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« Moin la plante in couteau dans out’ dos, couillon ! » Il était trop pété pour s’en rendre compte !

Avoir plus d’un gramme cinquante sur le coup des vingt heures, ça peut anesthésier certains sens et c’est bien ce qu’a fait remarquer le président Molié : "C’est effectivement un des effets de l’alcool".

Ecrit par zinfos974 – le vendredi 26 juin 2020 à 14H25

Non seulement la victime, plus éclatée qu’une grenade, ne s’est rendu compte de rien, non seulement il s’en allait avec un couteau de cuisine enfoncé jusqu’à la garde dans le dos ; mais c’est l’accusée elle-même, son ex et mère de leurs deux enfants, qui l’a averti de son infortune.

J’vous l’dis, les enfants, en Correctionnelle, la réalité  dépasse souvent la fiction et garder son sérieux, malgré le tragique de la situation, est souvent exercice périlleux.

Une proie toute désignée pour les chacals

L’accusée, appelons-la Marie, petite bonne femme de 40 ans in bout’, 1m50 in bout’ et 45 kilos in bout’ aussi, s’exprime en excellent français et répond avec une bonne volonté touchante à tout ce qu’on veut bien lui demander. Selon ce que l’on nous a dit, sa « victime » est un gros costaud qui lui rend trois bonnes têtes à la verticale.

Selon les rapports minutieux lus par le président Molié, « Marie » est ce qu’on appelle « une victime de la vie ». Elle est allée à l’école, a bien appris, s’exprime très bien mais ne travaille pas et n’a jamais travaillé. Akoz ? Comment ? Mi connais pas. Seuls, apparemment, les hommes en quête de proies faciles, lui ont manifesté quelqu’intérêt. Un intérêt qui s’appelle « reviens ! » Première liaison, premier enfant, premier largage. D’autres suivront, jusqu’au jour où elle rencontre « XXL », qui te lui fait deux enfants entre deux séances de libations (très) prononcées. L’engrenage infernal : bitures démentielles, cris, reproches, soupçons, coups… Elle prendra même des coups de sabre, avec le dos de la lame, heureusement pour elle. Les nombreuses  mains-courantes le prouvent.

La liaison (mais peut-on appeler ça une liaison ?) dure cinq années, jusqu’à ce qu’elle lui dise de partir. Ce qu’il fait sans sourciller… mais ne l’empêche pas de venir régulièrement semer un ramdam pas possible chez son ex. Jusqu’au soir du 8 octobre 2017, à Saint-Paul, où l’on a frôlé les Assises.

Ce soir-là, personne n’a sucé des glaçons. La future victime, imbibée jusqu’à la moelle, l’accusée (« trois bières et in’ ti punch ») et ses parents, qui dînent chez cette dernière.

Le surin dans le dos, jusqu’à la garde !

A une heure que la morale réprouve, énorme barouf à la porte de l’appartement. Ça cogne, ça gueule, ça menace, ça tape « des coups de sabre sur la porte », ça réveille l’immeuble, Marie prend peur et se décide à aller voir de quoi il retourne. Sachant très bien que c’est encore XXL qui fait des siennes.

« Il m’avait déjà menacée de me tuer, de tuer nos enfants ; mes vieux parents étaient là, j’ai pris peur. J’ai pris un couteau dans la cuisine et je l’ai glissé dans la ceinture de mon short, derrière ».

À partir de là, les témoignages de l’accusée et de sa victime, comme ceux des voisins qui ont entendu l’algarade, sont très flous, très contradictoires.

XXL, apparemment, était pourvu d’un sabre. Bousculade, râlé-poussé, cris, menaces, injures… XXL accuse Marie d’être une « p… », que leur dernier garçon, elle l’a fait avec un autre. Il la saisit par le poignet et se penche, comme s’il voulait saisir son sabre dans son sac. Elle s’empare de son couteau de cuisine et le lui plante dans le dos. Jusqu’à la garde !

Lui, anesthésié contre toute douleur par le 44-charrette, tourne alors les talons et s’en va. C’est elle qui lui dit qu’il a un couteau fiché dans le dos. Et aussi un de ses potes en bitures primaires, venu l’accompagner dans son expédition éthylico-rageuse.

« J’avais vraiment peur, monsieur le Président. Il avait dit qu’il allait en finir avec moi et avec les enfants aussi ».

« Il est vrai, confirme le président Molié, que selon les prélèvements, votre ex était saoul comme un Polonais. Je n’ai rien contre les Polonais, notez bien…  »

C’est alors que le président Molié, fine mouche, relève ce qui peut paraître comme « le gros défaut » dans la défense de Marie :

« Normalement, quand on a peur et qu’on dispose d’un couteau, on s’énerve, on s’excite, on frappe à coups redoublés, sans savoir ce que l’on fait. On laisse des traces, des zébrures, des égratignures… Là, vous, vous avez frappé un coup. Un seul ! Et le couteau est resté fiché dans son corps, fiché jusqu’à la garde. Vous n’en avez pas l’air comme ça, mais vous avez une sacrée force.

« Pourquoi le planter en direct ? »

Gendarmes et pompiers arrivent en moins de temps qu’il n’en faut à un chat pour voler une saucisse. XXL est transporté au CHU de Bellepierre sans que personne ne retire le couteau ; on laisse ça aux Urgentistes, sublime sagesse : ça te lui aurait causé une hémorragie fatale. Alors que là, il s’en sort avec juste un peu d’ITT. La lame aurait dévié d’un millimètre, il avait une perf’ au coeur ou un pneumothorax, fatals (taux ?) tous les deux.

« Vous auriez pu juste le menacer avec votre couteau. Pourquoi cacher ce couteau ? Pourquoi le planter en direct ? Qu’est-ce que vous en pensez ? » Je suppose que dans une autre vie, le président Molié a dû être Juge d’Instruction : il ne laisse rien dans l’ombre, cet homme.

Finalement, malgré un débat long et minutieux, on ressort de là avec la sensation que bien des aspects des personnalités sont restés dans l’ombre.

La procureure Descampiaux a insisté sur les contradictions dans les déclarations de Marie. Et réclamé 3 ans d’emprisonnement avec mandat de dépôt. Waouw !!!

Le bâtonnier Payen a choisi de laisser la parole à sa jeune stagiaire, Mlle Fornes-Marin.

Cette dernière, après avoir insisté sur le fait que l’accusée n’avait jamais varié dans ses aveux et déclarations, a longuement décrit le contexte très lourd dans lequel baignait cette famille ; l’alcool, les disputes, les coups, la pauvreté spirituelle, les nombreuses ITT…

« Elle a souvent été rouée de coups devant ses enfants. Si elle n’avait pas eu ce couteau, ce n’est pas devant vous qu’elle comparaîtrait. Elle figurerait en qualité de victime et lui d’accusé de meurtre, aux Assises. Ce ne fut que de la légitime défense ! »

Gageons que voici une avocate-stagiaire destinée à des fonctions de ténor.

Aucune légitime défense !

Le bâtonnier Payen a juste ajouté quelques mots après sa jeune stagiaire : un Payen ne peut pas rester muet. Il a été sobre, le bâtonnier. Sa causerie peut se résumer à : « Holà !!!!!! »

Et d’ajouter : « Trois ans pour de la légitime défense ? Je rêve, là ! On parle beaucoup de violences intra-familiales en ce moment. Nous y sommes en plein. Cette femme n’a fait que se sauver et sauver ses enfants ! »

La question de la légitime défense a été réfutée par le Tribunal. Marie est condamnée à 3 ans dont 2 avec sursis. L’année qu’elle devrait passer à Domenjod est largement susceptible d’aménagement par le Juge de l’application des peines et de la liberté : elle n’ira donc sans doute jamais au gnouf.

N.B. : J’ai souvent entendu, en salle des pas perdus : « Oté ! Procureur-là lé méchant, ouiiiii !!!!! Lu coque à ou bandé ! »Une procureure, un procureur, ne sont jamais « méchants ». Ils ne font que leur boulot, lequel est de défendre la société, de s’appuyer sur le Droit pénal et la Procédure pénale, pour donner le point de vue protecteur de la société. Leur rôle, dans un tribunal, est le plus ingrat qui soit. Ils doivent accepter de passer pour des chasseurs de têtes, ce qui n’est pas du tout le cas. Ils nous défendent, toi, moi, vous, nous… J.B.

 

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