La mairie de Saint-Pierre offre un sursis aux bénévoles de Tara. Après une discussion cordiale hier soir avec le maire Michel Fontaine, la présidente Angeline Teston obtient la garantie qu’un délai supplémentaire lui soit donné pour sauver ses chiens sortis de la maltraitance.
Cet accord inespéré, qui intervient après une semaine de bras de fer qui s’est joué entre une adjointe au maire et l’association, aboutit à une issue heureuse, bien que provisoire.
« Nous pouvons utiliser le refuge abandonné de l’oasis de Pierrefonds jusqu’au 10 juillet. Ça nous donne un mois pour concrétiser notre idée de refuge à la Plaine des Cafres », se félicite l’équipe de Tara qui a pu partager la nouvelle avec certitude hier soir vers 20h. Pourtant, quelques heures plus tôt, c’est bien l’expulsion et donc la mise en fourrière des chiens qui était encore évoquée tout au long d’une journée marathon pour Tara. Ses membres et sympathisants de la cause avaient prévu de faire obstacle à l’entrée des agents communaux et de la Civis pour la mise en fourrière des animaux.
Ses bénévoles tiennent à remercier le maire de Saint-Pierre et le tout nouveau président de l’association des maires qui a fait le lien, disent-ils. « C’était notre dernière chance. En dernier ressort et devant l’expulsion qui nous attendait demain matin (ndlr : ce mercredi), j’ai pensé que nous aurions peut-être une écoute auprès du représentant des maires. Stéphane Fouassin, que nous avons eu en début d’après-midi, avait semble-t-il compris notre démarche et nous avait dit qu’il rappellerait. On se disait que cela allait en rester au stade de la promesse mais le retour a eu lieu. Un échange a pu se faire très rapidement avec Michel Fontaine. Une discussion très positive avec le maire qui a été compréhensif », racontent des bénévoles encore surpris par cette issue.
D’ici au 10 juillet, l’occupation du site désaffecté de l’oasis – ancien refuge de la SPA – demeure « illégale », reconnaissent volontiers les bénévoles, mais les membres de Tara ont pris l’engagement d’entretenir les box – une demande expresse du maire – où un peu plus d’une vingtaine de chiens patientent de retrouver une seconde vie dans une famille aimante. Une autre vingtaine a pu être adoptée depuis la semaine dernière grâce la médiatisation de cette histoire qui a pris une résonance nationale grâce à la pétition qui a récolté près de 6.500 signatures.
Un terrain idéal localisé à la Plaine des Cafres
« Il ne faut pas nous reposer sur nos lauriers », ajuste Angeline Teston. Son projet de refuge pédagogique reste plus que jamais d’actualité. Et là aussi, une autre bonne nouvelle est sur le point d’arriver. Après les obstacles rencontrés avec le voisinage d’une parcelle à la Plaine des Cafres, une autre personne est entrée en relation avec l’association la semaine dernière, toujours grâce à la médiatisation du sauvetage de l’oasis.
Un agriculteur de la Plaine des Cafres se réjouit de pouvoir louer une parcelle de 4.000m2 qui faisait office d’exploitation agricole de type porcherie. Avantages incontestables : la parcelle est déjà clôturée, elle est éloignée des habitations et elle dispose de deux locaux dont un est habitable pour du gardiennage. Le second pourrait servir de dispensaire. L’association doit cependant offrir une première garantie de loyer pour 6 mois. Si la somme est coquette, l’association – qui vit des sur ses fonds propres et des dons – tente de faire le nécessaire pour garantir financièrement ce loyer.
Une demande d’autorisation d’ouverture auprès des services vétérinaires doit suivre. La présidente d’association et la mairie doivent formaliser par écrit les engagements pris hier soir par téléphone. Leur rendez-vous est fixé à 12h30 en mairie.