Au 1er janvier 2017, 860 800 personnes vivent à La Réunion, indique l’Insee. De 2009 à 2017, la population augmente en moyenne de 5 600 habitants par an (+ 0,7 % par an). Cette croissance est plus rapide qu’en métropole (+ 0,5 % par an), mais deux fois moindre qu’entre 1999 et 2009 (+ 1,5 % par an).
La différence entre les naissances et les décès survenus dans l’année (appelé le solde naturel), reste le moteur de la croissance démographique : de 2009 à 2016, il apporte chaque année 9 800 habitants supplémentaires.
Ce solde naturel est toutefois en baisse et ce pour la 4e année consécutive : 9 100 en 2016, soit son niveau le plus faible depuis 1982.
« En effet, les décès continuent d’augmenter : les générations nombreuses du baby-boom des années 1950 à La Réunion arrivent maintenant à des âges plus élevés, où la mortalité est plus forte. Par ailleurs, les naissances se réduisent pour passer sous la barre des 14 000, pour la première fois depuis 1999. Entre 2000 et 2009, 14 600 bébés naissaient en moyenne chaque année, contre 14 100 par an entre 2010 et 2016. Toutefois, le nombre d’enfants par femme n’a pas diminué. Cette baisse des naissances est liée uniquement à celle du nombre de femmes en âge d’avoir un enfant (âgées de 15 à 50 ans) », détaille l’Insee.
Une fécondité qui reste élevée et précoce
Le nombre d’enfants par femme s’élève à 2,43 en 2016 : la fécondité à La Réunion est bien plus élevée qu’en métropole (1,89), note l’Insee. « Elle est même la plus élevée des régions françaises, après Mayotte et la Guyane. Elle reste stable depuis le début des années 1990. »
Autre élément relevé : Les Réunionnaises ont leurs enfants plus tôt qu’en métropole. 28 % des naissances sont issues de femmes de moins de 25 ans, contre 12 % en métropole. Les accouchements de mères mineures restent aussi bien plus fréquents sur l’île : 2,7 % des naissances (368 bébés). Cette part est presque dix fois plus élevée qu’en métropole. Cependant, le phénomène recule à La Réunion : au début des années 2000, 4,5 % des bébés étaient mis au monde par des mineures. Les naissances de mères mineures sont moins fréquentes aux Antilles (1,8 %), mais elles le sont davantage en Guyane (5,7 %) et à Mayotte (5,2 %).
Surmortalité des hommes
Le nombre de décès rapporté au nombre d’habitants est plus faible à La Réunion qu’en Métropole, la population étant plus jeune à sur l’île que dans l’Hexagone. Ainsi, le taux de mortalité s’élève à 5,5 décès pour 1 000 habitants, contre 9,0 % en métropole.
Les décès sont cependant plus nombreux chez les hommes : en 2016, 2 570 hommes sont décédés, contre 2 120 femmes. L’écart de mortalité entre hommes et femmes est ainsi bien plus marqué à La Réunion : en 2016, 6,2 hommes sur 1 000 sont décédés, contre 4,8 femmes sur 1 000. En métropole, cet écart de mortalité est bien plus faible : 9,2% contre 8,7 %. Les hommes meurent aussi plus jeunes : la moitié des hommes réunionnais avaient moins de 70 ans au moment de leur décès en 2016, contre 80 ans pour les femmes.
En effet, alcoolisme, tabagisme et accidents sont plus fréquents chez les hommes et augmentent leur risque de décéder prématurément.
La mortalité infantile reste élevée
La mortalité infantile reste à un niveau relativement élevé à La Réunion, précise l’Insee : en 2016, 98 nourrissons sont décédés avant leur premier anniversaire, soit 6,8 décès pour 1 000 enfants nés vivants. Ce taux est deux fois plus élevé qu’en métropole (3,4 %). Les conditions socio-économiques sont moins favorables sur l’île. Par ailleurs, les facteurs à risque pesant sur les grossesses sont plus présents qu’en métropole : davantage de mères jeunes, ou concernées par l’obésité et le surpoids, ou par des maladies chroniques.