Je vous écris ces quelques mots, que vous lirez peut-être. Vous avez entre les mains une machine de guerre : l’administration. Mais ce sont bien les politiques qui fournissent les munitions : la règlementation. Vous voulez simplifier, libéraliser, encourager les énergies. Dans les faits on est toujours encerclé par des règlementations, quelques fois stupide. Je vous ai écris ainsi qu’aux ministres concernés, pour résoudre une aberration qui m’empêche par un arrêté, d’accéder à un marché pour lequel je suis qualifié. J’ai reçu trois lettres de courtoisie, pour me dire : on s’en occupe.
Puis c’est le statut quo. Ce sont les grandes entreprises qui profitent de vos mesures. Les difficultés des petites entreprises sont bien réelles. On investit, on prend des risques, on emploie. On travaille 35 heures en 3 jours pour se faire au mieux, le salaire d’un cadre moyen. On croule sous les charges. La guerre des prix tue l’emploi, et l’envie d’entreprendre. La concurrence est un bon levier, mais la solution pour l’assainir existe !
La suspicion envers l’entrepreneur (je ne parle pas du CAC40) est caractérisée par la quantité de paperasse que l’on doit fournir, sans cesse pour se justifier. On y passe trop de temps. C’est fatiguant et usant. J’aimerai bien savoir l’utilité qu’on en fait. Cela justifie peut-être le travail des administratifs. De surcroit la complexité des documents occasionne des erreurs. Naissent alors des tensions, des rapports de force entre l’usager et l’agent. C’est malsain. Même quand cela ne lui parait pas juste, l’agent vous dira : » c’est la loi, payez puis allez au tribunal administratif, si vous n’êtes pas satisfait « .
La force est votre droit messieurs les politiques. Mais ce n’est pas démocratique. Je continuerai d’entreprendre. C’est mon tempérament. Mais il y a bien des moments de découragement. La souffrance au travail, la pénibilité, ne touchent pas que les salariés. Quand vous rajoutez la rigidité administrative, cela devient une machine à broyer. La coercition est trop forte dans ce pays. Je l’entends constamment lorsque j’anime les stages de récupérations de points.
Certes, la sécurité routière est un enjeu. Dans divers domaines les contrôles et sanctions sont nécessaires. Mais on pourrait aussi les appliquer de façon plus humaine. On n’a pas confiance aux citoyens ! A vouloir trop le contrôler, on fini par l’infantiliser et le déresponsabiliser. Ce n’est pas ainsi, que l’on va obtenir, une société apaisée et entreprenante.
Je vous souhaite néanmoins un bon séjour dans notre belle ile, Monsieur le Premier Ministre.
Jacques DIJOUX
Saint-Paul