
Comme je le laissais entendre dans mon article "Les dessous des négociations secrètes entre la Droite et le PS pour prendre la place de Nassimah Dindar ", les choses sont en apparence pliées et Nassimah Dindar est en position d'ultra favorite pour retrouver ce matin son poste de présidente du conseil général de la Réunion. Ce serait son troisième mandat de 3 ans, chose que bien peu avant elle ont réussi.
Pour autant, tout n'est pas réglé et, jusqu'à la dernière minute, des surprises sont encore possibles.
Le premier problème pourrait venir d'Huguette Bello qui a claqué la porte des négociations mardi soir, quand Paul Vergès lui a signifié que la présence de Joseph Sinimalé au sein de la nouvelle majorité n'était pas négociable. Que va faire la députée-maire de Saint-Paul ce matin? Connaissant son caractère, il est fort probable qu'elle se tienne à l'écart d'une majorité où elle siègerait aux côtés de son ennemi intime, à qui Paul Vergès se ferait de plus un malin plaisir d'offrir des moyens qu'il refuserait aux élus d'Huguette Bello. Quitte à rompre, autant le faire maintenant, d'autant que l'humiliation de Paul Vergès a été publique dans la mesure où le PCR s'est arrangé pour faire fuiter l'information dans la presse. Autre interrogation concernant les élus de Saint-Paul : Huguette Bello contrôle t-elle l'ensemble de ses conseillers généraux, la rumeur saint-pauloise laissant entendre que certains d'entre eux auraient des velléités d'indépendance... Enfin, que vont faire les deux élus de Saint-André, dont on a toujours dit que le maire, Eric Fruteau, était un proche de la députée-maire de Saint-Paul, tout comme le nouveau conseiller général de Sainte-Suzanne, Daniel Alamelou. Au total, dans la meilleure des hypothèses, Huguette Bello pourrait se retrouver à la tête d'un groupe de 6 élus, pas de quoi faire ou défaire une majorité, mais suffisamment pour venir en renfort d'un autre groupe.
Bien plus grave pourrait être le positionnement des élus socialistes. Comme nous l'avons écrit, Gilbert Annette a opposé mardi soir une fin de non-recevoir à la proposition faite par Didier Robert d'offrir la présidence du Conseil général au PS, dans le cadre d'une alliance PS/élus de Droite. Ce faisant, Gilbert Annette pouvait raisonnablement espérer s'en voir remercier par les autres membres de la nouvelle majorité. Et notamment, il espérait obtenir le poste de 1er vice-président pour Jean-Jacques Vlody. Peine perdue puisque ce poste ultra-stratégique reviendra finalement à Pierre Vergès, le PS (11 élus) ayant été mis en minorité par les élus de l'Alliance soutenus par Nassimah Dindar. D'où la colère des 11 élus du PS, sans qu'on sache, mercredi soir, jusqu'à quelles extrémités cette colère pourrait les mener.
Restent les élus proches de Michel Fontaine (entre 7 et 8, en comptabilisant les élus de Saint-Pierre, les maires de Cilaos et de l'Etang Salé et Cyrille Melchior). Pour le maire de Saint-Pierre, une alliance avec le PS ne pouvait s'envisager qu'avec une présidence issue du groupe le plus important de la nouvelle majorité. Avec 16 élus pour la Droite et 11 pour le PS, le président ne pourrait donc selon lui qu'être de Droite. La pression va se faire très forte sur le maire de Saint-Pierre d'ici 10 heures ce matin, heure de début des opérations de vote, et il risque d'être soumis aux vives recommandations de son ami Olivier Magnaval, l'ancien sous préfet de Saint-Pierre aujourd'hui directeur de Cabinet de Marie-Luce Penchard, qui affirme parler au nom de l'Elysée et notamment d'Olivier Biancarelli, le conseiller du président de la République pour l'outre-mer, réputé très très proche de Nassimah Dindar. Mais de l'autre côté, Michel Fontaine ne peut pas non plus complètement oublier ses velléités à devenir sénateur, et à bénéficier du même coup de l'immunité parlementaire qui va avec, s'il se met à dos tous ses collègues réunionnais, et les grands électeurs qui leur sont liés...
Comme on le voit, Nassimah part grandissime favorite, mais jusqu'à la dernière minute, un minuscule grain de sable peut venir enrayer la belle mécanique bien huilée. Souvenez-vous en 2008, jusqu'au dernier moment, Jean-Louis Lagourgue croyait qu'il serait élu président... On connait la suite !
Pour autant, tout n'est pas réglé et, jusqu'à la dernière minute, des surprises sont encore possibles.
Le premier problème pourrait venir d'Huguette Bello qui a claqué la porte des négociations mardi soir, quand Paul Vergès lui a signifié que la présence de Joseph Sinimalé au sein de la nouvelle majorité n'était pas négociable. Que va faire la députée-maire de Saint-Paul ce matin? Connaissant son caractère, il est fort probable qu'elle se tienne à l'écart d'une majorité où elle siègerait aux côtés de son ennemi intime, à qui Paul Vergès se ferait de plus un malin plaisir d'offrir des moyens qu'il refuserait aux élus d'Huguette Bello. Quitte à rompre, autant le faire maintenant, d'autant que l'humiliation de Paul Vergès a été publique dans la mesure où le PCR s'est arrangé pour faire fuiter l'information dans la presse. Autre interrogation concernant les élus de Saint-Paul : Huguette Bello contrôle t-elle l'ensemble de ses conseillers généraux, la rumeur saint-pauloise laissant entendre que certains d'entre eux auraient des velléités d'indépendance... Enfin, que vont faire les deux élus de Saint-André, dont on a toujours dit que le maire, Eric Fruteau, était un proche de la députée-maire de Saint-Paul, tout comme le nouveau conseiller général de Sainte-Suzanne, Daniel Alamelou. Au total, dans la meilleure des hypothèses, Huguette Bello pourrait se retrouver à la tête d'un groupe de 6 élus, pas de quoi faire ou défaire une majorité, mais suffisamment pour venir en renfort d'un autre groupe.
Bien plus grave pourrait être le positionnement des élus socialistes. Comme nous l'avons écrit, Gilbert Annette a opposé mardi soir une fin de non-recevoir à la proposition faite par Didier Robert d'offrir la présidence du Conseil général au PS, dans le cadre d'une alliance PS/élus de Droite. Ce faisant, Gilbert Annette pouvait raisonnablement espérer s'en voir remercier par les autres membres de la nouvelle majorité. Et notamment, il espérait obtenir le poste de 1er vice-président pour Jean-Jacques Vlody. Peine perdue puisque ce poste ultra-stratégique reviendra finalement à Pierre Vergès, le PS (11 élus) ayant été mis en minorité par les élus de l'Alliance soutenus par Nassimah Dindar. D'où la colère des 11 élus du PS, sans qu'on sache, mercredi soir, jusqu'à quelles extrémités cette colère pourrait les mener.
Restent les élus proches de Michel Fontaine (entre 7 et 8, en comptabilisant les élus de Saint-Pierre, les maires de Cilaos et de l'Etang Salé et Cyrille Melchior). Pour le maire de Saint-Pierre, une alliance avec le PS ne pouvait s'envisager qu'avec une présidence issue du groupe le plus important de la nouvelle majorité. Avec 16 élus pour la Droite et 11 pour le PS, le président ne pourrait donc selon lui qu'être de Droite. La pression va se faire très forte sur le maire de Saint-Pierre d'ici 10 heures ce matin, heure de début des opérations de vote, et il risque d'être soumis aux vives recommandations de son ami Olivier Magnaval, l'ancien sous préfet de Saint-Pierre aujourd'hui directeur de Cabinet de Marie-Luce Penchard, qui affirme parler au nom de l'Elysée et notamment d'Olivier Biancarelli, le conseiller du président de la République pour l'outre-mer, réputé très très proche de Nassimah Dindar. Mais de l'autre côté, Michel Fontaine ne peut pas non plus complètement oublier ses velléités à devenir sénateur, et à bénéficier du même coup de l'immunité parlementaire qui va avec, s'il se met à dos tous ses collègues réunionnais, et les grands électeurs qui leur sont liés...
Comme on le voit, Nassimah part grandissime favorite, mais jusqu'à la dernière minute, un minuscule grain de sable peut venir enrayer la belle mécanique bien huilée. Souvenez-vous en 2008, jusqu'au dernier moment, Jean-Louis Lagourgue croyait qu'il serait élu président... On connait la suite !