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Me Tchibozo adore les femmes et déteste la presse: il en prend pour 5 ans ferme, na !

Correctionnelle Champ-Fleuri, vendredi 16 novembre 2018 :

Ecrit par Jules Bénard – le samedi 17 novembre 2018 à 00H06

Sur le rôle des affaires de ce vendredi matin à Champ-Fleuri, on lit à propos de l’accusé : « né à Cotonou (Dahomey) ». Je signale à ces braves gens que le pays s’appelle le Bénin depuis 1975, mais tout le monde peut se tromper.

Me Jacques Tchibozo, épouvantable bavard, est né là-bas en 1976 et était, récemment encore, avocat à Mayotte, métier et pays qu’il ne risque plus de chatouiller : il est interdit de Mayotte pour 5 années et interdit « d’avocatiser » à vie !

Cette affaire a déjà été jugée au mois de juin dernier et comme le principal intéressé avait fait opposition, le tribunal, ce vendredi matin, s’est contenté d’examiner la forme.

Rappelons quand même que le cher maître était accusé d’abus et d’agressions sexuelles par quatre fois, en se prévalant de ses fonctions pour impressionner ses victimes.

Parmi celles-ci, une mineure et une dame du milieu judiciaire mahorais. Rien que ça.

Me Tchibozo avait choisi d’assurer lui-même sa défense car on n’est jamais si bien servi que par soi-même. Ce en quoi il s’est fourré le doigt dans l’oeil jusqu’à l’omoplate inclusivement. Pour commencer, le cher maître avait exigé de disposer de 6 heures rien que pour lui. Il est suggéré dans le Code de procédure pénale qu’aucun avocat ne peut donner d’injonction aux juges. Il a dû oublier.

Il revint à Me Briot, avocate des parties civiles, de réclamer le huis-clos. Tout le monde a été d’accord sur le principe, sauf… l’accusé, qui s’est expliqué un peu à l’italienne, avec énormément de faconde et profusion d’effets de manches et de mains.

Surprenant, non ? Eh bien figurez-vous que si l’accusé tenait à une audience publique, c’est justement parce qu’il n’aime pas la presse. Explication du cher maître :

« J’exige une audience publique sinon les journalistes vont encore me coller un tas de choses fausses et de méchancetés sur le dos ! » (Je rapporte de mémoire mais le sens y est… en version édulcorée).

Le tribunal l’a envoyé paître et on a tous été virés. Mais je tiens à préciser, à l’intention de ce gougnafier que la presse n’est pas là pour « inventer des méchancetés ». Je sais bien qu’il y a parmi nous, comme dans tous les corps de métier (chez les avocats, tiens), des faux culs et autres faux jetons. Y compris et surtout dans le milieu politique. Je ne vise personne, vous me connaissez… Aaaarrrggg !!!

Je précise que comme la majorité de mes confrères, je suis contre, profondément contre ce système du huis-clos pour les affaires dites sensibles. Car elles sont souvent symptomatiques des faits de société les plus courants et les plus dégueulasses. Ce n’est pas en les traitant en catimini que l’on permettra l’information du grand public.

Et je précise à l’intention de Me Briot que nous ne sommes pas insensés au point de donner les noms des mineures en cause ni le moindre détail qui pourrait permettre de reconnaître ces personnes. Et ce que je dis là est valable également pour un magistrat en cause, surtout quand il s’agit d’une victime. C’est l’essence-même du métier de chroniqueur judiciaire.

Pour en revenir au Dahoméen… Oups ! au Béninois de l’affaire, il en a pris plein la gueule pour pas un rond :

5 ans d’emprisonnement ferme ; mandat d’arrêt à l’audience ; interdiction définitive d’exercer la profession d’avocat ; 5 ans d’interdiction de séjour à Mayotte ; perte de ses droits civils et civiques. En fonction de quoi il a eu droit à un petit accompagnement, menottes aux poignets, jusqu’à Domenjod.

S’il lit ça, il aura une bonne raison de nous détester, pour le coup. J’en verse déjà un pleur dépité.

 

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