues et leurs personnels beaucoup mieux valorisés.
A la Réunion, il faut leur donner les moyens financiers pour offrir suffisamment de places aux familles d’enfants en situation de handicap : il ne devrait plus y avoir de listes d’attente ! Il faut ensuite une réelle inclusion dans l’accès à la vie professionnelle pour les PSH. Tout d’abord, les dispositifs de formation doivent leur être largement ouverts. Autre point : il y a trop d’entreprises ou même d’associations qui s’exonèrent de leurs obligations d’emploi de 6 % de personnes handicapées en payant simplement une taxe ; il faut revoir cela !
Par ailleurs, il faut simplifier les formalités administratives : le système bureaucratique français nuit à un bon fonctionnement de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH).
L’inflation normative, le « millefeuille territorial » et les procédures nombreuses sont un « parcours du combattant » pour les familles concernées. Il faut radicalement alléger et harmoniser les procédures pour garantir des droits effectifs aux personnes en situation de handicap et leurs familles !
En outre, les associations concernées ont également besoin d’être mieux soutenues. Elles tirent depuis plusieurs mois le signal d’alarme concernant la pérennité de leurs structures. Les métiers de l’accompagnement spécialisé ont aussi besoin d’être plus attractifs.
Enfin, véritable combat pour la dignité et l’émancipation, on ne peut plus tolérer qu’on calcule l’Allocation aux adultes handicapés (AAH) en tenant compte des revenus du conjoint.
Cette demande de « déconjugalisation » de l’AAH défendue par les personnes concernées et leurs associations représentatives, se heurte à un refus obstiné et incompréhensible de la part d’Emmanuel Macron et de son gouvernement.
Il y a quelques jours encore, la majorité présidentielle a vidé de toute sa substance une proposition de loi que je portais avec le groupe LR, visant à plus de justice et d’autonomie en faveur des personnes en situation de handicap : chaque article a été rejeté par la majorité parlementaire !
Il est pourtant évident que cette allocation n’est pas un revenu minimum comme les autres. On ne peut laisser maintenir les personnes en situation de handicap dans un état de dépendance financière humiliante vis-à-vis de leur conjoint.
Au-delà de tous ces défis, je veux lutter contre la résignation et remettre de l’espérance dans la vie des familles qui s’épuisent et perdent confiance. À leurs côtés, fraternellement, notre pays tout entier doit se réinterroger sur la façon dont il accueille, considère et accompagne la fragilité, la différence, la dépendance. L’accessibilité concrète, physique ou virtuelle, à tous les services doit être pensée par chacun.
Sans action rapide, des milliers de familles se retrouveront à nouveau sans solution alors qu’elles sont confrontées à l’autisme, au polyhandicap, au handicap psychique, au vieillissement des personnes en situation de handicap mental ou encore à la myriade des handicaps invisibles.
Nathalie Bassire
Députée de la Réunion
Membre de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire
Mais aujourd’hui, il subsiste des inégalités et des discriminations : il est grand temps de passer des paroles aux actes !
Cela commence dès le plus jeune âge : à l’école de la République. Il faut donner les moyens de mieux accompagner en milieu scolaire les enfants handicapés, dans les établissements du premier degré et jusqu’au collège, notamment en recrutant et/ou formant du personnel spécialisé !
Les institutions médico-sociales doivent être davantage soutenues et leurs personnels beaucoup mieux valorisés.
A la Réunion, il faut leur donner les moyens financiers pour offrir suffisamment de places aux familles d’enfants en situation de handicap : il ne devrait plus y avoir de listes d’attente ! Il faut ensuite une réelle inclusion dans l’accès à la vie professionnelle pour les PSH. Tout d’abord, les dispositifs de formation doivent leur être largement ouverts. Autre point : il y a trop d’entreprises ou même d’associations qui s’exonèrent de leurs obligations d’emploi de 6 % de personnes handicapées en payant simplement une taxe ; il faut revoir cela !
Par ailleurs, il faut simplifier les formalités administratives : le système bureaucratique français nuit à un bon fonctionnement de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH).
L’inflation normative, le « millefeuille territorial » et les procédures nombreuses sont un « parcours du combattant » pour les familles concernées. Il faut radicalement alléger et harmoniser les procédures pour garantir des droits effectifs aux personnes en situation de handicap et leurs familles !
En outre, les associations concernées ont également besoin d’être mieux soutenues. Elles tirent depuis plusieurs mois le signal d’alarme concernant la pérennité de leurs structures. Les métiers de l’accompagnement spécialisé ont aussi besoin d’être plus attractifs.
Enfin, véritable combat pour la dignité et l’émancipation, on ne peut plus tolérer qu’on calcule l’Allocation aux adultes handicapés (AAH) en tenant compte des revenus du conjoint.
Cette demande de « déconjugalisation » de l’AAH défendue par les personnes concernées et leurs associations représentatives, se heurte à un refus obstiné et incompréhensible de la part d’Emmanuel Macron et de son gouvernement.
Il y a quelques jours encore, la majorité présidentielle a vidé de toute sa substance une proposition de loi que je portais avec le groupe LR, visant à plus de justice et d’autonomie en faveur des personnes en situation de handicap : chaque article a été rejeté par la majorité parlementaire !
Il est pourtant évident que cette allocation n’est pas un revenu minimum comme les autres. On ne peut laisser maintenir les personnes en situation de handicap dans un état de dépendance financière humiliante vis-à-vis de leur conjoint.
Au-delà de tous ces défis, je veux lutter contre la résignation et remettre de l’espérance dans la vie des familles qui s’épuisent et perdent confiance. À leurs côtés, fraternellement, notre pays tout entier doit se réinterroger sur la façon dont il accueille, considère et accompagne la fragilité, la différence, la dépendance. L’accessibilité concrète, physique ou virtuelle, à tous les services doit être pensée par chacun.
Sans action rapide, des milliers de familles se retrouveront à nouveau sans solution alors qu’elles sont confrontées à l’autisme, au polyhandicap, au handicap psychique, au vieillissement des personnes en situation de handicap mental ou encore à la myriade des handicaps invisibles.
Nathalie Bassire
Députée de la Réunion
Membre de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire