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Mythomanie, troubles de la personnalité, vie dissolue, la personnalité de Claudia Lauret passée au crible

Six ans après la disparition de Julita Bénard le 29 juillet 2016 au gouffre de l'Etang-Salé, sa meurtrière présumée comparait devant un jury d'assises. En ce premier jour de procès, la personnalité de Claudia Lauret, qui nie les faits, a longuement été étudiée.

Ecrit par 2181159 – le mardi 05 avril 2022 à 04H00

Claudia Lauret, accusée d’avoir assassiné sa compagne de l’époque, Julita Bénard, est une mythomane.

Un jour elle est professeur de fitness, un autre agent immobilier ou gendarme en civil pour surveiller les boites de nuit. « Elle s’invente une vie et elle y croit elle-même », indique l’experte psychologue qui l’a examinée lors d’une contre-expertise ordonnée par la juge d’instruction en charge de l’affaire.

Concernant la conception de sa première fille, la trentenaire arrivée libre à son procès raconte qu’elle est le fruit d’une insémination artificielle réalisée en métropole. Sans aucune logique, elle explique à d’autres qu’elle a tenté de mettre fin à cette grossesse non désirée. Au sujet de son deuxième enfant, conçu juste avant la disparition de Julita Bénard, elle se dit victime d’un viol en réunion à moins qu’en tant que femme fontaine, elle ne se soit fécondée seule. On passera sur les mensonges liés à son état de santé ou sa religion. 

Une pathologie à mi-chemin entre schizophrénie et psychopathie

Au premier jour du procès d’assises, le diagnostic de l’experte en criminologie tombe comme un couperet : Claudia Lauret est héboïdophrène. Elle souffre d’une pathologie mentale à mi-chemin entre la schizophrénie et la psychopathie. En d’autres termes, l’accusée est en proie à des délires froids et narcissiques et c’est peut-être ce qui pourrait expliquer ce qui s’est passé entre les deux femmes le soir des faits. Quant aux motivations de la meurtrière présumée, l’audience de ce lundi n’a pas apporté de réponse.

Claudia Lauret multipliait les relations sentimentales avec des hommes et des femmes qui étaient tous amoureux d’elle. Julita, qui semble avoir été sous l’emprise de ses sentiments et rendait des services, notamment financiers, à sa compagne, s’en était vraisemblablement rendue compte. Car alors que les deux jeunes femmes vivaient ensemble, Claudia Lauret avait une liaison plus ancienne avec une certaine Wendy F. qui l’a confirmé à la barre de la cour.

Plusieurs versions des faits et de nombreuses incohérences

Dans le même temps, elle continuait à fréquenter le père de sa fille et entretenait une relation platonique avec Brian M. C’est lui qu’elle avait appelé en premier en regagnant sa voiture après avoir été agressée sexuellement par un inconnu.

L’accusée avait donné deux versions des faits. Alors qu’elle se trouvait par cette nuit sans lune assise sur les roches du Gouffre en compagnie de Julita Bénard, elles auraient ensemble été agressées. Mais aucune personne présente sur place n’avait entendu les cris d’horreur rapportés par Claudia Lauret. Dans la deuxième version, Julita s’était éloignée d’une dizaine de mètres pour uriner, l’agression s’étant déroulée à ce moment précis. Claudia Lauret se serait alors enfuie laissant sa compagne disparaitre seule dans le noir.

Un contexte de la peur

Pour le directeur d’enquête, Claudia Lauret, qui utilisait sept lignes téléphoniques, avait pris soin d’instaurer « un contexte de la peur ». La veille de sa disparition, Julita Bénard avait été victime d’un cambriolage à son domicile. Sa télévision avait été retrouvée en perquisition chez Wendy F., un cadeau de sa compagne Claudia Lauret. Pour le gendarme en charge des investigations, c’est elle qui aurait orchestré le vol tout comme celui du téléphone de Julita. A Brian M., Claudia Lauret aurait confié s’être disputée avec sa compagne sur les rochers et lui avoir porté un coup qui l’avait fait chuter dans l’eau. « Je n’en ai pas parlé parce qu’on ne m’aurait jamais crue » avait ajouté l’accusée.

Deux autres experts se sont penchés sur la personnalité de Claudia Lauret mais ne sont pas arrivés aux mêmes conclusions que leur consoeur, décrivant une femme certes singulière mais sans profil criminologique.

Ce mardi, de nouveaux témoignages sont attendus. Ils devraient permettre aux jurés de démêler les incohérences de cette affaire et de se forger une intime conviction.

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