Suite à l'adoption par l'Assemblée nationale d'un amendement alignant le régime spécifique de taxation du rhum dans les Outre-mer à celui de la métropole, la député réunionnaise Nadia Ramassamy réagit. Pour la parlementaire, "non seulement cet amendement porte atteinte à l’identité culturelle et à la structure économique des territoires ultramarins, mais il ne permet pas de lutter pleinement contre les ravages de l’alcoolisme." Voici son communiqué :
"L’Assemblée nationale a adopté aujourd’hui un amendement additionnel à l’article 9 du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Cet amendement aligne le régime spécifique de taxation du rhum dans les Outre-mer à celui de la métropole.
Non seulement cet amendement porte atteinte à l’identité culturelle et à la structure économique des territoires ultramarins, mais il ne permet pas de lutter pleinement contre les ravages de l’alcoolisme.
L'alcoolisme est un fléau qui a des conséquences sanitaires et sociales particulièrement graves dans notre société, notamment à La Réunion. En tant que médecin, je suis particulièrement consciente des enjeux de santé liés à l’alcoolisme. Je mène tous les jours le combat contre l’alcoolisme.
Néanmoins, je pense que cet amendement est un non-sens. En visant spécifiquement le rhum produit dans les Outre-mer, il s'attaque à l'un des piliers de l’économie de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Réunion, mais aussi de la Guyane.
Le secteur de la canne, du sucre et du rhum représente dans les Outre-mer plus de 40 000 emplois et 8 000 exploitations. La filière canne-sucre créée des emplois locaux et non-délocalisables. Et c’est le chômage et le manque de perspective professionnelle qui conduisent à l’alcoolisme, particulièrement dans des territoires fragiles comme les nôtres.
Or, le régime de taxe précédant avait été mis en place en 1983 pour justement protéger les emplois locaux face la concurrence cubaine et américaine, massivement subventionnée par leurs gouvernements respectifs.
Le rhum, comme le vin en métropole, est un élément culturel et des mesures contre celui-ci ont des impacts importants sur l’emploi. Le vin est peu taxé pour des raisons culturelles et économiques, et il représente 60% de la consommation d’alcool et 3,6% des gages récoltés.
Ainsi, nous demandons que le rhum soit considéré de la même manière que le vin en raison de son importance culturelle et économique pour les territoires ultramarins. Particulièrement quand ces territoires sont frappés par des taux de chômage sans comparaison avec l’Hexagone.
Si le Gouvernement veut mener une vaste politique de lutte contre l’alcoolisme, je serai la première à le soutenir. En attendant, je trouve injuste que certains se donnent une bonne conscience sur le dos des ultramarins sans aucun outil de compensation pour protéger ces emplois locaux qui vont disparaitre.
"L’Assemblée nationale a adopté aujourd’hui un amendement additionnel à l’article 9 du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Cet amendement aligne le régime spécifique de taxation du rhum dans les Outre-mer à celui de la métropole.
Non seulement cet amendement porte atteinte à l’identité culturelle et à la structure économique des territoires ultramarins, mais il ne permet pas de lutter pleinement contre les ravages de l’alcoolisme.
L'alcoolisme est un fléau qui a des conséquences sanitaires et sociales particulièrement graves dans notre société, notamment à La Réunion. En tant que médecin, je suis particulièrement consciente des enjeux de santé liés à l’alcoolisme. Je mène tous les jours le combat contre l’alcoolisme.
Néanmoins, je pense que cet amendement est un non-sens. En visant spécifiquement le rhum produit dans les Outre-mer, il s'attaque à l'un des piliers de l’économie de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Réunion, mais aussi de la Guyane.
Le secteur de la canne, du sucre et du rhum représente dans les Outre-mer plus de 40 000 emplois et 8 000 exploitations. La filière canne-sucre créée des emplois locaux et non-délocalisables. Et c’est le chômage et le manque de perspective professionnelle qui conduisent à l’alcoolisme, particulièrement dans des territoires fragiles comme les nôtres.
Or, le régime de taxe précédant avait été mis en place en 1983 pour justement protéger les emplois locaux face la concurrence cubaine et américaine, massivement subventionnée par leurs gouvernements respectifs.
Le rhum, comme le vin en métropole, est un élément culturel et des mesures contre celui-ci ont des impacts importants sur l’emploi. Le vin est peu taxé pour des raisons culturelles et économiques, et il représente 60% de la consommation d’alcool et 3,6% des gages récoltés.
Ainsi, nous demandons que le rhum soit considéré de la même manière que le vin en raison de son importance culturelle et économique pour les territoires ultramarins. Particulièrement quand ces territoires sont frappés par des taux de chômage sans comparaison avec l’Hexagone.
Si le Gouvernement veut mener une vaste politique de lutte contre l’alcoolisme, je serai la première à le soutenir. En attendant, je trouve injuste que certains se donnent une bonne conscience sur le dos des ultramarins sans aucun outil de compensation pour protéger ces emplois locaux qui vont disparaitre.