Revenir à la rubrique : Courrier des lecteurs

Municipales de mars 2020. Changer de Maire ou changer de Maître

Nous aurons bientôt des élections municipales. S’il s’agit seulement de sortir les sortants dans une espèce de jeu de chaise musicale, pourquoi voter ? Pas plus que l’esclave ne se libère en changeant de maître, le citoyen ne s’émancipe en changeant de maire.  Mais si l’on souhaite mettre en place une équipe municipale à l’écoute […]

Ecrit par Alain BENARD, Ancien maire de St Paul – le mardi 11 juin 2019 à 16H42

Nous aurons bientôt des élections municipales. S’il s’agit seulement de sortir les sortants dans une espèce de jeu de chaise musicale, pourquoi voter ? Pas plus que l’esclave ne se libère en changeant de maître, le citoyen ne s’émancipe en changeant de maire. 

Mais si l’on souhaite mettre en place une équipe municipale à l’écoute des changements de notre société, un collectif qui souhaite travailler avec les citoyens et non pas sans, malgré ou contre eux, alors il faut s’intéresser au débat municipal.

Sans projet, la politique se résume à la gestion des affaires courantes ce que fait parfaitement l’administration, dès lors pourquoi voter ?

L’engagement politique suppose une vision claire de son territoire et du devenir de ses habitants. Faire de la politique c’est proposer un chemin, une orientation.

Quel projet ?

À défaut de pouvoir changer le monde, nous pouvons changer notre cadre de vie de tous les jours : celui de notre commune.

– Nous vivons ici comme ailleurs, sous la pression culturelle des modèles anglo-saxons du communautarisme, de la séparation et de l’individualisme débridé.

Chez nous à La Réunion, plus qu’ailleurs, il importe de transmettre et de promouvoir notre héritage commun de vie ensemble qui est une vraie exception culturelle.

Cet héritage, articulé autour de la diversité est inséparable de la connaissance des autres. Notre génération a une responsabilité historique, celle de faire connaître, faire savoir, faire aimer, faire partager, faire respecter la différence dans le cadre des lois de la République.

– Ce qui est vrai pour les hommes l’est aussi pour notre environnement. Comment pouvons-nous transmettre à nos enfants une île aussi préservée que possible des nuisances humaines ?

Sauvegarder, faire aimer, faire respecter la diversité écologique de notre île est inséparable de la question de la Démocratie. Nous savons tous que les interdits, les sanctions ne suffisent pas, il faut une adhésion.
Il n’y va pas de la survie de la planète, mais de la nôtre ! Et c’est en agissant à partir du plus petit échelon de l’organisation administrative (la commune) que les choses peuvent se mettre en place, en concertation et avec le consentement de chacun.
– Il nous est possible de relever ces challenges si nous sommes libres et solidaires. Toujours plus libres, toujours plus solidaires.
Rendre les citoyens plus libres que nous ne l’avons été, plus libres de penser, de s’exprimer, de se déplacer, de travailler, de proposer, de construire, de protéger et de promouvoir notre environnement…
Plus solidaires, en développant les réseaux, les associations. Demain plus qu’aujourd’hui la vraie richesse sera d’appartenir, des appartenances librement consenties dans une commune plus fraternelle.

Quelle méthode ?

La question que chacun doit se poser avant de voter n’est pas de savoir lequel des candidats est le plus écologiste, le plus socialiste, le plus centriste, le plus à droite… mais de pointer le plus démocrate, celui qui place en avant la reconnaissance et la considération à laquelle les citoyens ont droit. 

Les Gilets Jaunes ont mis au grand jour ce que tous les responsables savaient depuis les années 2000. Les gens ne veulent plus être transparents, invisibles, contournables… Ils ont une faim inassouvie de reconnaissance, de considération, d’écoute…

S’il faut encore prendre le pouvoir municipal, ce n’est plus seulement pour l’exercer, mais pour le rendre aux citoyens, aux usagers, au plus grand nombre…évidemment pas sous la forme de l’anarchie ou du désordre, ce qui serait un remède pire que le mal, mais dans le cadre d’une organisation responsable.

Voter en 2020, oui, mais uniquement pour des listes qui s’engagent à un changement de posture de l’élu qui de décideur devient accoucheur de l’intérêt général par : 
-Un mode de gouvernance dans lequel aucune décision n’est prise, sans la consultation des gens qui auront à vivre avec cette décision. 
-Le dépassement du traditionnel tête-à-tête, élus/administratifs, par un schéma élus/administratifs/citoyens.
-Une gouvernance de l’appareil municipal prenant en compte les employés dans une gestion partagée.
Demain, si nous le voulons, nos enfants vivront insérés dans de multiples réseaux, au sein d’une commune plus fraternelle, structurée par des identités locales épanouies…

2020 : changer de Maître, un projet, une méthode

Un travail commun est à accomplir pour décliner toutes les compétences municipales (écoles, routes, équipements, social, logement, entreprise, environnement, culture…) en fonction de cet objectif : vivre ensemble, plus libres et plus solidaires dans un environnement sain.
2020 frappe à nos portes et nous interroge. Comment faire le meilleur choix pour notre commune, pour nos quartiers, associations, nos familles et nous même ?

Sans vision partagée de l’avenir, une campagne électorale n’est plus qu’une querelle de personnes et un concours de promesses qui ne seront pas tenues.

 

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique