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Mickaël Nativel: « Un cessez le feu est nécessaire au PS ! »

Dans un communiqué, Mickaël Nativel, revient sur la polémique entre Gilbert Annette, maire de Saint-Denis, et Patrick Lebreton, maire de Sain-Joseph, lors du second tour des Primaires du PS. Le socialiste appelle à un "cessez le feu".

Ecrit par zinfos974 – le lundi 31 octobre 2011 à 17H31

 

« Un cessez le feu est nécessaire au PS !

Les militants socialistes de Saint-Joseph ont-ils organisé une fraude électorale massive lors des primaires citoyennes ? C’est ce qu’a prétendu notre premier secrétaire Gilbert Annette. L’accusation est gravissime, car une telle fraude expose ses auteurs à des poursuites pénales.

Les camarades concernés ont immédiatement réagi, en apportant  toutes les explications nécessaires. Ils ont précisé que les éléments donnés par Gilbert à la presse étaient totalement erronés, que la moyenne de vote par électeur n’était pas de 22 secondes, et que chaque bureau de vote a comporté 1 président et 8 assesseurs.

Manifestement Gilbert Annette a été mal informé, sinon il n’aurait pas parlé avec autant de légèreté d’un sujet aussi explosif. Il a tenté de clore la polémique en mettant ses propos au rang d’un trait d’humour. Il conviendrait toutefois qu’il demande des comptes à ses informateurs, colporteurs de fausses nouvelles, qui l’ont abusé.

La querelle est cocasse, car elle oppose des camarades qui ont soutenu la même candidate Martine Aubry aux primaires. On pourrait sans doute peut-être en rester là, et retrouver la sérénité tant nécessaire au sein de la fédération. Mais le mal est fait, et la guerre rallumée de plus belle au sein du parti socialiste. Ce qui est dommageable pour le besoin d’unité tant invoquée à chaque élection pour faire taire les voix discordantes.

Et la querelle est loin d’être terminée, car samedi soir sur le plateau d’Antenne Réunion, Patrick Lebreton a montré un document émanant du cabinet de Gilbert Annette, par lequel celui-ci demande au PS national un contrôle des votes qui se sont déroulés à Saint-Joseph.

Alors, trait d’humour ou double langage, et réelle volonté du premier secrétaire d’en découdre avec nos camarades du sud à propos d’un accord conclu en 2000 pour le passage de relais à la tête de la Fédération ?

Je n’étais pas à Saint-Joseph lors de ces primaires citoyennes, et je ne peux apporter un quelconque témoignage sur ce qui s’est passé dans les bureaux de vote. Mais les résultats enregistrés par nos camarades du sud ne sont pas une surprise au regard des scores électoraux impressionnants qu’ils enregistrent élection après élection. Saint-Joseph est devenue un bastion de gauche socialiste, et c’est tout à l’honneur de Patrick Lebreton, de son équipe et de ses militants. Jean-Claude Fruteau à Saint-Benoît n’est d’ailleurs pas en reste. Il en est de même de Gérald Maillot à la Bretagne.

On peut donc légitimement penser que les scores enregistrés par Saint-Joseph aux primaires citoyennes sont en conformité avec les résultats constatés lors des dernières élections générales. Pour mémoire, la liste socialiste menée par Michel Vergoz a réalisé 51,18% au premier tour des régionales de mars 2010. Aux élections européennes de 2009 la liste conduite par Erika Bareigts a obtenu 51 % des suffrages dans cette commune.

A titre de comparaison, pour ces mêmes élections les électeurs de Saint-Denis ont accordé respectivement 18 % à Michel Vergoz et 37 % à Erika Bareigts. La comparaison est vite faite…

Pour autant, on ne peut conclure hâtivement que les militants socialistes dionysiens ont moins de mérite que ceux de Saint-Joseph. Bien au contraire ! Je côtoie au quotidien, depuis plus de 30 ans, les femmes et les hommes qui font vivre le parti socialiste à Saint-Denis, et je peux témoigner de la grande valeur de ces militants dévoués. Le véritable problème réside dans le manque d’intérêt et de considération accordé à ces militants qui ne sont plus écoutés, mais commandés. Leur motivation et leur efficacité s’en ressentent évidemment.

Les socialistes sont aujourd’hui déboussolés par ce nouvel épisode de lutte interne qui mine toutes les chances de succès aux prochaines élections de 2012.  La situation est particulièrement déconcertante, car les primaires citoyennes ont été un immense succès démocratique, saluées au-delà des limites de la gauche.

Il est donc urgent que cesse la guerre intestine qui mine notre organisation politique. Cela passe par l’application rigoureuse des statuts qui gouvernent nos rapports au sein du parti socialiste, et le respect de la parole donnée, qui est le minimum qu’on doive attendre d’un responsable politique qui a vocation à solliciter la confiance de ses électeurs.

L’accord conclu en 2000 pour le passage de relais entre Gilbert Annette et Patrick Lebreton est-il toujours d’actualité ?

Il ne serait pas sain d’en débattre sur la place publique. Surtout que nous avons une instance statutaire qui est qualifiée pour traiter les difficultés qui surviennent dans notre parti politique. Il s’agit de la Commission fédérale des conflits prévue à l’article 11.2 de nos statuts. Cependant, cette commission ne peut s’autosaisir d’un dossier.

Je propose donc, et j’invite le premier secrétaire à transmettre ce différend qui secoue la fédération à la Commission des conflits, afin que l’affaire soit traitée avec toute la sérénité nécessaire, et qu’un terme soit mis aux disputes qui créent le désarroi chez les militants et les électeurs qui fondent tant d’espoir dans le parti socialiste en 2012.

Saint-Denis le 30 octobre 2011

Mickaël NATIVEL
Président de la Commission des Conflits
Fédération du Parti Socialiste

 

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