Un nouveau mouvement L’Entente St-Leusienne, emmené par Karim Juhoor, se lance dans la bataille des municipales et se dit prête à affronter plus d’une dizaine de candidats, dont vraisemblablement le maire sortant, Bruno Domen, mais aussi le poulain (pas encore désigné) de l’ancien maire Thierry Robert.
Le jeune docteur en physiques, spécialisé dans les bâtiments durables et l’énergie, chercheur dans le privé, n’avait jusqu’alors aucune expérience dans la politique, mais ne se reconnaît pas dans le système érigé depuis des années. Il a dressé un constat. « Le développement de la ville s’est fait en laissant la population de côté. Il y a une déconnexion entre ce qui est fait et les citoyens surtout à St-Leu », pour Karim Juhoor qui est né et a grandi dans la ville. Les précédentes mandatures ont ainsi « sacrifié l’héritage environnemental et culturel pour des intérêts économiques pas forcément St-Leusien ». Le jeune chercheur en veut pour preuve l’urbanisation galopante sans un regard pour la protection de l’environnement qui a eu pour conséquence des coulées de boue dévastatrices pour le lagon.
Sur le « sujet complexe de la crise requin », lui-même ancien surfeur, Karim Juhoor déplore « une volonté politique de ne rien faire. Il faut se fixer des objectifs. Le nôtre sera de faire en sorte que des compétitions se déroulent à nouveau à St-Leu ».
Autre conséquence, cette fois-ci sociale à la politique d’aménagement du territoire. S’il n’hésite pas à parler de « déplacement de population », Karim Juhoor pointe ce phénomène de gentrification sur le littoral St-Leusien. Les habitants les plus défavorisés seraient de plus en plus délocalisés dans les hauteurs. « C’est assez frappant. Les projets les plus structurants ne se font pas dans les quartiers les plus populaires ». Quant au chômage qui touche particulièrement les jeunes sur la commune, « il faut créer un environnement propice à la création d’emploi. Sur le territoire, nous disposons de la ressource naturelle pour développer des projets liés aux énergies renouvelables notamment ».
Le mouvement, dont on pressent l’intérêt pour la protection de l’environnement, créé en mai dernier, veut « changer de système de gouvernance, rassembler les St-Leusiens de tous bords ». Ni de droite ni de gauche, l’Union St-Leusienne se veut axée sur « une ligne directrice en cours de construction » avec la cinquantaine de citoyens qui l’ont rejointe, et elle entend réinsuffler de la démocratie dans nos instances politiques. « Mettre les personnes compétentes au bon endroit et les soutenir ». Un modèle pratique et participatif en vogue qui demande à faire ses preuves.