C’est la crise au gouvernement après les propos d’Arnaud Montebourg. Le ministre de l’Économie, qui effectuait hier sa rentrée politique à la Fête de la Rose dans son fief de Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire) avec Benoît Hamon, s’est attaqué à la politique du gouvernement dont il est membre.
Les deux ministres s’en sont pris à l’orthodoxie budgétaire actuelle et aux avantages accordés aux entreprises, marques de fabrique actuelles selon eux du gouvernement.
Arnaud Montebourg a appelé François Hollande à une « inflexion majeure de la politique économique », deux jours après avoir demandé un changement de cap politique [dans une interview avec le journal Le Monde]urlblank:http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/08/23/arnaud-montebourg-les-choix-politiques-ne-sont-pas-figes_4475668_823448.html (article payant).
« La promesse (de booster l’économie, ndlr) n’a pas été tenue, l’honnêteté oblige à le reconnaître » a déclaré Arnaud Montebourg à l’assistance. « Je le dis tous les jours au Premier ministre, au président, au gouvernement : il faut tirer immédiatement les conclusions de cet appel mondial à changer de politique ».
« Le rôle du ministre de l’Économie, ou de tout homme d’État (…) est d’affronter la vérité, même cruelle, et de proposer des solutions alternatives », a-t-il poursuivi.
Benoît Hamon a lui aussi rejoint Arnaud Montebourg sur ce changement de politique, en souhaitant par exemple qu’un tiers des économies prévues dans le cadre du pacte de responsabilité (50 milliards d’euros, ndlr) soit redistribué aux Français les plus modestes.
Les critiques d’Arnaud Montebourg ont provoqué la colère de Manuel Valls, selon l’entourage de ce dernier, qui estime que le patron de Bercy a franchi « une ligne jaune ».
« Un ministre de l’Economie ne peut pas s’exprimer ainsi, que ce soit sur la ligne économique du gouvernement auquel il appartient ou à l’égard d’un partenaire européen de la France », estime-t-on à Matignon.
L’opposition, elle, a appelé à une réaction rapide de la part de l’Élysée en réclamant la démission des deux ministres frondeurs.