D’après un récent sondage, un anglais sur huit exercerait le métier de ses rêves d’enfant. Combien en France ? Ça doit être pareil sinon pire.
On laisse rêver les enfants, on les dirige vers les études qui faciliteront l’aboutissement de leurs rêves, surtout quand le gouvernement en place crie haut et fort qu’il va recruter dans le secteur d’activités convoité. Ce fut le cas par exemple, entre 1995 et 2000, de la prise de conscience par le ministre de l’Education nationale de l’importance de l’enseignement, entre autres, de l’Education Physique et Sportive à l’école. Les jeunes sportifs qui, en plus, réussissaient sur les bancs de l’école, se sont lancés dans la formation universitaire convoitée: STAPS. Et il y en a des jeunes gens et jeunes filles, licence de STAPS en poche, double licence même, voire maîtrise, qui ont vu le nombre de postes aux concours diminuer plus que sensiblement quand vint leur tour de s’y préparer, moins de cinq ans après l’annonce du grand recrutement ! Ils ont souvent tenté leur chance une ou deux fois, mais il leur a fallu s’assurer un minimum vital car papa et maman ne sont pas Crésus et aussi parce que la foi diminue quand on a bu le bouillon, cqfd.
Alors oui, ils se tournent vers d’autres jobs qui leur plaisent ou pas mais il faut manger, il faut vivre. Ils sont devenus gardiens de la paix, vendeurs d’articles de sport, ou alors entraîneurs dans divers clubs sportifs qu’ils animent bénévolement tant le désir d’enseigner était grand. Et là encore, aucune reconnaissance des cadres du sport, pas un seul coup d’pouce pour intégrer « Jeunesse et Sports ».
Cet exemple n’en est qu’un parmi d’autres, la même chose se passe dans des formations toutes aussi nobles à mes yeux mais moins valorisées, les formations dites « professionnelles ». On a incité des jeunes à se tourner vers les formations du bâtiment et maintenant, patatras, les entreprises ne recrutent plus, elles licencient même. Dans le monde de l’informatique, idem, mais là c’est surtout parce que les informaticiens venus d’autres contrées coûtent moins cher. J’arrête là ma liste.
Voilà comment on fabrique des salariés, pas des professionnels. Il est vrai que le chômage est grand, alors on bosse pour sa paye et basta. Rêver n’est pas interdit et ça ne coûte rien, réaliser ses rêves c’est une autre histoire.
Biba