Cette nuit-là, aucun des deux conducteurs n’était éclairé, ceci pouvant expliquer le choc.
Corentin prenait souvent cette route qu’il connaissait très bien. Il savait qu’il n’avait pas le droit de rouler avec son engin. Selon l’expert qui s’est penché sur les circonstances de cet accident dramatique, il roulait sur la voie opposée alors que le scootériste très alcoolisé arrivait en face.
Corentin P. avait quitté les lieux de façon mécanique dans une sorte de brouillard mental. Un tiers qui n’a pas été interrogé dans le cadre de la procédure l’aurait conduit jusqu’au domicile de sa petite amie. « Je me suis réveillée en sursaut. Corentin au pied de mon lit a dit qu’il avait percuté quelque chose, mais sans savoir quoi », a expliqué la jeune fille.
Récupéré par un camion venu l’évacuer, le motocross avait très vite disparu. Tellement vite qu’il n’était plus là à l’arrivée des pompiers et des gendarmes. « Corentin a été conduit à l’hôpital sans se préoccuper de l’état de la victime. Je ne peux pas croire qu’il ignorait que quelqu’un de blessé se trouvait sur la chaussée », fustige la représentante de la société avant de requérir deux ans de prison avec sursis à l’encontre du chauffard et 1500 euros d’amende contraventionnelle.
De son côté, la défense dénonce une expertise aux affirmations péremptoires et lacunaires. « Il n’y a pas eu d’analyse scientifique. Il y a eu des manquements. Il n’y a pas eu d’instruction dans cette affaire. Mon client n’avait pas d’avocat en garde à vue et il y a des doutes qui planent sur les circonstances de cet accident. Personne n’a analysé les conséquences de l’alcoolisation massive de la victime sur l’accident. Il n’y a que des on-dit », dénonce Me Cynthia Lagourgue, plaidant la relaxe.
Le tribunal s’est donné jusqu’au 7 juillet prochain pour décider.