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« Menace sur des vestiges archéologique à la Ravine Bernica »

L’association ASCLB et le collectif des habitants des lotissements Gonneau Montbrun et Corbara alertent sur la destruction de vestiges archéologiques à la Ravine Bernica. Un rassemblement est prévu ce samedi.

Ecrit par N.P – le jeudi 22 septembre 2022 à 16H17

Le communiqué :

L’association ASCLB – anciennement Association Bellemène Pavé – et le collectif des habitants des lotissements Gonneau Montbrun et Corbara alertent depuis plusieurs semaines sur la destruction de vestiges archéologiques à Fleurimont sur 2 parcelles du bord de Ravine Bernica. Une vingtaine de courriers et mails ont été envoyés aux élus, particulièrement le Maire de Saint Paul M. Seraphin, son directeur de cabinet, mais aussi le Président du Conseil Départemental et la Présidente du Conseil Régional, ainsi qu’au service Urbanisme de la Mairie, au propriétaire du site CBO Territoria, à l’Architecte des Bâtiments de France, et aux représentants de l’état : Direction des Affaires Culturelles, préfet.

La Ravine Bernica et les parcelles qui contiennent les vestiges sont classées en zone naturelle Nerl par la mairie de Saint Paul, ce sont des espaces remarquables du littoral identifiés au SAR. SAFER a entrepris des travaux de valorisation agricole sur ces parcelles protégées, cadastrées CB 692 et CW354 appartenant à CBO Territoria, dans le cadre d’un projet d’agriculture biologique.

Ce site emblématique de l’histoire du peuplement de notre île contient de nombreux vestiges témoins de notre histoire collective érigés par nos ancêtres, datant du 18ème siècle pour certains, parmi lesquels les plus notables sont un parc à bestiaux, un chemin pavé et plusieurs chemins cavaliers. Il est aussi plus que probable que ce site renferme des objets de la vie courante datant eux aussi des époques passées jusqu’au 17ème siècle, puisque ces versants en bord de ravine surplombant Saint Paul été peuplés et cultivés depuis cette époque.

C’est pourquoi, les travaux engagés doivent respecter un cahier des charges drastique contenu au permis d’aménager délivré par la Mairie et la DEAL.

Or, depuis plusieurs semaines, une imposante pelleteuse dénature le site et opère un terrassement massif dont l’envergure et le mode opératoire semblent en total décalage avec les recommandations et les autorisations issues du diagnostic archéologique lui aussi attaché au permis d’aménager. Ainsi ont été endommagés plusieurs chemins patrimoniaux tricentenaires, pavés ou cavaliers, construits en pierre taillées et positionnées à main d’homme par les premiers habitants de l’île.

Venu rencontrer le responsable de projet de la SAFER, M. Durand, sur site lundi 29 août avec un élu local, le président de l’association ASCLB s’est vue refusé tout dialogue ainsi que l’accès et la possibilité d’une visite avec ce responsable pour évaluer ou stopper les dommages déjà opérés sur les vestiges du site.

C’est face à ces constats inadmissibles que l’Association (qui a sauvé et restauré les chemins pavés de Bellemène Lougnon) et le Collectif des riverains ont décidé d’alerter les autorités. Mais à ce jour, et malgré l’accent particulier mis sur lesrécentes journées européennes du patrimoine, malgré les nombreuses relances effectuées, aucune réponse n’a été reçue, aucune demande de rendez-vous honorée, aucun contact établi !

C’est pourquoi aujourd’hui, en raison du refus de dialogue de l’exploitant, et du silence assourdissant des élus, administration, et propriétaire, au sujet de l’atteinte portée aux précieux vestiges, l’Association et le Collectif ont décidé de se faire entendre par voie de presse. Chaque jour les travaux ,engagés depuis près d’un mois, détériorent un peu plus ce site classé et remarquable et ces mêmes travaux viennent désormais d’être engagés sur une parcelle sur l’autre versant de la Ravine.

Association et Collectif appellent au devoir de mémoire qui s’impose, et qui concerne chaque réunionnais, chaque citoyen. Ils appellent à la sauvegarde de l’ensemble des vestiges du site (dont certains n’apparaissent étrangement pas au diagnostic archéologique pourtant sont bien connus des anciens), car il s’agit d’un patrimoine public unique et inestimable, véritable mémorial de notre histoire et du fondement de l’île. Il est donc primordial de le protéger, et de réhabiliter tous les sentiers tricentenaires présents sur ce bord de ravine Bernica, construits par nos ancêtres, alors pour la plupart esclaves sur l’île.

Cette alerte présente un véritable caractère d’urgence pour qu’une prise de conscience collective soit faite et que des mesures immédiates soient prises par les autorités et que cesse la destruction. Comme indiqué sur le site du ministère de la culture, le patrimoine archéologique est fragile et il faut le préserver.

L’Association et le Collectif appellent à un rassemblement sur site samedi matin à 9h et compte sur votre présence à tous pour constater et échanger sur cette situation alarmante. Plusieurs anciens, « témoins de l’histoire », qui connaissent bien les lieux, leur histoire, et celle des hauts de Saint Paul seront également présents pour faire revivre le passé et nous alerter sur la nécessité de préserver ce patrimoine inestimable. L’Association se tiendra aussi à votre disposition pour visiter à proximité les chemins pavés de Bellemène Lougnon qu’elle a restauré pendant plus de six années.

Rendez-vous sur site, Samedi 24 septembre, à partir de 9h (voie descendante vers le site tapez sur Waze 19 lotissement Gonneau Montbrun). Pour tout autre rencontre, contactez-nous.

ASCLB et Collectif des habitants de Gonneau Montbrun et Corbara

Quelques mots sur les chemins patrimoniaux de Saint Paul

Les sentiers tricentenaires, dits « chemin pavés » ou « Chemins Cavaliers », sont profondément liés à l’histoire des Réunionnais : ils ont longtemps été les uniques voies permettant la vie quotidienne des tous premiers habitants dès le 18ème siècle, au lieu même du fondement du peuplement de notre île à Saint Paul. Ils permettaient les liaisons essentielles au commerce et la vie sociale de l’époque, relayant les habitants à Saint Paul, la capitale d’alors, et ont été pour nombreux construits par nos ancêtres, esclaves, présents sur l’île.

Ils sont de divers types et constructions, en fonction de leur usage et bien sur de l’époque. Parfois véritables voies pavés, d’autre fois simple alignements de grosses pierres destinées à soutenir sur chemin formé de petites pierres à macadam mêlées à la terre.

Certains de ces chemins, comme le « chemin de ceinture » traversaient les ravines, c’est par exemple le cas au niveau de la Ravine Bernica et du Bassin Sandrine entre Fleurimont et Bois Rouge.

Bien sûr à leurs abords on trouve parfois des objets d’usage courant, vestiges du passé.

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