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NRL : Le retour de Zourite ?

L’axe routier côtier entre le Nord et l’Ouest n’a pas fini de faire transpirer la collectivité régionale, quelles que soient les époques. Nouveau virage ce mercredi alors que l’assemblée plénière devait être consacrée aux orientations budgétaires 2022 : la combinaison digue et viaduc en mer n’a plus les faveurs de la nouvelle équipe. Une poursuite du chantier en tout viaduc est préconisée.

Ecrit par 1639 – le mercredi 09 février 2022 à 15H41

Et si Zourite revenait nous dire bonjour. Après avoir largué les amarres le 23 février 2020 du Port Est, la méga-barge pourrait reprendre du service sur la Nouvelle route du littoral.

Après avoir exposé, fin octobre 2021 l’ensemble des scénarios possibles pour finir la NRL, la majorité régionale s’achemine tout doucement, pour le tronçon entre La Possession et Grande chaloupe, vers une solution viaduc en mer comme le reste du tracé. 

12 août 2016 : NRL: Zourite charge la première pile en mer du viaduc

Du 30 août 2016 au 12 mars 2019, 48 piles avaient été posées en mer à l’aide de Zourite, après leur préfabrication sur la zone arrière portuaire. La pose de la première pile signifiait le début des travaux du grand viaduc maritime long de 5,4 km entre la Grande Chaloupe et Saint-Denis. 

Pendant trois ans, la méga-barge Zourite ainsi baptisée pour ses huit jambes s’apparentant à des tentacules, avait œuvré entre le Port Est et le littoral pour acheminer chacune des pièces préfabriquées. Zourite était une barge de 107m de long par 44m de large équipée d’un portique capable de transporter des ouvrages de BTP pesant jusqu’à 4800 tonnes. Elle était autopropulsée et permettait, grâce à ses 8 jambes, de stationner au-dessus de l’eau pour poser la pile et était équipée d’une centrale à béton. Elle avait été construite spécifiquement pour ce chantier. 

22 février 2020 : La méga-barge « Zourite » a quitté La Réunion

Aujourd’hui, en séance plénière, sa remise en service maintes fois écartée par l’ancienne mandature semble ne plus être un scénario improbable.

La RN1 entre Saint-Denis et La Possession, dite Route du Littoral, itinéraire stratégique reliant le port de commerce à la capitale administrative et à l’aéroport international Roland Garros, supporte un trafic journalier de l’ordre de 60.000 véhicules/jour. Soumise à de forts aléas naturels, géologiques et maritimes, cette route doit être abandonnée au profit d’une nouvelle route en mer, plus éloignée de la falaise et redimensionnée pour résister à des houles cycloniques centennales. Problème, le scénario digue imaginé entre La Possession et la Grande chaloupe souffre de matériaux dimensionnés pour offrir un socle stable à l’ouvrage. Le retard pris dans l’ouverture des carrières offrant des roches massives fait dire à la nouvelle gouvernance régionale que l’option la plus raisonnable, contre toute attente, serait bien de poursuivre le chantier en viaduc. Une préconisation pour l’heure qui devra être confirmée dans les prochaines semaines. 

Un travail de titan

Les 5,4 km de tracé en mer entre Saint-Denis et la Grande chaloupe a donné lieu à un véritable défi technique permis par la présence de la méga-barge Zourite. Préalablement à la pose de chacune des 48 piles, une souille (un trou) en mer était réalisée au droit de son emplacement pour aller chercher des terrains présentant des caractéristiques mécaniques suffisantes. Le fond de fouille était recouvert d’une couche d’assise granulaire d’1 mètre d’épaisseur afin d’avoir une assise la plus régulière possible.

L’embase (partie inférieure de la pile) était chargée depuis son usine de préfabrication au Port Est sur Zourite. Ensuite, Zourite acheminait puis posait l’embase. Cette dernière était positionnée précisément grâce au portique d’une part, et aux systèmes de réglage fixés sur la pile d’autre part. L’embase était positionnée 40 cm au-dessus de l’assise granulaire pour permettre une injection de coulis entre la sous-face de la semelle et le dessus de l’assise granulaire. Cette injection permettait d’avoir un contact parfait entre la semelle de fondation et le sol.

Zourite retournait ensuite au Port Est pour prendre en charge la tête de pile (partie supérieure de la pile) ainsi que la partie de tablier située au-dessus de la pile. Un clavage en béton armé entre les deux parties de pile était alors réalisé pour solidariser les deux éléments, d’où la nécessité d’une centrale à béton à bord. La partie supérieure de tablier était fixée à la pile à l’aide de câbles de précontrainte. 

Par la suite, le lanceur s’appuyait sur ces éléments en mer pour assembler les voussoirs du tablier. Tablier sur lequel des transporteurs organisés en convoi ont pu rouler le week-end dernier après l’alerte rouge.

Le tracé de la NRL en version digue, pour l’instant, entre la Grande chaloupe et La Possession :

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