Les discussions du projet de loi de financement de la Sécurité sociale se poursuivent aujourd’hui devant l’Assemblée Nationale. L’annonce très commentée, fin septembre, de la modulation des allocations familiales selon les revenus qui égratigne le principe d’universalité de cette prestation suscitera encore de nombreuses réactions dans l’hémicycle.
Le texte prévoit une division par deux du montant des allocations pour les ménages qui perçoivent plus de 6.000 euros de revenus nets par mois et par quatre pour ceux qui gagnent plus de 8.000 euros. L’objectif poursuivi par le Gouvernement étant la réduction du déficit de la branche famille.
Sur le territoire hexagonal, le chiffre avancé jusque-là est de 13% des foyers les plus aisés qui seront concernés. Qu’en sera-t-il à la Réunion ? Selon une projection de la CAF Réunion, seules 1.680 familles seraient concernées par la mesure si celle-ci venait à être votée. Cela représente seulement 1,3% des familles réunionnaises percevant les allocations familiales. Autant dire une goutte d’eau.
Dans le détail, 1.039 familles déclarant un revenu entre 6.000 et 8.000 euros par mois figurent dans cette tranche intermédiaire. Et seules 641 familles se retrouveraient concernées dans la dernière tranche dont le revenu mensuel dépasse les 8.000 euros.
A l’inverse, rien ne changera pour l’écrasante majorité des foyers. 111.386 déclarent disposer d’un revenu inférieur à 6.000 euros par mois. Pour ces derniers, la mesure gouvernementale n’aura donc aucun impact. En 2013, 255 millions d’euros ont été versés au titre de ces allocations familiales.
Moins anecdotique, la mise en place de la mesure de modulation entraînerait une diminution de la dépense de la CAF estimée à 1,8 million d’euros par an tout de même. Il n’y a pas de petites économies.