Je ne suis pas adepte des élections de Miss. Ceci dit, comme je regarde les informations télévisées, je suis au courant. Je sais donc qu’elle s’appelle Azuima Aïssa, qu’elle mesure son bon mètre quatre-vingt-un et qu’elle a un sourire renversant. Cette charmante demoiselle ne semble donc pas avoir volé son titre et je l’en félicite bien volontiers, ainsi que ses parents qui doivent en être légitimement fiers.
Pour le reste, je ne peux qu’approuver la mise au point de Reynolds Michel dans cette même rubrique, un Reynolds que je salue au passage. Cet humaniste de la première heure ne pouvait mieux dire les choses. Il l’a fait avec sa concision et son tact habituels.
Je ne comprends pas ceux qui trouvent à redire de la confession de cette demoiselle. Moi qui pensais bêtement que nous étions dans un Etat laïque, où les choses de la religion ne devraient avoir aucune incidence sur la vie publique ?
Lorsque Nassimah est devenue présidente du département, tout le monde a salué bien bas sa « musulmanitude » (néologisme suggéré par Ségo), moi le premier parce que je croyais en elle. Si elle adopté par la suite des majorités à géométrie variable, ce n’est pas en raison de sa religion. La connerie est universelle et « a-religieuse« .
Il paraît que Schweitzer était protestant. Vais-je donc cesser d’admirer ce phare de l’humanité ?
Malheur de malheur, le Dalaï Lama est bouddhiste. Martin Luther King appartenait à l’église réformée, peste et diantre ! Teilhard de Chardin a remis en cause bien des idées reçues du catholicisme, grands dieux ! Dois-je brûler jusqu’à leur souvenir ? Soyons sérieux.
Ce qui me trouble le plus est qu’il s’est trouvé nombre d’imbéciles crier sur tous les toits la religion de cette demoiselle. Ils sont criminels car elle risque maintenant d’être en butte aux djihadistes à l’intolérance criminelle. Bravo le cons ! Vous avez fait fort. Très fort.
« Grands dieux » (si j’ose dire), si la beauté existe, ce n’est pas pour qu’on détourne le regard. Franchement, je préfère la splendeur affichée d’Ava Gardner à la beauté intérieure d’Alice Sapritch. Hein Eric ?
« Belle » se retrouve couramment dans le Nouveau Testament, le Coran, la Torah, le livre des Védas ; et dans les neuf dixièmes des chansons et poésies. Je vous convie instamment à relire le « Cantique des Cantiques« , poésie d’un érotisme flamboyant à la gloire de l’amour et de la beauté : « Je suis noire mais je suis belle, Ô filles de Jérusalem… ! »
Je vais vous faire un aveu : on m’a affirmé sous la foi du serment que les Imams des mosquées de l’île seraient de confession musulmane. Ne l’ébruitons pas !
Autre aveu : voici 4 ans je crois, j’ai eu le privilège d’être invité au mariage d’un très ami Zarabe. Oté camarade ! navé au moins 300 Zarabes dans la salle. Et mon pote, comme tous ses coreligionnaires, était fier de la beauté de la jeune épousée. Ils n’ont pas songé une seconde à dissimuler ce charme fou, don du Ciel.
Je vais déroger à mes habitudes. Je ne regarde pas les élections de Miss. Non que j’aie quoique ce soit à reprocher à ce spectacle sinon la vision affligeante d’un Aziz plus faux derche chaque jour que Dieu fait ; j’ai simplement d’autres centres d’intérêt. Mais en décembre, je vais regarder, si bon Dié na pitié, l’élection Miss France. Juste pour soutenir moralement notre tit’ Zarabe. Parce que les moralisateurs de tout poil me font… oui, ça minm.
Jules Bénard
