Réunionnaises, Réunionnais,
Alors que la représentation nationale a voté l’état d’urgence sanitaire, alors qu’à la Réunion comme en métropole le nombre de malades augmente chaque jour, j’entends s’élever des voix qui nous rappellent les pires moments de notre histoire et cela me désole autant que cela me révolte.
Certains, peu nombreux heureusement, cherchent à désigner les responsables de la contamination et les jeter en pâture sur l’autel de la discorde.
Et pourtant « Le Réunionnais n’a pas de haine. Nous sommes une boite de crayons de couleur » rappelait Monseigneur Aubry
Dans cette période d’inquiétude et de tension, à ceux qui seraient tentés de succomber au discours nauséabond de la division, rappelons quelques faits pour que notre humanité reste promesse.
Cette pandémie est mondiale. Aucun pays, quel qu’il soit, n’est parvenu à empêcher le virus de passer ses frontières.
Le virus n’a ni préférence ni bornage, il se tapis dans le corps de nos enfants, parmi nos frères, nos sœurs, nos cousins, nos cousines, nos femmes, nos maris, nos pères nos mères. Qui ose ainsi rejeter la chair de sa chair. Certes, il a fallu alors organiser des confinements, souvent auprès de ceux qui pouvaient les recueillir, les protéger.
Seuls des marchands d’illusions peuvent aujourd’hui prétendre que par la grâce de je ne sais quel dispositif tombé du ciel, la population réunionnaise n’aurait pas aujourd’hui à faire les efforts qui sont demandés à tous les peuples.
S’agissant de cette épidémie, personne n’a de formule magique. Seule l’union sacrée de l’ensemble des forces vives de la nation nous permettra de surmonter cette épreuve.
Penser que notre insularité pourrait nous protéger, c’est ignorer qu’aux Baléares on transforme des hôtels en hôpitaux; qu’en Corse, les évacuations sanitaires par bateaux de la Marine nationale se multiplient, et que plus près de nous Maurice, Madagascar, les Seychelles sont touchées.
La lutte contre la propagation du virus passe aujourd’hui par la mobilisation de tous et de chacun.
Des consignes claires ont été données, à nous de les respecter.
De tout temps, l’humanité a su venir à bout de ses maux, nous saurons venir à bout de cette maladie.
Retrouvons l’esprit fondateur du conseil national de la résistance, cet esprit de concorde qui est notre seule chance de surmonter cette épreuve.
La fraternité n’est pas qu’un mot gravé au fronton de nos mairies, c’est une valeur qu’il nous revient de garder vivante dans le réceptacle inviolable de nos cœurs, elle sera, avec sa sœur la connaissance, le meilleur rempart dans ce combat encore inégal.
Nous nous confinons certes, mais nous gardons intactes nos valeurs d’accueil, de solidarité et de fraternité. C’est ce qui fait de nous des Français, des Réunionnais, rassemblés en humanité.