C’est une Myriam Boullay amère que l’on a rencontré ce matin, après un conseil d’administration, jeudi dernier au siège du Medef, où elle a présenté sa démission à Yann de Prince, président de l’association patronale, « i[J’ai le sentiment de ne plus retrouver à ce jour, au sein du MEDEF les valeurs auxquelles je suis attachée, et dont certaines figurent dans les statuts mêmes de l’association telles que : cohésion, dialogue, intérêt général]i », a-t-elle expliquée dans sa lettre de démission présentée pendant le CA.
Il faut dire que cette chef d’entreprise, à la tête de OCII (Océan Indien Informatique) depuis 19 ans, membre du Medef depuis 18 ans et présidente de la commission TPE ne digère toujours pas le changement de gouvernance avec l’arrivée de Yann de Prince à la tête du Medef, « i[il décide de tout, tout seul, et ne consulte que sa garde rapprochée pour prendre des décisions]i ». Myriam Boullay se sent trahie d’autant qu’elle a fait « i[campagne]i » pour l’élection de Yann de Prince à la présidence du Medef.
b[Pas la même façon de gérer une entreprise et une association]b
« i[Je n’ai jamais vu ça en 18 ans de présence au Medef, pourtant j’ai connu quatre présidents différents, il ne faut pas oublier que Yann de Prince n’a obtenu que 30 voix d’avance sur Jean-Marie le Bourvelec lors de l’élection à la présidence du 10 juin dernier]i », souligne-t-elle, ajoutant au sujet de Yann de Prince que le « i[Medef est une association, ce n’est pas la même façon de gérer, nous ne sommes pas dans une entreprise privée]i ».
Le 5 avril dernier, dans un mail, Yann de Prince a indiqué à Myriam Boullay sa destitution de la présidence de la commission TPE, « i[par décision du président entérinée après par le bureau]i », sous « i[prétexte]i » que la commission ne pouvait pas fonctionner avec une seule personne, « i[cela fait des années qu’elle fonctionne comme ça, nous avons mis une bonne dizaine d’actions en place, des conférences débat autour de plusieurs thèmes, …]i ». Pour l’ancienne adhérente, il s’agit tout simplement d’un règlement de compte, « i[on avait demandé (ndlr : Myriam Boullay et Anne Guézé) de résoudre le cas d’Hannens (ancienne déléguée générale du Medef) et c’est suite à cela que nous avons été virés !]i », explique-t-elle.
i[b[« Je n’ai jamais voulu faire de putsch »]b]i
D’autres décisions prises ont penché la balance en faveur d’une démission, le déménagement du site du Medef de Saint-Denis vers La Mare, la fermeture de l’agence Sud, mais surtout un conseil d’administration qui ne sert i[« plus à rien. En un an, une seule manifestation a été organisée, un petit-déjeuner !]i »
« i[Je n’ai jamais voulu faire de putsch contre Yann de Prince, j’ai pris ma décision toute seule, une décision mûrement réfléchie. Maintenant je veux que l’on me laisse tranquille et je ne reviendrai pas dessus car ce ne sont plus les valeurs que je défends]i », explique-t-elle avant de conclure « i[d’aucun m’ont parlé de la nécessité de préserver l’image du Medef et donc de ne pas « faire de vagues »; je pense pour ma part qu’une image n’est rien si elle n’est pas confortée par des valeurs et des actes et qu’elle se détériore d’elle-même quelles que soient les campagnes de communication…]i ».
Mais il est toujours difficile de tirer un trait sur 18 ans de travail au sein d’une association et Myriam Boullay ne laisse tout de même pas la porte complètement fermée, « i[si un jour cela change, je reviendrai peut-être …]i ».