Au lendemain du premier tour de la primaire, l’ensemble des commentateurs politiques qualifiait Arnaud Montebourg de « faiseur de roi« . Selon eux, il avait seul la possibilité de faire élire ou François Hollande, ou Martine Aubry, du fait de ses 17% et de sa place de 3ème.
Aujourd’hui, piteusement, il annonce qu’il votera à titre personnel pour François Hollande mais qu’il se refuse à donner des consignes de vote. Et manifestement, les mêmes qui l’encensaient n’en avaient plus rien à faire de ce qu’il pensait et de ce qu’il allait faire…
Si Arnaud Montebourg était incontestablement le grand gagnant du premier tour, il est de façon tout autant certaine le grand perdant du second tour.
Avec 39%, on pensait qu’Arnaud Montebourg était incontournable. Mais il a été pris de vitesse par Manuel Valls qui a apporté ses 6% à François Hollande dès le soir du vote et par Jean-Michel Baylet et Ségolène Royal qui l’ont fait peu de temps après avec leurs 1 et 7% respectifs.
39+6+1+7=53%. Ajoutez à cela la dynamique de la victoire du premier tour, la campagne trop agressive de Martine Aubry qui risque de lui coûter des voix, et les quelques % de Montebourg qui iront naturellement vers François Hollande, et vous comprenez pourquoi ce dernier n’avait plus besoin de passer sous les fourches caudines d’Arnaud Montebourg qui avait en outre placé la barre tellement haut, tellement il était sûr de lui, que ses exigences en étaient devenues inacceptables.
Alors que s’il avait été moins gourmand et qu’il avait rapidement apporté son soutien, il aurait pu espérer bien plus si demain François Hollande venait à gagner les présidentielles…
Paradoxalement, Manuel Valls ou Ségolène Royal ont bien mieux exploité leurs 6 et 7% qu’Arnaud Montebourg ses 17% des suffrages…