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Menaces, chantages et faux pour le promoteur immobilier : Plus d’un million et demi d’euros à son actif !

Correctionnelle Mardi 26 février 2019

Ecrit par Jules Bénard – le mercredi 27 février 2019 à 09H10

Il y a des gens à qui on donnerait le bon Dieu sans confession…. On se demande bien parfois comment ils s’y prennent tant ils n’ont absolument pas le physique de l’emploi. C’est le cas de Sadeck Dindar, né le 25 juin 1959 à Saint-Denis. Cet homme, au sourire perpétuel de prélat onctueux, a réussi à [escroquer pour plus d’un million et cinq cent mille euros à de braves naïfs tentés par la défiscalisation]urlblank:https://www.zinfos974.com/7-ans-apres-Sadeck-Dindar-le-promoteur-des-Vergers-du-soleil-devant-la-justice_a137694.html .

Comme la Ravine-du-Trou : la faute aux voisins irascibles !

Au début des années 2.000, le sieur Dindar acquiert un terrain de quelques milliers de mètres-carrés à Sainte-Thérèse, commune de la Possession. Projet bien défini, construire un immeuble de 24 appartements, lesquels seront vendus à des amateurs désireux de placer leurs économies dans des appartements locatifs sous le régime de la défiscalisation. 

Jusque-là, rien d’anormal. Pour gérer la construction, Dindar crée une société de construction, les Maisons du Soleil. Et dans la foulée, une SCI (société civile immobilière) à qui sera confiée la vente et la récolte des revenus des loyers espérés de l’affaire. Jusque là encore, tout baigne : le permis de construire est accordé et un architecte engagé pour établir les plans et surveiller l’avancement des travaux.

Soubassements, murs de soutènement et toiture sont achevés sans problème. Mais c’est là que les voisins y vont de leur mauvaise humeur. Car c’est de la faute de ces fichus atrabilaires si les travaux encaissent un brutal coup d’arrêt.

Ces gens, à l’oeil affûté, constatent que les voies d’accès au chantier ne respectent rien et surtout pas les lois et règlements. Ces deux voies obligatoires ne sont pas de la largeur exigée ; elles doivent permettre l’intervention et la manoeuvre rapide des engins de lutte contre l’incendie et celle des corps ambulanciers en cas d’accident grave. Là, on est loin du compte et la municipalité prend un arrêté d’interruption des travaux. Les retards commencent à s’accumuler grave.

Sûrement un complot des « Illuminati » !

Pas désarçonné par le coup-de-Jarnac (pardon : de voisins), Dindar va jusqu’à déposer une demande de modification de la construction : il a prévu de rétrécir un peu les 24 appartements pour en obtenir 26 à la même place. Permis modificatif refusé, on s’en douterait un peu, par la mairie.

Il en faudrait plus pour décourager notre bonhomme. Et c’est là qu’il va déployer son art de la manipulation.

Les travaux prenant de plus en plus de retard et les acheteurs se faisant tirer l’oreille pour commencer à payer (la banque aussi), il va tout simplement décider de niquer tout ce joli monde. D’ailleurs, c’est rien que des méchants qui lui veulent que du mal. « Tout le monde m’en veut », gémira-t-il à la barre du tribunal. Théorie bien connue du complot : les Illuminati ne sont pas loin.

Il commence par virer sans indemnités son architecte. Cet homme, à son humble avis, n’est pas assez désireux de le suivre dans les cheminements tortueux de sa matière grise ; et encore moins de faire avancer les travaux contre les arrêtés municipaux.

Il engage un remplaçant, un brave homme, poire désignée, et le contraint à lui signer des déclarations d’achèvement de travaux (D.A.T.) Ces DAT sont exigées par la BR pour lui débloquer les fonds qu’il guigne d’un oeil torve depuis tout ce temps : 750.000 euros, excusez du peu. La BR casque. Elle, qui refuse d’accorder à un brave agriculteur de quoi acheter cent poules supplémentaires, accorde des centaines de milliers d’euros à un promoteur, sans le moindre contrôle : une signature au bas d’un faux et passez muscade !

« Je vais te pourrir la vie ! »

Tant qu’à faire, pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Il contraint la gestionnaire de la SCI à signer de faux bons d’occupations, occupations par des locataires imaginaires dont la SCI n’a jamais vu la silhouette de l’ombre d’une esquisse.

Et pour cause : selon le nouvel architecte, seuls le bâti et le toit sont achevés. Si le malheureux architecte accepte de signer, c’est apparemment contraint et forcé, en raison du chantage de Dindar. Style « Je vais te pourrir la vie… Si on fait faillite, ce sera de ta faute… Tu vas ruiner un tas de travailleurs… » Nombre de témoins affirment avoir vu l’architecte ressortir en pleurant d’une conversation avec le sieur Dindar.

Avec ces papiers plus faux que des jetons, Dindar parvient à soutirer plus de 850.000 euros à ses investisseurs. C’est l’un de ces derniers, habitant du Nord de l’Hexagone, qui mettra le feu aux poudres. 

Cet homme a normalement déclaré son investissement aux impôts de son patelin, en vue de la défiscalisation promise. Quelque temps plus tard, il se retrouve devant un redressement fiscal salé, sous prétexte que l’immeuble défiscalisable en question… n’existe pas. 

Comment, vous direz-vous, les services fiscaux d’un minuscule patelin du pays des corons ont-ils pu renifler une arnaque à plus de dix mille kilomètres ? Take it easy, man ! Les services d’enquêtes des impôts de notre chère et douce France sont dix mille fois plus efficaces que la brigade anti-gangs, la PJ, la brigade mondaine, les RG, la BAC et les douanes réunis. On ne leur échappe PAS !

D’abord incompréhensif puis furieux, il enquête, découvre le pot-aux-roses et porte plainte.

Tout est alors mis au grand jour, les retards, les faux contrats de bail, les faux DAT, la poursuite désespérée des travaux en dépit des interdictions municipales…

On en apprend de belles au fil des heures. Mais Dindar nie tout et le reste. C’est Madame Devigne, la gestionnaire de la SCI, qui a signé les faux bons. « Pourquoi ? » – « Je ne sais pas ». Il est prouvé que cette dame n’y avait aucun intérêt mais on apprend qu’étant payée 1.400 euros par mois, ayant deux enfants à élever et aucune autre perspective d’emploi et d’avenir vu son âge, elle a été contrainte de céder au chantage et aux menaces de son employeur.

Pareil pour l’architecte. Pareil pour tous les autres : devant les désidérata de « Monsieur » Dindar, on ne s’insurgeait pas. On n’osait même pas le plus petit froncement de sourcils sinon « la porte est là ! » (témoignages unanimes).

« Je suppose qu’elles voulaient une promotion »

Quelques détails croustillants apparaissent au gré des interventions. De nombreux témoignages d’employés racontent qu’au moins deux employées étaient obligées, en début de matinée, d’apporter son café au patron… en mini-jupes. « Je suppose qu’elles voulaient une promotion », raconte un témoin.

L’architecte : « J’ai signé une déclaration de conformité parce que les travaux étaient… en voie d’achèvement ». Le président Molié : « Vous avez signé sous la pression ? – Oui. – Pression de qui ? – Sais plus trop » (en fixant fermement Dindar). « Combien j’ai touché ? Bof… sais même plus ». « Et si c’était à refaire ? » demande le président. Il éclate de rire puis : « Sûrement pas ! »

Un employé : « Monsieur Dindar était difficilement abordable ; il a fallu l’apprivoiser. Il est lunatique, emporté, violent, piquait des colères terribles », j’en passe et des meilleures.

Pour toutes les charges retenues à son encontre, Dindar nie tout.

Lorsqu’un acquéreur réclamait ses loyers (on lui avait dit que son appart avait été loué), on lui expédiait illico l’argent d’un autre locataire d’une autre habitation. Le tout se réglait ensuite par de faux jeux d’écritures comptables. Simple comme good bye !

Lorsque madame Devigne est tombée malade, minée par ces roueries qu’elle désapprouvait, elle a appris en rentrant de congé-maladie qu’elle avait été purement et simplement licenciée.

Lorsqu’elle a décidé de monter sa propre SCI, ne voulant pas se laisser miner par les actions de Dindar, ce dernier a glissé des lettres malveillantes dans les boîtes aux lettres de ceux désireux de faire affaire avec cette dame. Allant jusqu’à écrire aux banques pour leur recommander de se méfier de cette goulue assoiffée de pognon.

« Vous n’avez pas de chance, monsieur Dindar »

Quand le président lui fait remarquer que nombre de ses collaborateurs ont un casier judiciaire intéressant, Dindar affirme avoir voulu leur donner une chance « mais ils ont comploté contre moi ». « Vous n’avez vraiment pas de chance avec vos collaborateurs », a juste remarqué le président Molié avec un petit sourire qui en disait long.

La procureur Séry, n’ayant eu le dossier entre les mains que la veille, n’a pas requis, s’en remettant à la décision du tribunal.

Lequel rendra sa décision sous peu.

 

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