L’intervention d’un tiers dans la mort d’Elianna est certaine. Les médecins légistes le confirment. Mais qui, de la mère à la personnalité borderline, ou du ti père aux traits psychopatiques, est responsable du décès de la petite fille de 2 ans, le 28 mars 2018 ? C'est la question à laquelle les jurés vont devoir répondre, après trois jours de procès.
"Vous devrez tenir compte de leurs souffrances mais vous devrez en sortir pour répondre à une question : qui est à l’origine de la mort d’Elianna", leur adresse l'avocat général, Benoît Delepoulle, requérant 20 ans de réclusion criminelle contre Cedric Babas et l’acquittement pour Pascaline Guilgori. Il demande également un suivi socio-judiciaire de 5 ans avec 3 ans de prison en cas de manquement, une interdiction de séjourner à Saint-André de 5 ans, l'interdiction de détenir une arme pendant 5 ans et 10 ans de privation de droits civiques à l'encontre du beau-père. La peine maximale encourue était de 30 ans de réclusion criminelle.
"Ils ne sont pas complices"
L'avocat général s'est expliqué lors de longues réquisitions. "Elianna est morte alors qu’elle était en pleine forme. Il y a eu ce coup très violent. Ce que l’on sait, c’est qu’un seul coup est mortel sur la série de coups", rappelle le magistrat lors de sa démonstration, expliquant douter de l’hypothèse de la co-action, en raison de la relation récente qu’entretenaient les deux accusés, qui "ne sont pas complices".
Le représentant de la société souligne ensuite que le jour des faits, la mère, Pascaline Guilgori, n’avait pas consommé d’alcool. Si la décision de placement par les services sociaux a été évoquée comme mobile, il rappelle que ce mobile n’était "ni imminent, ni conflictuel", dès lors qu’elle l’avait appris le 21 mars. Et fait valoir que personne n’a identifié le moment où elle pourrait avoir commis les faits. "Je ne crois pas à la culpabilité de Pascaline Guilgori," résume-t-il.
Quant à Cédric Babas, "est-il capable de frapper des enfants ? Oui il a été condamné deux fois pour cela", rappelle-t-il. "De plus, il était sous effet ce jour-là, et comme l’indiquent les témoignages, il est violent quand il est dans cet état-là". Le mobile ? "La disponibilité de madame en général ! Elle est fusionnelle avec Elianna et passe beaucoup de temps avec elle. Que s’est-il passé ? On ne le saura jamais et il faut l’accepter !" Pour l'avocat général, ce jour-là, le ti-père a carrément "pété un câble". "Ce n’est pas un assassinat, ce n’était pas prévu, c’est un geste fou !"
"Elle a fait rentrer le loup dans cette maison"
Du côté des parties civiles, le bâtonnier George André Hoarau s’est évertué à démontrer que les deux accusés avaient un mobile. Refusant la thèse du suspect idéal, il décrit celui de la mère : se voir enlever sa petite fille, ce qui serait pour elle "inacceptable". Et fait un parallèle entre Elianna et Gavroche "Je suis un genoux à terre, c’est la faute à Voltaire, le nez dans le caniveau c’est la faute à Rousseau ! Je suis tombé par terre c’est la faute à ma mère, le nez dans le ruisseau, c’est la faute à mon ti père", conclut le bâtonnier.
"Les deux accusés se renvoient la balle sans jamais dire qui a fait ça", exprime ensuite Me Vanessa Bertholier-Lemagnen, représentant les autres enfants de Pascaline Guilgori. "Ce sont les deux autres victimes après Elianna", déclare-t-elle, déplorant un "procès du silence" .
Me Sylvie Moutoucomorapoulé, représentant la grand-mère et le frère de la grand-mère de la fillette, prend ensuite la parole. "Leurs déclarations ne sont ni suffisantes ni satisfaisantes, mais de ces deux personnes, il y en a au moins une, ou les deux, qui a quelque chose à voir avec ce décès". Et la robe noire de poursuivre : "Cédric Babas n’aurait jamais dû être en contact avec les enfants, mais elle a fait ce choix".
Pascaline Guilgori "ne peut pas dire qu’elle ne savait pas qu’il était violent, il s’affiche sur Facebook avec des armes", fait de son côté valoir Me Alex Vardin, pour le compte de la famille du père d'Elianna."Elle a fait entrer le loup dans cette maison". Et de conclure : "Les voir acquitter serait une insulte à la mémoire d’Elianna".
Le verdict est attendu dans l'après-midi, après les plaidoiries de la défense.
[Retour sur la matinée de mardi]
Vidéo - Mort d'Elianna : La personnalité des accusés passée au crible
Décès d’Elianna : “J’ai été négligente, mais je n’ai pas tué ma fille !”
Vidéo - Mort d'Elianna : "La vérité, c’est que je n’ai pas tué la petite fille"
[Retour sur le 1er jour d'audience]
Vidéo - Décès d’Eliana : un violent coup de pied à l’origine de sa mort ?
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"Ils ne sont pas complices"
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Le représentant de la société souligne ensuite que le jour des faits, la mère, Pascaline Guilgori, n’avait pas consommé d’alcool. Si la décision de placement par les services sociaux a été évoquée comme mobile, il rappelle que ce mobile n’était "ni imminent, ni conflictuel", dès lors qu’elle l’avait appris le 21 mars. Et fait valoir que personne n’a identifié le moment où elle pourrait avoir commis les faits. "Je ne crois pas à la culpabilité de Pascaline Guilgori," résume-t-il.
Quant à Cédric Babas, "est-il capable de frapper des enfants ? Oui il a été condamné deux fois pour cela", rappelle-t-il. "De plus, il était sous effet ce jour-là, et comme l’indiquent les témoignages, il est violent quand il est dans cet état-là". Le mobile ? "La disponibilité de madame en général ! Elle est fusionnelle avec Elianna et passe beaucoup de temps avec elle. Que s’est-il passé ? On ne le saura jamais et il faut l’accepter !" Pour l'avocat général, ce jour-là, le ti-père a carrément "pété un câble". "Ce n’est pas un assassinat, ce n’était pas prévu, c’est un geste fou !"
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Pascaline Guilgori "ne peut pas dire qu’elle ne savait pas qu’il était violent, il s’affiche sur Facebook avec des armes", fait de son côté valoir Me Alex Vardin, pour le compte de la famille du père d'Elianna."Elle a fait entrer le loup dans cette maison". Et de conclure : "Les voir acquitter serait une insulte à la mémoire d’Elianna".
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