La mobilisation citoyenne qui a réuni 4 500 personnes le 7 juin dernier à Bois Blanc, a changé la donne. Fini le mépris à l’encontre des opposants, Didier Robert est aujourd’hui contraint de demander au Préfet de suspendre l’arrêté préfectoral qui modifiait le précédent Schéma Départemental des Carrières (SDC). Cette décision avait pourtant été prise par le prédécesseur de l’actuel Préfet à la demande de ce même Didier Robert afin de pouvoir y inclure plusieurs sites de carrières, dont celui de Bois Blanc qui aujourd’hui suscite une levée de boucliers d’une large fraction de la population.
Par cette initiative, Didier Robert tente d’éviter le camouflet d’une décision du Conseil D’Etat qui devrait dans les prochains jours conduire à l’annulation du Schéma des Carrières suite à un recours justifié du maire de Saint-Leu. Mais le Président de Région tente surtout de désamorcer la colère des riverains car il s’aperçoit que la contestation des carrières tourne désormais à la contestation du projet Nouvelle Route du Littoral lui-même.
Un projet qui exige une telle quantité de matériaux, plus de 18 millions de tonnes, qu’il nécessite l’ouverture de plusieurs carrières non prévues dans l’ancien SDC, le site des Lataniers (La Possession), celui de Bellevue (La Saline) et celui de Saint-André (Dioré). L’exploitation de ces carrières aura, quelles que soient les précautions prises, un impact terrible sur les paysages, la biodiversité et la qualité de vie des riverains. Seule la poursuite et l’extension de la mobilisation citoyenne pourra mettre en échec un projet dont aujourd’hui, nombre de Réunionnais prennent conscience qu’il a un caractère démesuré et destructeur.
Jean-Pierre Marchau
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