« C’était quelqu’un qui n’avait pas de problèmes et n’en causait à personne dans le quartier« , explique un commerçant. A Saint-Jacques, le réveil a été douloureux pour bon nombre d’habitants, habitués et paroissiens du quartier qui côtoyaient Auguste Trulès depuis plus d’une dizaine d’années.
« Je ne comprends pas ce déchainement de violence« , nous confie Geneviève, une paroissienne. Et pour cause, dans la nuit de samedi à dimanche, le corps d’Auguste Trulès, un SDF d’une soixantaine d’années, a été découvert dans la cour de l’église Saint-Jacques. Une autopsie va être pratiquée dans la matinée et la piste criminelle semble privilégiée par les enquêteurs dans cette affaire. Auguste Trulès a été retrouvé aux alentours de 3 heures du matin sous un pied de letchis. A l’arrivée des secours il est trop tard, le SDF est déjà mort. Il présente des blessures au crâne et de nombreuses tâches de sang sont relevées par les enquêteurs.
Un des commerçants du quartier dit ne rien avoir entendu de suspect dans la nuit de samedi à dimanche. « J’étais réveillé vers deux heures du matin et je n’ai rien entendu, assure-t-il. Il a peut-être reçu des coups ailleurs. Après il est revenu à l’église où il avait l’habitude de dormir. Mais malheureusement il est décédé à cause de ses blessures« .
« Auguste ne méritait pas de mourir de cette façon »
Outres les spéculations sur les raisons et les causes de la mort d’Auguste Trulès, le quartier Saint-Jacques est sous le choc ce matin. Pour les habitants c’est l’incompréhension, d’autant que le quartier n’est pas réputé « dangereux » par ces derniers. « Ça fait 30 ans que j’habite là et il n’y a jamais eu de problèmes. Hier soir je n’ai rien entendu« , explique un habitant de la rue Saint-Jacques. Un peu plus loin, une dame qui habite depuis 45 ans en face de l’église explique qu’il n’y a « rien de méchant » dans le quartier.
« Cela nous touche énormément et sa mort est atroce« , ajoute-t-elle. Tous les riverains sont unanimes pour « louer » l’attitude d’Auguste Trulès dans le quartier. « C’était un habitué de l’église. Il dormait tout le temps là. Des fois il venait prier avec nous« , explique Genviève. « On lui donnait une petite monnaie de temps en temps ou bien à manger (…) Un drame comme ça nous fait très mal« , ajoute-t-elle. La journée, Auguste Trulès allait s’assoir sur un petit banc jouxtant l’église, ou en face sur les escaliers où trône un Christ géant. Ensuite, il passait toutes ses nuits dans la cour de l’église où il dormait sous le pied de letchis. « Auguste ne méritait pas de mourir de cette façon. C’est inhumain ce qui s’est passé« , précise-t-elle.
Ce matin encore, les enquêteurs faisaient le tour des maisons de la rue Magallon pour recueillir d’éventuels témoignages sur les faits qui se sont déroulés dans la nuit de samedi à dimanche, en attendant le résultat de l’autopsie.