Les négociations annuelles obligatoires de la branche du BTP ont débouché ce lundi sur un accord de revalorisation salariale de 1,60% déclinée en deux temps. La première tranche a pris effet ce 1er avril, elle est de l’ordre de 1,50%. Le delta sera appliqué au 1er juin prochain.
Non signataires de cet accord, la CFTC et FO expliquent aujourd’hui les raisons pour lesquelles ils se désolidarisent des autres syndicats (la CGTR, la CFDT et la CGC).
Après trois rounds de négociations infructueux, courant mars, jalonnés de propositions des syndicats d’ouvriers et de contre-propositions de la FRBTP et de la CAPEB (*), le 4e rendez-vous devait être le bon.
Après une proposition à 2,20% de revalorisation puis à 2,10 pour finalement partir à 1,90% face au patronat, l’échange débouche sur un accord à 1,60%. Soit une revalorisation identique à celle de 2013. « Nous sommes sortis de la salle« , raconte René Anelard, représentant de la CFTC BTP.
« Quinze jours plus tôt, le patronat nous assurait que le contexte ne permettait pas une revalorisation. Il a même été question de gel des salaires cette année et ils en sont malgré tout venus, petit à petit, réunion après réunion, à lâcher 1,60%. Le patronat pleure la bouche pleine », s’emporte le syndicaliste. D’autant plus, dit-il, que les exonérations de charges dont bénéficient le patronat lui offre déjà des marges substantielles sur chaque ouvrier de l’ordre de 200 à 600 euros, signale-t-il.
« Ce n’est pas l’intersyndicale qui a signé »
« Beaucoup d’ouvriers que je vois ne comprennent pas pourquoi l’accord a été signé. Ils m’interpellent chaque jour. Je rappelle que la CFTC et FO (représentée par Jean-René Esther, ndlr) sont les seuls syndicats à ne pas avoir accepté cet accord contrairement à d’autres qui, avec les ouvriers aboient devant l’acropode à la Possession mais qui en coulisses jouent le jeu du patronat. Je répète : ce n’est pas l’intersyndicale qui a signé. Il faut que les ouvriers le sachent », martèle le syndicaliste.
Pour René Alenalrd, les ouvriers du BTP méritent mieux que les 1,60 programmés qui représentent, pour information, 29 euros en plus. « Lorsqu’on demande au patronat leurs bénéfices réalisés l’année dernière, ils ne veulent pas nous répondre », appuie le représentant CFTC.
Les deux syndicats non signataires et contestataires n’en démordent pas. L’augmentation devait se jouer à 1,90%, « pas en-dessous ». Mais l’accord a toutefois été entériné puisque FO et donc la CFTC demeurent minoritaires dans la branche du bâtiment.
(*) La FRBTP (la Fédération Réunionnaise du BTP) et la CAPEB (Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment)