Depuis le début, Vincent Madoure maintient son innocence. Membre du « gang du Bas-de-la-Rivière », il nie avoir était présent ce fameux soir de novembre 2011 où Carl Davies, un marin britannique de 33 ans, a trouvé la mort, à Saint-Denis. Il sort de boîte, plusieurs hommes l’attaquent. Il se défend bien mais finit par recevoir un coup à la tête et un coup de couteau au ventre. Son corps est retrouvé quelques jours plus tard dans le Bas-de-la-Rivière en contrebas d’une ravine derrière la caserne Lambert.
Trois suspects sont mis en examen pour homicide en bande organisée mais deux d’entre eux voient un non-lieu prononcé à leur encontre. Le seul qui reste : Vincent Madoure. Tous nient et aucune caméra de vidéo-surveillance ne confirme leur présence. Mais l’avocat de la famille, Me Rémi Boniface, rappelle en première instance le mode opératoire du « gang du Bas-de-la-Rivière », identique aux faits concernant Carl Davies. En effet, trois mois auparavant, le gang s’en était pris à un métropolitain, le laissant dans le coma pendant deux semaines.
Et ces conversations téléphoniques évoquant « l’Anglais », « l’étranger », celui qui a mis l’un d’entre eux « K.O »… Ce serait d’ailleurs pour ça que les agresseurs se sont acharnés sur Carl Davies, lui qui les aurait humiliés. Pour Vincent Madoure, ils n’évoquaient que de simples rumeurs. Les jurés avaient donc décidé de le condamner à 15 ans de prison.
Vincent Madoure a-t-il pris pour tout le monde?
Mais le sentiment, partagé par la famille, est que Vincent Madoure n’était ni le meneur, ni celui qui a porté le coup mortel. Que les deux autres suspects, Jérôme Sanassy et Yassine Ahamada, incarcérés pour d’autres violences liées au gang à Saint-Denis, dont l’agression du métropolitain, seraient les vrais responsables.
C’est submergé d’émotion que le père de Carl Davies, Andy, a crié en pleine audience : « Ahamada, vous êtes un assassin ! », avant de s’excuser auprès de la cour. « Ce sont des gens bons, tout comme leur fils », ne cesse de répéter Me Boniface. Car les larmes, il les partage avec la famille et même le public dans la salle, tant leur tristesse est forte. Des faits d’une rare injustice que les parents et la sœur de Carl Davies vont devoir subir à nouveau pendant trois jours d’un procès en appel.