Le journal d’investigation en ligne [Mediapart]urlblank:https://www.mediapart.fr/journal/france/191018/les-premieres-decouvertes-des-perquisitions-melenchon a jeté hier un pavé dans la mare en révélant que Jean-Luc Mélenchon entretenait une « relation extra-professionnelle » avec sa conseillère en communication, Sophia Chikirou.
Que les choses soient claires : comme il le dit lui-même, Jean-Luc Mélenchon est « célibataire » « à l’état-civil et aux impôts » et il fait ce qu’il veut de sa vie privée. Le problème, c’est que Sophia Chikirou est soupçonnée d’avoir surfacturé, pour des sommes pouvant atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros, les prestations qu’elle a fournies au travers de sa société Mediascop lors de la campagne du candidat de la France insoumise à la présidentielle.
Ce qui signifie que, si les faits étaient avérés, on pourrait légitimement se demander dans quelle mesure Jean-Luc Mélanchon n’aurait pas bénéficié personnellement de ces détournements.
On comprend mieux dès lors la dizaine de perquisitions simultanées au domicile du leader de la France insoumise et aux sièges de ses différents partis, ainsi qu’aux domiciles de ses principaux collaborateurs.
Et avec du recul, on comprend mieux que Jean-Luc Mélenchon se soit indigné aussi violemment, en direct sur les réseaux sociaux, car lui savait les conséquences désastreuses que pourrait avoir la révélation de sa relation avec Sophia Chikirou qu’il ne pourrait désormais plus nier.
Et qu’il ait protesté avec véhémence d’avoir vu des policiers fouiller dans « la lingerie » qui se trouvait dans ses tiroirs et confisquer certaines photos « très intimes« .
Que révèle l’enquête de Mediapart?
Selon le journal, lorsque les policiers sont arrivés au domicile personnel de Jean-Luc Mélenchon, mardi 16 octobre, à 7 heures, ils y ont découvert Sophia Chikirou.
« Le patron de La France insoumise et la communicante entretiennent en réalité de longue date, selon nos informations, une relation extra-professionnelle« , indique Mediapart. « Celle-ci pourrait relever de la seule vie privée des deux intéressés mais prend désormais, à la lueur des investigations judiciaires, une dimension d’intérêt général« .
Et Mediapart précise : « Si l’enquête devait confirmer le soupçon qui a présidé à son ouverture, cela signifierait que les sommes incriminées perçues par madame Chikirou l’auraient été à l’occasion d’une campagne présidentielle dirigée par un homme politique avec lequel elle partage une relation intime régulière« .
Mélenchon se dit victime du système « Macronie-parquet-médias »
Jean-Luc Mélenchon a immédiatement réagi. Sur son compte Facebook, il dénonce un système « Macronie-parquet-médias » : « Je m’attendais à quelque chose de ce type ». Plus loin il dira qu’il s’attendait « à quelque chose de bien glauque ». « Des ‘fuites’ qui confirment ce que nous savons sur le coup monté qu’est cette opération contre La France insoumise et contre moi personnellement. »
Il rappelle qu’il a été interrogé, vendredi après-midi, lors d’une conférence de presse, sur la nature de sa relation avec Sophia Chikirou. Et il écrit : « En toute hypothèse, à l’état civil et aux impôts je suis célibataire. Et jusqu’à cet article, je me croyais seul auteur de ma vie privée. »
« Mediapart prétend avoir violé le secret de l’instruction et disposer d’une information concernant la présence chez moi de quelqu’un. Bravo Mediapart ! Quelle enquête, quelle investigation ! Mais quel rapport avec le dossier ? » interroge le député de Marseille.
La réponse de Mediapart
Sur Twitter, le fondateur de Mediapart, Edwy Plenel, a répondu à ces attaques : « En 10 ans de révélations d’intérêt public, Mediapart a subi les campagnes de dénigrement des soutiens de Sarkozy, Valls, Cahuzac, Fillon, Le Pen, Hollande, Macron et maintenant Mélenchon ».