Les 29 et 30 octobre prochains aura lieu le Colloque de l’Aide à la personne. Cet événement aura pour objectif de réunir l’ensemble des professionnels du secteur. Une manière de marquer le véritable lancement de la structure qui a comme challenge de piloter le secteur de l’aide à la personne. Histoire de ne pas connaître le même épilogue que l’ARAST.
« Plus jamais ça », lance Ibrahim Dindar, vice-président du Conseil général. En informant de la tenue du colloque de l’Aide à la personne les 29 et 30 novembre prochains, les élus de la majorité du Conseil général s’attendaient sans doute à devoir se justifier une nouvelle fois sur les « cendres » de l’ancienne structure, l’ARAST.
« Nous voyons déjà ressurgir les souffleurs de bougies qui nous montrent du doigt une nouvelle fois », se défend Nassimah Dindar. « Effectivement, il y a un an, l’ARAST avait stoppé sa mission à la suite d’une décision administrative », ajoute pour sa part Ibrahim Dindar, mais « aujourd’hui, il est de notre devoir d’être une sorte de super consultant auprès des associations qui ont besoin d’avoir tous les renseignements nécessaires dans leur démarche », ajoute-t-il.
Avant d’évoquer la création de ce GIP, la présidente a voulu recadrer sa mise en place : « cette prise en compte de la dépendance de la personne âgée s’inscrit dans un contexte qui dépasse le seul département de la Réunion. Le Président de la République veut faire de la dépendance une grande question de l’année qui vient ».
Professionnaliser les acteurs de l’aide à la personne pour éviter les erreurs du passé
A ce titre, avant l’été 2011, une loi sera mise en branle après une grande consultation des départements de France. A la Réunion, 90.000 personnes ont plus de 60 ans et une bonne part vit avec moins de 600 euros par mois. Un niveau de vie inférieur à la moyenne nationale.
Le colloque de la semaine prochaine aura donc pour mission de faire connaître aux professionnels les missions du GIP. « C’est une démarche volontariste de la part du Conseil général qui se devait de relancer toute la filière de l’aide à la personne ».
Le chargé de mission dans le montage de cette structure, Momar Lo, annonce, déjà, la présence dans ce GIP de près de 63 associations d’aide à la personne. Associations qui ont toutes reçu un agrément leur permettant d’intervenir dans ce domaine. « Mais cette approbation ne suffit pas », lance-t-il. « Il faut désormais professionnaliser les acteurs » pour ne pas retomber dans les travers qu’a connu l’ARAST dans sa mauvaise gestion. Des propos que complète Ibrahim Dindar : « on devra développer l’aspect formation du personnel. Toutes les structures devront présenter une structuration solide ».
Une structure qui se veut légère mais qui intégrera de nombreux partenaires institutionnels
Cependant, malgré l’objectif affiché de mobiliser l’ensemble du secteur, le « GIP devra être léger » rappelle Momar Lo. Nassimah Dindar s’en va, pour sa part, promettre « qu’aucune embauche superficielle ne se fera. Le GIP n’a pas pour vocation d’embaucher du personnel ». Sur ce point, Ibrahim Dindar prend le relais : « On a déjà pas mal intégré les ex-salariés de l’ARAST ».
Malgré sa légèreté, la structure devra malgré tout intégrer de nombreux partenaires institutionnels ou autres. Région, Département, association des maires, centres intercommunaux d’action sociale, associations agréées, devront prendre part à la gestion du nouveau bébé.
Le GIP continue donc sa tournée de présentation et sera amené dans les prochaines semaines à devenir l’interlocuteur privilégié des associations œuvrant dans le domaine de la dépendance. Un véritable défi pour la collectivité départementale puisque le choix de montage en GIP, « certes forcé par le désastre de l’ARAST » selon les propos d’Ibrahim Dindar, devra faire figure d’exemple au plan national. Aucun GIP sur ce domaine n’a, en effet, été créé sur l’aide à la personne âgée.
Seul un montage en Syndicat d’économie mixte est connu à ce jour. Une expérience peu concluante qui a montré que cette formule était trop sujette à des orientations politiques. C’est justement ce qu’essaiera d’éviter, à l’avenir, la majorité du Conseil général.