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Mondial 2022 : Venu travailler, Paul se retrouve à la rue, privé de son passeport et coincé au Qatar


D’un côté, on a le Mondial qui bat son plein, et de l’autre on a une toute autre réalité, celle que vit Paul, âgé de 26, originaire de l'Ouganda, travailleur migrant au Qatar. Il n’a plus de travail et son passeport lui a été confisqué.

Par L.S. - Publié le Lundi 5 Décembre 2022 à 08:08

Comme le rapporte 20minutes.fr, Paul est un Ougandais venu au Qatar il y a un peu plus d’un an car, chez lui, "il n’y a pas d’argent, pas de boulot" et qu’il a un père, une mère, une femme et une petite fille d’un an et demi à nourrir. Celui-ci ne rêve aujourd’hui de rien d’autre que de rentrer chez lui. "Ce qu’on a trouvé ici n’est pas ce qu’on nous a vendu. Un travail, un bon salaire, un logement décent, de quoi envoyer de l’argent à nos familles. Il n’y a rien de tout ça ici pour nous", confie-t-il au média.

Comme beaucoup de ces anonymes qui construisent et font tourner le Qatar, ce jeune homme est venu tenter sa chance. Paul a dû s’endetter pour trouver les 2.000 dollars que lui réclamait la personne qui lui a dégoté un visa et payer son billet d’avion. En arrivant à Doha, un second intermédiaire lui a demandé la même somme. Paul s’y est opposé et la personne fini par lâcher l’affaire.  Après quelques démarches administratives, il a pu obtenir son permis moto et un contrat de travail chez Talabat, une des boîtes de livraison de repas à Doha.

"Au début ça se passait plutôt bien. Et même si les journées de travail étaient longues, au moins douze heures par jour, j’étais payé à temps", raconte-t-il à nos confrères. "Mais, rapidement, les problèmes sont apparus. Mon chef, un Soudanais, a commencé à me ponctionner une grande partie de mon salaire (...) il ne me donnait aucune explication, c’était comme ça, point. Sur le coup que peut-on faire ? On a besoin d’argent, donc on accepte", déplore-t-il. 

Dans son récit, Paul revient sur un accident qui s’est produit. Alors qu’il était en route pour une livraison, une voiture l’a percuté et l’a renversé, le blessant à la jambe.  "Ici, ils roulent comme des fous", précise-t-il. Si son employeur avait promis de venir au chevet de ce dernier, le jeune homme est resté sans nouvelle. Au bout de deux jours, il a pris la décision de se rendre à l’hôpital par ses propres moyens, tout en étant blessé. 

Sur place, on lui demande sa "health card", cette carte d’assurance santé que toute entreprise est censée fournir à ses travailleurs, dont Paul n’a jamais vu la couleur. "Ils ont accepté de me donner les premiers soins (...) puis ils m’ont dit de revenir plus tard avec mon chef. (...) Mais comme il ne venait pas, j’ai fini par me soigner seul avec les moyens du bord. Je suis resté au lit trois jours, mais il a bien fallu que je reparte au travail"
 

Il reprend donc son poste et ne reçoit ce mois-là que 166 misérables riyals qataris, la monnaie locale, soit environ une quarantaine d’euros. En raison de sa blessure à la jambe et mal soignée, Paul tombe rapidement malade. 

Dans la tête de son patron, c’en est trop. D’abord blessé, maintenant malade. L’homme débarque au logement de son ouvrier, accompagné par un gros bras, "un Malawi" se souvient Paul. "Ils m’ont tout pris, mon téléphone, les clés de la moto, le casque, tout. (...) J’ai passé deux semaines encore dans le logement, jusqu’à ce que je ne puisse plus payer. C’est là que j’ai dû partir à la recherche d’un autre emploi", confie-t-il à 20minutes. Ce sera dans la construction, comme des centaines de milliers d’autres dans cette ville.

Le jeune homme a été embauché sans contrat, son ancien patron ayant gardé son passeport. Par semaine, Paul gagnait 105 riyals  (27 euros). Sans logement, il s’est retrouvé à la rue pendant presque deux semaines. D’autres ouvriers ont fini par lui offrir une place dans leur logement. 

Début novembre, l’entreprise de construction met tout le monde au chômage forcé. Paul prend alors une décision de rentrer. "Quitte à souffrir, autant que je sois chez moi auprès de ma femme et de ma fille", lâche-t-il. 

Toutefois, depuis l’abolition du système de la kafala par le gouvernement en 2020, si les ouvriers sont censés pouvoir se tourner vers la justice qatarie pour leurs doléances, soit réclamer leurs salaires impayés, leur passeport et pousser leurs employeurs devant les tribunaux, la réalité est bien différente. L’attente reste longue. Les exemples d’ouvriers ayant tenté leur chance et qui attendent encore aujourd’hui que leur dossier soit examiné par les autorités judiciaires sont légion.

"Mais dans les faits, la machine judiciaire qatarie est faite pour nous décourager de porter plainte contre nos patrons. Car ils sont bien contents qu’on soit là pour construire leur pays", exprime-t-il.

Depuis des semaines, Paul tape à toutes les portes sans jamais pouvoir plaider sa cause. Broyé par le système, il souhaite être expulsé. Le dernier recours qu’il imagine, tant il semble désespéré. 

Il songe à se rendre directement au centre de rétention de Doha  la "Detention Prison Division", d’où sont expulsés les "fauteurs de troubles" qui dérangent la famille Al-Thani. "Je n’ai plus d’autres choix, car personne ne m’écoute dans les services administratifs. Qu’ils m’expulsent ! Ils peuvent même garder mon passeport si ça leur chante", dit-il. "Je veux juste rentrer chez moi". Sans un rond,  il espère au moins pouvoir y dormir le temps que la situation se débloque. 

Paul est un parmi les milliers de travailleurs qui font face à cette situation inhumaine. "Le monde devrait savoir ce qu’il se passe ici. Contrairement à ce que le Qatar essaie de faire croire, 99 % de ce que racontent les médias occidentaux est vrai. J’ai envie de dire aux touristes, aux supporteurs, venez voir ce que l’on vit, venez voir la réalité de ce pays qui essaie de vous éblouir", conclut-il auprès de 20minutes, dans l’espoir de pouvoir rentrer chez lui. 




1.Posté par Elo le 05/12/2022 08:39

Aprés tout ça....nous les occidentaux, devant notre bière, bien emmitouflé dans nos petits chaussons, on rêve d'une troisième étoile en gueulant tout haut...ALLEZ LA FRANCE comme si le reste ne comptait pas. Hypocrites et moutons qu'on est.
Ma première coupe du monde remonte a 1978 depuis j'en ai loupé aucune car passionné de sport et étant sportif moi même.... cette fois je dis NON au qatari. Désolé mais je ne cautionne pas.

2.Posté par Carton la Cuisse le 05/12/2022 09:28

Pays de merde!!!

3.Posté par Choupette le 05/12/2022 11:37

Et ?

Tout le monde sait ce qu'il se passe au Qatar.

Sauf Paul.

En sorte à li aster.

4.Posté par SPARTACUS974 le 05/12/2022 11:49

Le monde devrait savoir ce qu’il se passe ici.....
Le pire ,c'est qu'il le sait et il s'en fout royalement car le Qatar a payé le prix de son impunité.

5.Posté par le taz le 05/12/2022 12:23

mais les footeux, 3 de qi, s'en foutent royalement...

les matchs de foot sur les cimetières des ouvriers morts sur les chantiers...
ils s'en foutent complètement.

but de mbapé, houra...

6.Posté par Nic-ta-lope et autres le 05/12/2022 12:25

3.Posté par Choupette le 05/12/2022 11:37

Et ?

Tout le monde sait ce qu'il se passe au Qatar.

Sauf Paul.

En sorte à li aster.
............................


Pas correct......Il s'est fait piéger mais ce n'est pas une raison pour dire "qu'il se démerde"

7.Posté par Zorey kapab koz kreol le 05/12/2022 14:12

Stop au colonialisme et à notre vision occidental des choses.
Qui sommes nous pour juger ce qui se passe dans un autre pays ? On nous a suffisamment reproché notre attitude de colon!!!
Laissons gentiment ces gens se débrouiller entre eux et abstenons nous d’y mettre notre vision occidentale des choses.
Ps: En plus entre nous il n’est pas nécessaire d’aller au Qatar pour trouver un mec qui travaille pour rien et sans papier !!! Il y en plein dans les sous-sols de notre belle capitale Paris ou devant notre belle Tour Eiffel !!!

8.Posté par Omarie le 05/12/2022 15:57

Il n'y a qu'un seul mot pour définir ce type de traitement : ESCLAVAGE.
Ce qui a coûté la vie à quelques milliers d'ouvriers migrants au Qatar.

Rien de tout cela ne peut empêcher le ballon rond de rouler sur les pelouses hyperclimatisées et les fous du foot de s'extasier devant les exploits de leurs stars millionaires. Le football est "sacré". "Il ne faut pas mélanger le sport et la politique", dixit notre président. Comprenez : Il ne faut surtout pas froisser notre ami Hamad al Thali , il est si généreux envers nous...

Qu'est-ce que ce monde où le gaz, le fuel et toutes ces saloperies sont considérés plus précieux que la vie humaine ?

9.Posté par Le Jacobin le 05/12/2022 16:02

Moi je Boycotte, seul la radio aux informations me donne le résultat.

Coupe du monde 2022 connais pas c'est une histoire très salle.

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