Mon berceau, c’est mon île,
Pourtant des vents intenses
L’ont secoué lors de ma naissance.
Un sacré cyclone a bousculé mon berceau d’île,
Mais une fois le calme revenu,
C’est en son nid douillet que j’ai grandi,
Entre Marie, Vishnou et Guan-Di,
Entre pitons, volcan et ravines pentues.
Ha! Combien il m’a bercé
Mon beau lit de forêts, de rocs et de terre.
Avec talent, il me contait ses mystères.
Dans mes langes, frileusement enserré,
Ma chère mère à la voix si douce,
M’enchantait comme une suave brise
Descendant des montagnes grises.
Mon père, lui, souriait à ma frimousse.
L’Indien, comme un vertueux parrain,
Veillait tout autour de mon lit,
Il surveillait, des vagues, le moindre repli.
J’ai eu de la chance d’avoir pour gardien,
Ce grand et vigoureux Océan Indien.
Il me racontait ses grandes houles,
Ses tempêtes, ses colères, ses galets qui roulent.
Il me disait tout cela le grand Ancien .
J’avais aussi une marraine,
La majestueuse reine des neiges,
Piton, planté comme un florilège,
Tout en haut de mon berceau de frêne.
Ô Mon doux berceau!
Ô Ma belle île!
Vous avez bouté mes craintes puériles,
Dés l’instant, ou, encore frêle agneau,
je fus posé en votre coeur, bien au chaud,
Pour le plus grand des bonheurs,
Celui de vous savoir toujours,
Pour moi, un berceau d’île d’Amour.
Vieilli aujourd’hui, rien je ne dénie,
Je n’oublie pas mon originel nid.