Les liens entre la Mutualité et Freedom
Beaucoup de Réunionnais connaissent la Mutualité de la Réunion au travers du visage de Bobby, l'animateur vedette de Freedom.
Les liens sont très étroits entre la radio et la mutuelle. Il faut savoir par exemple que Muta verse tous les ans 75.000€ à la radio de la rue Jules Auber pour la diffusion de ses avis de décès.
Quant à Bobby, il est bien sûr normal qu'il touche une rémunération pour l'utilisation de son image. Mais est-il moral qu'il bénéficie d'une mutuelle gratuite, ce qui revient à dire que ce sont les adhérents qui, au final, payent ses cotisations?
Comment en est-on arrivé à cette situation ?
Dans une mutuelle, le président a des pouvoirs étendus. Mais comment devient-on président ? Et surtout, comment Théo Hoarau a-t-il procédé pour rester président aussi longtemps ? Bientôt 40 ans...
Pour comprendre le processus, il faut d'abord expliquer le fonctionnement de la Mutualité. Cette dernière est composée d'une myriade de sociétés, une quinzaine au total. À leur tête, la société mère, la Mutualité de la Réunion, celle qui s'occupe de la partie mutuelle d'assurance.
Les adhérents de la Mutualité de la Réunion sont la MGSR (Mutuelle Générale de Solidarité de la Réunion), de loin la plus grosse, et la MPHR (Mutuelle Prévoyance Habitat de la Réunion).
Pour se gérer, chaque mutuelle désigne ses délégués. Puis intervient un deuxième vote parmi ces délégués pour désigner ceux qui vont siéger au conseil d'administration de la Mutualité de la Réunion. Un système pyramidal dans toute sa splendeur.
Le génie de Théo Hoarau a été de biaiser ce système. Normalement, on devrait lancer un large appel à candidature aux adhérents de chaque mutuelle pour la désignation de ces délégués. Il n'en est rien. L'information ne circule réellement qu'au sein d'un petit cercle de proches du président. Résultat, tous les délégués ont le même profil : des amis qui se connaissent de longue date, d'un âge avancé, et qui ne risquent pas de remettre en cause le pouvoir absolu de Théo Hoarau. Ce sont toujours les mêmes qui sont régulièrement réélus. On fonctionne en vase clos.
À l'encontre des consignes de la Mutualité de France
Là encore, on est loin des consignes nationales de la Mutualité française qui a souhaité un renouvellement de ses représentants et leur rajeunissement en introduisant dans ses statuts une limite d'âge de 65 ans. Quand Théo Hoarau a approché de l'âge fatidique et pour s'en affranchir, il a fait voter localement une disposition permettant à un tiers des représentants de la Mutualité de la Réunion d'avoir plus de 70 ans. Autrement dit, Théo Hoarau peut être élu à vie !
Pour s'assurer de la fidélité de ce groupe de délégués, la Mutualité se montre très généreuse. Chaque réunion d'importance est précédée d'un repas pantagruélique dont certains dit-on sortent parfois en ayant du mal à se tenir debout.
Et tous les trois ans, c'est la cerise sur le gâteau : une cinquantaine de chanceux partent en métropole assister au Congrès de la Mutualité française, aux frais de la princesse. Tout est payé : l'avion (pas en bétaillère, vous vous en doutez bien), l'hôtel, les repas...
Le prochain congrès aura lieu début septembre, à Marseille. Tous nos souhaits de bon voyage aux heureux élus. Et qu'ils se rassurent, les méfaits de la canicule devraient avoir commencé à se dissiper.
Qui est Théodore Hoarau ?
Pour diriger un tel empire, Théo Hoarau touche une rémunération de 8.000€ par mois de la Mutualité, plus les voyages en 1ère classe, une voiture et une moto de fonction, et tous les menus à côtés.
Tout cela venant en sus de sa retraite de l'Education nationale qui se montre très généreuse et lui paye une retraite plein tarif, même s'il n'a en pratique que très peu enseigné. Et bien sûr en sus des nombreux loyers provenant des locations d'appartements composant son patrimoine personnel.
Même les vacances de Théo Hoarau sont payées par la Mutualité. Il suffit de s'inventer une petite mission en métropole et le tour est joué.
En contrepartie, il verse tout de même une cotisation de 55€ pour son contrat d'assurance décès à la MGSR... Pas de quoi le ruiner !
Comme on l'a vu, avant d'être président de la Mutualité, Théodore Hoarau a été enseignant. Il s'agit surtout d'un pur produit de la filière syndicale de l'Education nationale. Dans les faits, il a très peu enseigné, même s'il a obtenu l'an dernier la médaille de chevalier de la Légion d'honneur pour, je cite, "49 ans de service".
Né en 1951 à la Rivière Saint-Louis, il a donc aujourd'hui 71 ans, il n'a que très peu fait face aux élèves dans une classe, suivant en cela l'exemple de son père, lui même membre dirigeant du SNI (Syndicat National des Instituteurs) puis du SNC (Syndicat National des Collèges).
Il a commencé comme instituteur à l'école de Bras des Calumets à la Plaine des Palmistes, puis a été rapidement détaché par l'Education nationale auprès de la MGEN (Mutuelle Générale de l’Education Nationale) dont il est devenu le directeur en 1979. Il avait alors 28 ans... Avec un salaire on l'imagine bien supérieur à celui d'un simple instituteur en début de carrière.
Théodore Hoarau fut aussi engagé en politique. Il fut membre en mai 1981 du Comité de soutien départemental à la candidature de François Mitterrand et présent en février 1983 aux élections régionales sur la liste d’union pour une majorité de développement, présentée par le PS et conduite par Wilfrid Bertile et Jean-Claude Fruteau.
Même si ceux qui le connaissent bien affirment qu'il aurait aujourd'hui pris ses distances avec le PS et qu'il véhiculerait des idées qui seraient assez éloignées de celles qu'il défendait hier.
Beaucoup de Réunionnais connaissent la Mutualité de la Réunion au travers du visage de Bobby, l'animateur vedette de Freedom.
Les liens sont très étroits entre la radio et la mutuelle. Il faut savoir par exemple que Muta verse tous les ans 75.000€ à la radio de la rue Jules Auber pour la diffusion de ses avis de décès.
Quant à Bobby, il est bien sûr normal qu'il touche une rémunération pour l'utilisation de son image. Mais est-il moral qu'il bénéficie d'une mutuelle gratuite, ce qui revient à dire que ce sont les adhérents qui, au final, payent ses cotisations?
Comment en est-on arrivé à cette situation ?
Dans une mutuelle, le président a des pouvoirs étendus. Mais comment devient-on président ? Et surtout, comment Théo Hoarau a-t-il procédé pour rester président aussi longtemps ? Bientôt 40 ans...
Pour comprendre le processus, il faut d'abord expliquer le fonctionnement de la Mutualité. Cette dernière est composée d'une myriade de sociétés, une quinzaine au total. À leur tête, la société mère, la Mutualité de la Réunion, celle qui s'occupe de la partie mutuelle d'assurance.
Les adhérents de la Mutualité de la Réunion sont la MGSR (Mutuelle Générale de Solidarité de la Réunion), de loin la plus grosse, et la MPHR (Mutuelle Prévoyance Habitat de la Réunion).
Pour se gérer, chaque mutuelle désigne ses délégués. Puis intervient un deuxième vote parmi ces délégués pour désigner ceux qui vont siéger au conseil d'administration de la Mutualité de la Réunion. Un système pyramidal dans toute sa splendeur.
Le génie de Théo Hoarau a été de biaiser ce système. Normalement, on devrait lancer un large appel à candidature aux adhérents de chaque mutuelle pour la désignation de ces délégués. Il n'en est rien. L'information ne circule réellement qu'au sein d'un petit cercle de proches du président. Résultat, tous les délégués ont le même profil : des amis qui se connaissent de longue date, d'un âge avancé, et qui ne risquent pas de remettre en cause le pouvoir absolu de Théo Hoarau. Ce sont toujours les mêmes qui sont régulièrement réélus. On fonctionne en vase clos.
À l'encontre des consignes de la Mutualité de France
Là encore, on est loin des consignes nationales de la Mutualité française qui a souhaité un renouvellement de ses représentants et leur rajeunissement en introduisant dans ses statuts une limite d'âge de 65 ans. Quand Théo Hoarau a approché de l'âge fatidique et pour s'en affranchir, il a fait voter localement une disposition permettant à un tiers des représentants de la Mutualité de la Réunion d'avoir plus de 70 ans. Autrement dit, Théo Hoarau peut être élu à vie !
Pour s'assurer de la fidélité de ce groupe de délégués, la Mutualité se montre très généreuse. Chaque réunion d'importance est précédée d'un repas pantagruélique dont certains dit-on sortent parfois en ayant du mal à se tenir debout.
Et tous les trois ans, c'est la cerise sur le gâteau : une cinquantaine de chanceux partent en métropole assister au Congrès de la Mutualité française, aux frais de la princesse. Tout est payé : l'avion (pas en bétaillère, vous vous en doutez bien), l'hôtel, les repas...
Le prochain congrès aura lieu début septembre, à Marseille. Tous nos souhaits de bon voyage aux heureux élus. Et qu'ils se rassurent, les méfaits de la canicule devraient avoir commencé à se dissiper.
Qui est Théodore Hoarau ?
Pour diriger un tel empire, Théo Hoarau touche une rémunération de 8.000€ par mois de la Mutualité, plus les voyages en 1ère classe, une voiture et une moto de fonction, et tous les menus à côtés.
Tout cela venant en sus de sa retraite de l'Education nationale qui se montre très généreuse et lui paye une retraite plein tarif, même s'il n'a en pratique que très peu enseigné. Et bien sûr en sus des nombreux loyers provenant des locations d'appartements composant son patrimoine personnel.
Même les vacances de Théo Hoarau sont payées par la Mutualité. Il suffit de s'inventer une petite mission en métropole et le tour est joué.
En contrepartie, il verse tout de même une cotisation de 55€ pour son contrat d'assurance décès à la MGSR... Pas de quoi le ruiner !
Comme on l'a vu, avant d'être président de la Mutualité, Théodore Hoarau a été enseignant. Il s'agit surtout d'un pur produit de la filière syndicale de l'Education nationale. Dans les faits, il a très peu enseigné, même s'il a obtenu l'an dernier la médaille de chevalier de la Légion d'honneur pour, je cite, "49 ans de service".
Né en 1951 à la Rivière Saint-Louis, il a donc aujourd'hui 71 ans, il n'a que très peu fait face aux élèves dans une classe, suivant en cela l'exemple de son père, lui même membre dirigeant du SNI (Syndicat National des Instituteurs) puis du SNC (Syndicat National des Collèges).
Il a commencé comme instituteur à l'école de Bras des Calumets à la Plaine des Palmistes, puis a été rapidement détaché par l'Education nationale auprès de la MGEN (Mutuelle Générale de l’Education Nationale) dont il est devenu le directeur en 1979. Il avait alors 28 ans... Avec un salaire on l'imagine bien supérieur à celui d'un simple instituteur en début de carrière.
Théodore Hoarau fut aussi engagé en politique. Il fut membre en mai 1981 du Comité de soutien départemental à la candidature de François Mitterrand et présent en février 1983 aux élections régionales sur la liste d’union pour une majorité de développement, présentée par le PS et conduite par Wilfrid Bertile et Jean-Claude Fruteau.
Même si ceux qui le connaissent bien affirment qu'il aurait aujourd'hui pris ses distances avec le PS et qu'il véhiculerait des idées qui seraient assez éloignées de celles qu'il défendait hier.