Le communiqué:
Depuis plus de dix ans, les Réunionnais assistent à un bien mauvais feuilleton, celui de l’interminable chantier de la Nouvelle Route du Littoral. Depuis qu’elle a lancé ce chantier, la Région se débat avec l’insoluble problème des matériaux nécessaires à la construction de la digue entre la Grande Chaloupe et La Possession.
La course aux galets rythme depuis des années la vie locale avec de nombreuses conséquences dont la première est que le marché des matériaux est totalement bouleversé par l’ouverture du chantier de la NRL : multiplication des carrières illégales, extractions de millions de tonnes d’andains quelques fois sans respect du protocole, échec de l’importation de roches depuis Madagascar, pressions et conflits entre transporteurs pour vendre les andains au groupement, constitution de collectifs citoyens riverains de sites de carrières pour éviter le saccage de leur environnement immédiat, etc.
L’Union nationale des industries de carrières et de matériaux de la Réunion en est réduit aujourd’hui à tirer la sonnette d’alarme devant la pénurie annoncée de matériaux dont les prix vont flamber ce qui se répercutera sur les constructions.
Nous sommes à rebours des orientations du Schéma des Carrières de 2010 qui préconisait « une utilisation économe et rationnelle des matériaux et une réduction des impacts sur l’environnement ».
Nous avons précisément dénoncé l’impact environnemental du prélèvement de millions de tonnes d’andains sur les terres agricoles dont ces roches assurent la protection et toujours affirmé que la « solution andains » était une illusion. Les pouvoirs publics le reconnaissent enfin.
Dernier épisode de ce feuilleton des matériaux, ce 24 février 2021, les sociétés SBTPC, GTOI et Vinci qui ont obtenu de la ville de La Possession une concession pour le site des Lataniers, ont déposé auprès de l’Autorité Environnementale un dossier afin d’y exploiter une carrière de roches massives. Un projet de plus de 20 ha dont plus de 14 ha pour l’extraction proprement dite avec une unité mobile de fabrication d’explosifs et l’autorisation de stocker 115 kg d’ammonium nitrate fuel oïl, l’ANFO. Il s’agit d’un mélange hautement explosif et tellement dangereux que plusieurs sociétés ont renoncé à en produire. L’AE a certes rendu un avis très critique sur ce projet mais celui-ci n’est que consultatif. Les habitants de La Possession ne sont pas à l’abri.
Toutes ces difficultés découlent d’une erreur magistrale commise en 2010 par le Président de Région lors qu’il a décidé d’abandonner le projet Tram train et de basculer les financements sur un nouveau projet de NRL qu’il a porté à 2 X 3 voies au lieu de la 2 x 2 voies initialement prévue. Ce qu’il n’avait pas compris, c’est que les deux projets étaient intimement liés. En effet, le creusement des tunnels du train devait permettre de fournir plusieurs millions de tonnes de matériaux nécessaires aux digues plus modestes de la 2 X 2 voies. En abandonnant le train, non seulement il a renoncé à mettre en place un transport ferré dont la première partie entre Sainte Marie et Saint Paul serait aujourd’hui réalisée, mais il a lui-même provoqué le problème majeur de l’approvisionnement : comment trouver 18 millions de tonnes de matériaux en l’absence de carrières ? Il a commis une deuxième erreur en ne s’assurant pas, en amont, de la maîtrise foncière de sites possibles d’exploitation ce qui aurait permis de réguler le secteur économique des matériaux.
Ce fiasco généralisé, les écologistes l’avaient prédit mais ne sauraient évidemment s’en réjouir. Nous continuerons à militer pour que la Région Réunion rompe avec le développement du tout automobile et du tout béton, au profit d’un mode de développement respectueux de son patrimoine naturel et de la santé de ses habitants.
Jean-Pierre Marchau
Secrétaire Régional EELVR
LE FIASCO TOTAL DE LA NOUVELLE ROUTE DU LITTORAL
Depuis plus de dix ans, les Réunionnais assistent à un bien mauvais feuilleton, celui de l’interminable chantier de la Nouvelle Route du Littoral. Depuis qu’elle a lancé ce chantier, la Région se débat avec l’insoluble problème des matériaux nécessaires à la construction de la digue entre la Grande Chaloupe et La Possession.
La course aux galets rythme depuis des années la vie locale avec de nombreuses conséquences dont la première est que le marché des matériaux est totalement bouleversé par l’ouverture du chantier de la NRL : multiplication des carrières illégales, extractions de millions de tonnes d’andains quelques fois sans respect du protocole, échec de l’importation de roches depuis Madagascar, pressions et conflits entre transporteurs pour vendre les andains au groupement, constitution de collectifs citoyens riverains de sites de carrières pour éviter le saccage de leur environnement immédiat, etc.
L’Union nationale des industries de carrières et de matériaux de la Réunion en est réduit aujourd’hui à tirer la sonnette d’alarme devant la pénurie annoncée de matériaux dont les prix vont flamber ce qui se répercutera sur les constructions.
Nous sommes à rebours des orientations du Schéma des Carrières de 2010 qui préconisait « une utilisation économe et rationnelle des matériaux et une réduction des impacts sur l’environnement ».
Nous avons précisément dénoncé l’impact environnemental du prélèvement de millions de tonnes d’andains sur les terres agricoles dont ces roches assurent la protection et toujours affirmé que la « solution andains » était une illusion. Les pouvoirs publics le reconnaissent enfin.
Dernier épisode de ce feuilleton des matériaux, ce 24 février 2021, les sociétés SBTPC, GTOI et Vinci qui ont obtenu de la ville de La Possession une concession pour le site des Lataniers, ont déposé auprès de l’Autorité Environnementale un dossier afin d’y exploiter une carrière de roches massives. Un projet de plus de 20 ha dont plus de 14 ha pour l’extraction proprement dite avec une unité mobile de fabrication d’explosifs et l’autorisation de stocker 115 kg d’ammonium nitrate fuel oïl, l’ANFO. Il s’agit d’un mélange hautement explosif et tellement dangereux que plusieurs sociétés ont renoncé à en produire. L’AE a certes rendu un avis très critique sur ce projet mais celui-ci n’est que consultatif. Les habitants de La Possession ne sont pas à l’abri.
Toutes ces difficultés découlent d’une erreur magistrale commise en 2010 par le Président de Région lors qu’il a décidé d’abandonner le projet Tram train et de basculer les financements sur un nouveau projet de NRL qu’il a porté à 2 X 3 voies au lieu de la 2 x 2 voies initialement prévue. Ce qu’il n’avait pas compris, c’est que les deux projets étaient intimement liés. En effet, le creusement des tunnels du train devait permettre de fournir plusieurs millions de tonnes de matériaux nécessaires aux digues plus modestes de la 2 X 2 voies. En abandonnant le train, non seulement il a renoncé à mettre en place un transport ferré dont la première partie entre Sainte Marie et Saint Paul serait aujourd’hui réalisée, mais il a lui-même provoqué le problème majeur de l’approvisionnement : comment trouver 18 millions de tonnes de matériaux en l’absence de carrières ? Il a commis une deuxième erreur en ne s’assurant pas, en amont, de la maîtrise foncière de sites possibles d’exploitation ce qui aurait permis de réguler le secteur économique des matériaux.
Ce fiasco généralisé, les écologistes l’avaient prédit mais ne sauraient évidemment s’en réjouir. Nous continuerons à militer pour que la Région Réunion rompe avec le développement du tout automobile et du tout béton, au profit d’un mode de développement respectueux de son patrimoine naturel et de la santé de ses habitants.
Jean-Pierre Marchau
Secrétaire Régional EELVR