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NRL et le faux Derche

La nouvelle route du littoral, l’un des plus gros chantiers européens à venir, le plus grand et le plus onéreux chantier de France et de Navarre. Un chantier maritime herculéen qui prendra sept années de réalisation, et qui est estimé à la modique somme de 1 666 000 000,00 euros, pour à peine 12 km de […]

Ecrit par zinfos974 – le vendredi 02 mai 2014 à 16H00

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La nouvelle route du littoral, l’un des plus gros chantiers européens à venir, le plus grand et le plus onéreux chantier de France et de Navarre. Un chantier maritime herculéen qui prendra sept années de réalisation, et qui est estimé à la modique somme de 1 666 000 000,00 euros, pour à peine 12 km de voirie.

Ces quatre dernières années, du seul fait de revirements politiques, nous avons eu à regretter l’annulation d’un grand nombre de travaux qui auraient pu permettre aux entreprises réunionnaises de traverser cette crise économique dont nous ressentons encore les méfaits aujourd’hui. Mais velléités et égocentrisme politique obligent, le Président de la Région Réunion a estimé que ces investissements ne semblaient pas opportun pour relancer notre économie. On parle ici du projet du Tram-train (800 millions d’euros), des travaux de la Rocade du Tampon (200 millions d’euros). Près d’un milliard d’euros de travaux sur lesquels comptaient les entreprises réunionnaises pour tenter de survivre dans ces heures économiques difficiles. Mais c’était sans compter l’égo démesuré de notre cher Président qui, fustigeant lesdits travaux du fait qu’ils auraient été démentiels, mais surtout parce qu’ils avaient été validé par ses prédécesseurs, revoit aujourd’hui sa copie en proposant plus grand et plus cher, cela pour bien évidemment défendre l’intérêt des Réunionnais, mais aussi œuvrer avec zèle et servitude à l’endroit des grandes Multinationales du secteur de la construction.

Des multinationales qui pourtant ne le lui rendent pas forcément bien. Le Groupe BOUYGUES à qui l’on a donné un grosse part du gâteau dans le cadre de la réalisation du chantier de la NRL, ne se gène cependant aucunement pour réclamer la bagatelle de 170 millions d’euros d’indemnités compensatoires à la Région Réunion du fait de la décision de notre Président d’avoir stoppé le projet du Tram-train. Peut être notre Président pensait-il qu’en filant la NRL à BOUYGUES, la maison-mère de COLAS aurait gracieusement accepté de revoir ses velléités indemnitaires. Eh ben non !. Vous vous êtes fait bien avoir M. le Président, mais certes, vous ne serez peut être plus là lorsque qu’il faudra payer. C’est un bébé bien endetté que vous transmettrez à vos successeurs.

On se complait à mettre en place de grandes et belles institutions, le Haut commissariat à la Commande publique, le Haut commissariat au financement, pour placer des amis qui, sans qu’ils en ai la compétence, vous nous assurer que tout se passera bien avec la NRL, qu’il n’y aura pas de débordements … financiers, et que seront bien gérer les fonds européens. Qu’il est bon de gérer son budget avec une carte de crédit qui n’est pas la sienne !. Le problème est qu’en définitif, ce sont les Réunionnais qui vont devoir mettre la main à la poche, car ne rêvons pas, la NRL va nous coûter plus chère que çà … comme d’habitude. Quant on y connait rien en Bâtiment et Travaux publics, mais que l’on agit avec précipitation pour se valoriser soi-même tout en faisant bonne image auprès de copains, on se brule les doigts.

Le pont de la Rivière Saint-Etienne. Rien à voir avec le mastodonte NRL certes. Et pourtant si, car ce moindre chantier qui aura duré 3 ans (dont 14 mois de retard), on nous avait dit en 2010 que l’on en aurait pour 80 millions d’euros. Trois ans plus tard, la facture est passée à 120 millions soit 50 % de plus. Un petit surcoût de 40 millions d’euros. Que va-t-il se passer pour un chantier initialement estimé à plus de 1 600 millions d’euros. Là, on est bon pour passer la barre des 2 milliards !. Et la Chambre Régionale des Comptes est aussi de cet avis Monsieur le Président. A un moment donné, il faudrait savoir faire fi de l’arrogance et preuve d’un minimum d’humilité, et entendre la voix des autres, laquelle n’est pas toujours dénuée de sens ne vous-en déplaise.

Monsieur le Président, vous et vos collaborateurs nous ont assuré de se porter garant de la maîtrise financière de la NRL. Alors agissez en ce sens, et comme tout bon chef d’entreprise, donnez aux Réunionnais votre Caution Solidaire Personnelle et Indivisible, car les Réunionnais n’auront pas envie de payer pour vos errances, lesquelles ne profiterons qu’à certains.

Car naturellement, la NRL va profiter à certains. Aux multinationales bien évidemment, mais aussi aux co-financeurs comme la Caisse de Dépôt et de Consignation qui voit sa filiale EGIS EAU être, certainement sans cause à effet, retenue pour l’ensemble des études techniques inhérentes au chantier.

Vous me direz que ce genre d’arrangement, c’est dans l’ordre des choses notamment en période électorale, cela au-delà des promesses qui n’engage que soir la réalisation d’un échangeur Trois-bassins, ou la création du Haut commissariat aux financements qui n’a d’autres utilités que de vanter les mérites des banques à l’heure même où tout le monde s’en plaint, cela sans revenir sur les conditions de refinancement de la compagnie Air Austral, où vous avez choisi de brader des avions, de sacrifier les petits porteurs et le personnel de cette entreprise locale pour l’apporter sur un plateau aux banques.

Les Réunionnais sont tous conscients qu’il est nécessaire d’assurer une refonte de la route du littoral actuelle, pour en assurer son accessibilité et sa sécurité. La NRL n’est pas le problème en soi, c’est l’architecture et l’environnement politico-administratif de ce dossier qui fait débat. De nombreux axes de réflexion ont été oubliés, comme envisager une rocade au niveau du Tampon afin de permettre aux usagers de la route dans le sud de l’île de passer par l’est et ainsi décharger la NRL. Une réflexion aurait aussi dû être entreprise quant aux conditions de transport des produits pétroliers. L’avitaillement de l’aéroport notamment aurait pu être pensé par la mise en place d’une liaison maritime. Le « tout routier » est arrivé à ses limites (embouteillages continuels …). La nouvelle urbanisation de la Réunion doit s’ouvrir au maritime, via la création de gares maritimes, la mise en place de lignes de cabotage, la création de nouveaux métiers dans le transport des biens et des personnes, la mise en place de ports secs (Entreposage de nuit, livraisons le jour). Une circulation maritime créatrice d’emplois et qui assurera le désengorgement des voies routières et notamment la NRL. Une nouvelle circulation maritime pour un réel développement durable ouverte aux fonds d’investissements européens. Idem en ce qui concerne le transport du charbon et de la canne. Jean-Paul VIRAPOULLE a suffisamment débattu sur le sujet.

Aussi, au lieu du pharaonique qui va engager financièrement les Réunionnais pour les décennies à venir, on aurait pu plus simplement envisager une simple réhabilitation de la Route du Littoral actuelle, en effectuant des travaux de voiries nécessaires, avec éventuellement quelques élargissements en mer, et en définissant un nouveau concept en ce qui concerne la circulation des biens et des personnes à la Réunion. Une réflexion et une mise en œuvre qui aurait à coût sûr donné du travail aux Réunionnais, qui maintenant vont devoir uniquement payer pour subvenir aux besoins des grands trusts multinationaux. Il faut penser de manière pragmatique dans l’intérêt des Réunionnais et cesser de se regarder le nombril

Monsieur le président, la cour régional des comptes, dans sa grande sagesse, ne cesse de dévoiler vos décisions qui nous mèneront à la banqueroute. Votre gestion est calamiteuse et empreinte de dépenses inutiles. La compagnie EWA, quel échec !. Elle ne profite ni aux Mahorais, ni aux Réunionnais, alors même que la création d’une compagnie Low-Cost au départ de Pierrefonds aurait permis de faire revivre notre deuxième aéroport et assurer des échanges régionaux à bas coût. Pas de coopération régionale, rien n’est entrepris pour la développer. Or, ce n’est pas en vous pavanant au Carnaval des Seychelles pour apprendre à comment faire de l’industrie touristique que les choses iront en s’améliorant. D’ailleurs M. Patrick CERVEAUX chef d’entreprise avisé reconnait que rien ne se fera en matière touristique sans une refonte des billets d’avion.

Apprenez à écouter, à réfléchir et à respecter la population car l’amateurisme obéit à tous, sauf aux règles économiques en particulier quand c’est l’argent des autres !!!

Monsieur le Président, les Réunionnais vous remercient.

Théophane NARAYANIN
Chef d’Entreprise

 

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