Roger VIDOT : « Les enfants du peuple enfin sauront sourire«
Roger VIDOT, préside le Conseil Général, quand enfin, Paul DEMANGE, le premier préfet de La Réunion est nommé. Nous sommes le 15 aout 1947, une date historique écrit Témoignages à sa une. C’est le Président Roger VIDOT, qui prononce le discours d’installation du premier préfet de La Réunion.
« Pourquoi assombrir ce jour d’allégresse par l’énumération lamentable de toutes les insuffisances, de toutes les carences, de toutes les laideurs dont souffre la population de cette île, puisque votre présence, ici, aujourd’hui, nous en garantit la disparition à bref délai !
Tournons nous plutôt vers l’avenir dont ce 15 aout 1947 nous apparait comme l’aube resplendissante d’espoirs !
Regardons surgir à l’horizon ce territoire entièrement rénové que, dans un proche avenir, deviendra La Réunion, où les enfants du peuple enfin sauront rire. »
Roger PAYET : « La Réunion, une même famille française«
Deux ans plus tard, Roger VIDOT cède la présidence de l’Assemblée départementale à Roger PAYET. Le 4 octobre 1965, Roger Payet, qui se sait condamner, livre à ses collègues, et aux Réunionnais, son testament.
« Il était bien du tempérament français d’amalgamer dans un seul creuset et de régir sous une même nationalité les diverses races qui sont venues contribuer à la prospérité de notre île.
Nous formons aujourd’hui une même famille française au sein de laquelle se pose ni le problème des origines, ni celui de la couleur de l’épiderme ; et cette famille veut continuer à vivre en paix et en étroite communion d’idées et d’intérêts avec la Mère Patrie. (..)
Notre avenir économique, notre avenir social, notre état de Département français restent en bonne voie parce qu’entre bonnes mains. Mûs par le désir de réussir, conjuguons nos efforts pour vaincre les inéluctables difficultés !« .
Marcel CERNEAU : « Supprimons les distances qui nous séparent de la Métropole«
Au décès de Roger PAYET, c’est le premier Vice-président, et député de la troisième circonscription, Marcel CERNEAU qui accède à la Présidence du Conseil Général, pour un mandat qui dure tout juste un an. Supprimer la distance entre La Réunion et La France est, l’expose le Président Cerneau lors de la première session ordinaire de l’assemblé départementale de 1966, une nécessité profonde qui est totalement réalisable.
« La logique profonde de la départementalisation voudrait en réalité la suppression aussi complète que possible de la distance qui nous sépare de la Métropole. Elle est physiquement réalisable parle développement des moyens de transports modernes.
Cette suppression nécessiterait l’abaissement artificiel des tarifs de transport des biens et des personnes à un niveau tel que La Réunion soit en quelque sorte amarrée aux côtes françaises.
Dans ces conditions, des mécanismes de compensation pourraient jouer comme ils jouent dans les départements sous- développés de métropole. Un tel système entrainerait d’ailleurs la diminution de la distance psychologique et du sentiment d’insularité. »
Pierre LAGOURGUE : « N’atténuer en rien la profondeur de nos liens avec la France »
Après élections cantonales de 1967, qui renouvellent le Conseil Général pour moitié, Marcel CERNEAU, candidat à sa succession à la présidence du Département est battu. Le docteur Pierre LAGOURGUE, le gendre de Roger PAYET est le nouveau président de l’Assemblée départementale. Il accueille le 24 septembre 1971, au Palais Rontaunay, Pierre MESSMER, Ministre d’ Etat, chargé des Départements d’ Outre-mer, et lui répond sur son projet de réforme des départements.
« La très grande majorité de la population pense que La Réunion ne doit pas être tenue à l’ écart de la réforme qui se prépare en Métropole et que son application devra se faire au même moment.
Le seul préalable que nous posons c’est que cette réforme ne doit atténuer en rien la profondeur des liens qui nous unissent à la mère patrie et ne doit pas modifier notre statut départemental.IL ne faut à aucun prix que cela serve de prétexte à une modification qui ferait de notre ile l’équivalent d’ un Etat associé.
Il serait impensable que la France ait offert aux habitants de cette ile, par la voie de la départementalisation des espérances pour l’avenir et qu’elle envisage maintenant de ne plus assumer toutes ses responsabilités. »