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Mort de Vanina : Son assassin présumé maudit « tous les Français »

Ce mardi, Ridaï-Mdallah Mati a été extrait de sa cellule de la maison d'arrêt où il patiente dans des conditions difficiles au sein du centre pénitentiaire de Domenjod sous-équipé pour la prise en charge d'un homme au profil si dangereux. Son apparition a, une fois de plus, mis en exergue sa santé mentale.

Ecrit par 2181159 – le mercredi 18 janvier 2023 à 06H00

Le 7 février 2022, Ridaï-Mdallah Mari était condamné à 30 ans de réclusion criminelle, une condamnation assortie d’une peine de sûreté de 20 ans ainsi que d’une rétention de sûreté pour l’assassinat de la jeune Vanina Galais, survenu en mai 2018 à Sainte-Marie. L’altération du discernement du trentenaire, originaire de Sada à Mayotte, était retenue par le jury populaire, cette question ayant été centrale tout au long des trois jours d’audience.

Ce mardi 17 janvier, Ridaï Mari a de nouveau montré de quoi il était capable. Il comparaissait devant les magistrats de la chambre de l’instruction dans le cadre d’un prolongement de détention jusqu’à son nouveau procès en appel prévu avant le mois de mai prochain. Escorté par trois policiers du RAID cagoulés et lourdement armés, l’accusé, encore plus massif que lors de son premier procès, est apparu le visage gonflé et la tignasse hirsute. A la question du président : « Vous êtes né quand ? », Ridaï Mari a levé les yeux au ciel et répondu « qu’il ne savait pas ». 

Un code satanique

Mais à la question suivante : « avez-vous quelque chose à déclarer ? », Ridaï Mari a retrouvé ses esprits. Brusquement, la pression a commencé à monter dans la salle d’audience. Sur un ton agressif, il a indiqué reconnaitre les faits qui lui étaient reprochés tout en remettant en question la longueur de son placement en détention provisoire. Pour étayer sa démonstration, Ridaï Mari n’a pas hésité à invoquer le code pénal « satanique ». Puis la pression est encore montée d’un cran. « Vous  les Français, je vous maudis jusqu’au dernier » a éructé le bourreau présumé.

Ignorant les injonctions du président de séance lui demandant de se calmer et de se rassoir, celui qui avait déclaré « avoir tué pour sauver l’humanité » a pointé un doigt menaçant vers toutes les personnes assises dans la salle d’audience dont les trois avocates qui attendaient pour prêter serment, accompagnées de leurs proches médusés.

Des déclarations insensées

Dans une logorrhée semblable à celles servies de nombreuses fois au jury d’assises, Ridaï Mari a porté des accusations insensées contre la France, « responsable de tous les maux auprès de Mayotte et aux Comores ». Devant l’agressivité des propos tenus et l’attitude inquiétante du suspect, les policiers du Raid ont de nouveau entravé le détenu. Aucun retour au calme n’étant possible, Ridaï-Mdallah Mari a été reconduit à la maison d’arrêt de Domenjod avant la fin de l’audience où sa dangerosité impose un traitement spécifique de la part du personnel pénitentiaire, peu équipé pour faire face à ce type de profil.  Sa colère a résonné un moment dans les couloirs de la cour d’appel.

Actuellement, Ridaï Mari est placé à l’isolement complet, ce qui signifie qu’il ne rencontre aucun de ses co-détenus. Les seules personnes habilitées à entrer en contact avec lui sont ses surveillants, qui prennent de nombreuses précautions et évoluent en fonction de l’état psychologique du sujet, variant d’un moment à l’autre. Tous espèrent qu’il n’y aura pas de dérapage avant la nouvelle comparution aux assises où l’abolition de son discernement pourrait cette fois être reconnue.

Se posera ensuite la question de l’avenir du Mahorais de 34 ans plusieurs fois examiné par des experts dont les avis divergent. Bipolarité, schizophrénie, psychose paranoïaque, manie délirante, plusieurs scénarios sont évoqués. Les options vraisemblables à l’issue de son procès seront l’internement dans un établissement psychiatrique spécialisé ou le transfert en métropole vers un centre pénitentiaire comme celui de Condé-sur-Sarthe. Imaginer Ridai-Mdallah Mari dans un avion de ligne même encadré par les plus expérimentés des effectifs du RAID fait froid dans le dos.

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