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Mise sur le marché d’un fertilisant 100% peï: La STEP du Grand Prado reçoit l’aval de l’ANSES

La station d’épuration (STEP) du Grand Prado, située à Sainte-Marie, vient d’obtenir l’autorisation de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) de mettre sur le marché un engrais issu de la valorisation de ses eaux. Ce nouveau produit, dénommé FERTILPEI, pourra être utilisé pour la canne, les fleurs et […]

Ecrit par NP – le vendredi 10 mai 2019 à 09H00

La station d’épuration (STEP) du Grand Prado, située à Sainte-Marie, vient d’obtenir l’autorisation de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) de mettre sur le marché un engrais issu de la valorisation de ses eaux. Ce nouveau produit, dénommé FERTILPEI, pourra être utilisé pour la canne, les fleurs et les plantes en pot, en substitution aux engrais chimiques traditionnellement importés.

L’homologation de ce fertilisant produit sous forme de granulés par l’unité de traitement de la plus grande station d’épuration d’Outre-mer vient concrétiser la stratégie d’économie circulaire portée par la CINOR depuis 2009. Une belle réussite pour la communauté d’agglomération et ses partenaires qui permet, à travers ce nouvel engrais « péi », la valorisation de matières à pouvoir fertilisant, issues du traitement des eaux, au bénéfice du territoire et du secteur agricole.

Une fierté pour La Réunion et les différents acteurs mobilisés sur le projet puisqu’il s’agit du deuxième cas d’homologation en France depuis 2003.

Homologation du produit fertilisant issu de la valorisation des eaux de la station d’épuration du Grand Prado

La station d’épuration du Grand Prado, construite en 2010 dans le cadre d’un contrat de concession d’une durée de 20 ans entre runéo et la CINOR, a été inaugurée en 2013. Elle est aujourd’hui la plus grande station d’épuration d’Outre-mer.

Si le rôle premier d’une station de traitement des eaux usées est d’épurer les effluents collectés avant rejet dans le milieu naturel, la CINOR a souhaité aller plus loin en équipant le Grand Prado de procédés permettant de donner une seconde vie aux matières issues de l’épuration des eaux. Le site du Grand Prado comporte ainsi une filière de traitement spécifique, permettant de produire de l’engrais sous forme de granulés, adaptant au contexte tropical un dispositif déjà connu et maîtrisé depuis de nombreuses années en milieu tempéré.

“Le contrat contenait une clause demandant l’homologation des matières fertilisantes produites à la STEP”, déclare Laurent Lai Kan Thon, Directeur Assainissement chez runéo. Dès février 2015, les échanges ont ainsi débuté avec l’ANSES en charge de cette homologation. Pour compléter les différents aspects du dossier, près de 80 analyses ont dû être envoyées en métropole pour validation. Pour mener à bien cette étude, la CINOR et runéo ont pu profiter du retour d’expérience de Veolia Eau France, de Veolia Recherche & Innovation, et de SEDE Environnement, filiale de Veolia spécialisée dans la mise en œuvre d’épandage agricole.

L’initiative a également bénéficié du retour d’expérience du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD). Un partenariat a, en effet, été initié dès 2013 pour étudier les effets à long terme de l’engrais produit à la station d’épuration sur les cultures de cannes à sucre. Le suivi scientifique, rigoureux et méthodique, apporté par le CIRAD a contribué, en toute transparence, à la qualité de la démarche volontariste voulue par la CINOR auprès de l’ANSES.

Ainsi, début 2019, l’ANSES a délivré, pour une durée de 10 ans, l’autorisation de mise sur le marché de l’engrais produit à la station d’épuration du Grand Prado, après 4 ans de procédure et d’échanges nécessaires pour en préciser l’origine, démontrer son innocuité, la constance de sa composition et ses intérêts agronomiques.

A titre expérimental, et en concertation avec les services de la DEAL, l’engrais est utilisé depuis quelques années par un petit nombre de pépiniéristes, satisfaits de ses propriétés fertilisantes, comme en témoigne Pépinières de Bourbon qui l’utilise pour sa production de gazon en plaques : « Du point de vue de sa mise en œuvre, le produit est stable et s’utilise sans problèmes avec nos épandeuses à engrais. Pas de problèmes d’odeurs ni de stockage. La décomposition très progressive du granulé, qui dure environ quatre mois chez nous, donne d’excellents résultats sur la croissance de nos cultures ».

Cette autorisation va aujourd’hui permettre aux collectivités, particuliers ou encore agriculteurs de La Réunion d’utiliser plus largement les granulés produits à la station d’épuration du Grand Prado comme engrais pour la canne, les fleurs et les plantes en pot.

En 2019, le potentiel de production est estimé à près de 2000 tonnes d’engrais sur l’année. FERTILPEI est par conséquent une vraie alternative aux engrais importés et apporte plus largement sa contribution locale aux enjeux majeurs de développement durable sur le territoire de la CINOR et de La Réunion.

Enfin, cette reconnaissance, par une autorité référente dans le domaine sanitaire, constitue une base de partage d’expérience à l’échelle locale, mais aussi d’autres départements d’Outre-mer, ou territoires à l’international évoluant dans un contexte tropical.

 

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