Un homme qui passe à l’acte et tue sa compagne ou son ex-compagne, ça arrive bien trop souvent. Et de façon récurrente, c’est après qu’il eut commis l’irréparable que les menaces et plaintes datant d’auparavant ressortent. « La justice ne l’a pas entendue ni protégée », entend-on alors.
Ce vendredi, un Salazien était jugé en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis pour avoir envoyé des messages menaçants à son ex-compagne. Particularité de cette situation: le prévenu sort de neuf mois de détention à cause de mêmes faits sur la même victime. En octobre 2019, il est donc incarcéré. Neuf mois de soins et de sobriété pour changer de comportement. Car c’est quand il est saoul qu’il dérape. Mais aussi surprenant que cela puisse paraître, le jour de sa sortie de prison, mercredi, il se rend chez un fournisseur téléphonique puis, ivre, envoie des messages à son ex. Ils auraient été en contact pendant son incarcération, elle serait enceinte, mais pas de certitude que l’enfant soit de lui. Assez d’éléments pour le faire basculer.
Le contenu du message est inquiétant : « Avant 2025, je marquerai l’Île de La Réunion d’un point de vue criminel. J’ai cinq ans pour tout préparer. Même sur TF1, ils parleront de moi et tout le monde me haïra, mais j’assume ».
En effet, il assume. Sobre, devant le tribunal, il explique que c’est l’alcool qui le fait agir, qu’il regrette, qu’il mérite la prison. « J’avais pas prévu ça, jamais j’aurais pensé que je ferais ça. Je veux travailler et voir mes enfants. Vous pouvez m’empêcher de sortir de mon quartier, me faire des prises de sang. En prison, c’est un cercle vicieux. J’en veux pas à la justice, mais une chance peut-être… », déclare-t-il en larmes.
Direction la prison, néanmoins, avec une peine de 10 mois de prison ferme.