Les réquisitions sont tombées contre Jean-Yannick Marivan ce mardi matin. L’avocate générale, Emmanuelle Barre, a requis 14 années de réclusion criminelle contre l’accusé pour [avoir donné la mort à Sully Dalia le 1er mai 2020 à Piton Saint-Leu]urlblank:https://www.zinfos974.com/Sully-Dalia-mortellement-poignarde-l-auteur-presume-juge-devant-la-cour-criminelle_a172207.html .
Ce 2e jour de procès a débuté par les plaidoiries de la partie civile. Puis ce fut le tour de la représentante de la société qui a reconstitué [point par point toute la scène qui s’est terminée par la mort de Sully Dalia]urlblank:https://www.zinfos974.com/Sexe-alcool-insultes-et-coup-de-couteau-recit-de-la-tragedie-du-1er-mai-2020_a172548.html . Un moment important, car il a été difficile pour les enquêteurs de savoir ce qui s’est exactement passé lors de cette soirée mortelle.
Des témoignages contradictoires
Selon l’enquête, une trentaine de personnes étaient présentes sur le parking du Case de Piton Saint-Leu. Elles ont toutes été entendues, dont 13 témoins directs. Cependant, beaucoup de versions différentes ont été données.
Il faut dire que ce jour-là, l’alcool avait trop coulé. En celle période de confinement total, beaucoup avait bravé l’interdiction de sortie. En fin de matinée, Timé (le petit nom de Sully Dalia) était venu se garer sur le parking public situé entre sa maison et celle de Marivan. Assises sur le muret se trouvaient la compagne de ce dernier, Christelle*, avec une amie. « Suceuse », avait lancé Timé en descendant de sa voiture.
Pour Emmanuelle Barre, Brice Bomel, un ami de la victime, à qui on reproche d’avoir commis des violences en réunion, a tenté de jouer le rôle de médiateur lorsque dans la soirée, la compagne de Marivan est arrivée en état d’ébriété pour proposer à Sully Dalia de « baisser son pantalon pour qu’elle lui montre si elle était une suceuse ». Sully Dalia, Brice Bomel et un autre dalon étaient alors assis sur le ,même muret du parking.
« Brice Bomel a compris qu’il n’arriverait pas à calmer les esprits. Pendant ce temps, Dalia n’a jamais bougé. Il est resté stoïque », a résumé l’avocate générale. Pour elle, c’est Jean-Yannick Marivan a frappé en premier. Il a envoyé un coup de tête à Bomel, l’atteignant à la lèvre. Ce dernier a répondu par des coups de poing. « C’était de la légitime défense », estime l’avocate générale pour qui les poursuites n’ont pas lieu.
Ensuite la compagne de Marivan a continué ses invectives à l’attention de Dalia. Elle a insisté. Puis elle s’en est pris directement à la famille de Timé. C’est là qu’il s’est senti obligé de réagir. Il s’est levé et s’est avancé vers Marivan. La compagne s’est interposée. Marivan a sorti son couteau de la poche arrière de son pantalon avant de frapper pour venger sa compagne. Dalia n’avait pas de moyens de se défendre. Il n’était pas armé.
Pour l’avocate générale, Jean-Yannick Marivan a fait des choix. « Il s’est armé puis est venu sur les lieux avec sa compagne en colère. Lorsqu’elle s’est emportée encore plus, il a fait le choix de rester sur place. Et lorsqu’il s’est retrouvé en face de Dalia, il a choisi d’appuyer sur le bouton pour faire jaillir la lame et de planter. À divers moments de cette histoire, il aurait pu changer son cours. Sa compagne porte aussi la responsabilité de ce qu’il s’est passé », souligne-t-elle.
Emmanuelle Barre a ensuite brossé un portrait peu reluisant de l’accusé: « de graves incidents se sont produits dans le passé dans lesquels il était impliqué. Tout le quartier le sait. Et malgré cela il s’est victimisé. Il a menti. Il a raconté plusieurs versions différentes après les faits ».
Selon cette dernière l’accusé est « quelqu’un qui ne se remet pas en question. Cela pose une question: y a-t-il une chance qu’il change à sa sortie de prison ? » Pour toutes ces raisons, elle a requis 14 années de réclusion criminelle à l’encontre de Jean-Yannick Marivan.