La députée réunionnaise Monique Orphé a tenu un point presse ce mardi sur le Parvis des Droits de l’Homme, à Champ Fleuri, afin de lancer un appel à la mobilisation « pour consommer les 17.000 contrats aidés restants sur les 32.000 de l’enveloppe totale ».
« Le gouvernement a fait un pas vers nous, faisons un pas vers lui, déclare-t-elle. On me rappelle souvent que La Réunion est le seul département à recevoir un soutien à 90% pour les contrats aidés et je constate que nous ne prenons pas nos responsabilités ». Selon la députée, les collectivités qui reçoivent un soutien financier de 90% et les entreprises qui bénéficient d’aides fiscales ne font pas l’effort de faire baisser le chômage de l’île. « Avec un CICE à 9% et un taux encore plus élevé prévu pour les entreprises de secteurs soumis à la concurrence internationale, elles doivent embaucher nos chômeurs », insiste-t-elle.
Au problème de formation professionnelle de l’île évoqué, elle répond: « Oui il y a un soucis et c’est la responsabilité de la Région. Mais personne n’en parle ».
Ce sont 80 millions d’euros qui repartiront de La Réunion
Les 17.000 contrats aidés financés à 90% par l’État représentent 80 millions d’euros, selon elle: « C’est cette somme qui repartira de La Réunion à la fin de l’année si nous ne les utilisons pas. C’est une non-consommation indécente et c’est une insulte ».
Accompagnée de jeunes, de mères de familles et de membres d’associations, Monique Orphé interpelle donc le préfet et demande la mise en place d’une cellule de crise autour de ce sujet. Elle appelle également à la mobilisation de tous les acteurs économiques et des associations et demande finalement une gestion équitable, juste et transparente des employés des communes. « Certaines collectivités passent par Pôle Emploi, d’autres gèrent leurs embauches elles-mêmes et font du clientélisme ».
« C’est cette image d’assistanat de La Réunion qui nous colle à la peau, termine-t-elle, car on se permet de demander 40.000 contrats aidés supplémentaires sans avoir fini ce que nous avons dans notre assiette ».