
""Les titres d’avocats et procureurs sont supprimés : leurs fonctions seront exercées par des défenseurs officieux". N’ayez crainte, ou ne vous réjouissez pas trop vite, c’est selon. Ces termes sont ceux par lesquels la Révolution Française a supprimé les avocats en France puis à la Réunion en 1791 : tout citoyen pouvait dès lors être défenseur officieux même sans aucune connaissance en droit.
Sans avocat, la justice fut bafouée sous la Terreur malgré le courage d’anciens avocats devenus défenseurs officieux. Sans avocat, point de Justice. En France métropolitaine, les avocats furent donc rétablis en 1811 mais il fallut attendre 1841 pour qu’un Barreau soit constitué à la Réunion, composé de seulement dix-neuf avocats avec pour premier Bâtonnier Delabarre de Nanteuil. Déjà, les avocats effectuaient des consultations gratuites, bien avant l’instauration de l’aide juridictionnelle. Ils furent de tous les combats, défendant chaque justiciable, quelle que soit sa condition ou son origine. Parmi les plus célèbres, Furcy, Houat ou encore Sitarane trouvèrent des avocats pour les assister devant les tribunaux. Les avocats ont défendu et assisté chaque Réunionnais devant le conseil de prud’hommes, le juge aux affaires familiales, le tribunal correctionnel, le tribunal commercial ou encore le tout nouveau tribunal judiciaire, pour ne citer qu’une partie des juridictions existantes.
Sans avocat, la justice fut bafouée sous la Terreur malgré le courage d’anciens avocats devenus défenseurs officieux. Sans avocat, point de Justice. En France métropolitaine, les avocats furent donc rétablis en 1811 mais il fallut attendre 1841 pour qu’un Barreau soit constitué à la Réunion, composé de seulement dix-neuf avocats avec pour premier Bâtonnier Delabarre de Nanteuil. Déjà, les avocats effectuaient des consultations gratuites, bien avant l’instauration de l’aide juridictionnelle. Ils furent de tous les combats, défendant chaque justiciable, quelle que soit sa condition ou son origine. Parmi les plus célèbres, Furcy, Houat ou encore Sitarane trouvèrent des avocats pour les assister devant les tribunaux. Les avocats ont défendu et assisté chaque Réunionnais devant le conseil de prud’hommes, le juge aux affaires familiales, le tribunal correctionnel, le tribunal commercial ou encore le tout nouveau tribunal judiciaire, pour ne citer qu’une partie des juridictions existantes.
Aujourd’hui, les Barreaux de Saint-Denis et de Saint-Pierre regroupent plus de 300 avocats et avocates. Le gouvernement n’a pas, espérons-le, l’intention de supprimer la profession d’avocat comme au 18e siècle, mais il œuvre à la réduction drastique de ses effectifs en augmentant les cotisations retraite. Surtout, ne croyez pas que les avocats se battent corps et âme pour préserver un régime de retraite particulièrement favorable. Le régime autonome actuel est rude, avec un âge pivot à 67 ans, des cotisations déjà élevées et des pensions de retraite faibles. Mais ce régime est autonome : nous le gérons nous-mêmes et reversons environ 100 millions d’euros chaque année au régime général. L’autonomie de notre régime est un des piliers de notre indépendance.
Les avocats sont indépendants du pouvoir politique et du pouvoir judiciaire. La ministre de la Justice ou le Parquet ne sont pas des supérieurs hiérarchiques des avocats. Partenaires de la justice, les avocats aident les justiciables à trouver leur chemin dans le labyrinthe de plus en plus vaste des textes de lois. Il n’y a quasiment que les avocats pour jouer ce rôle. L’avocat est essentiel à la démocratie et à la défense des libertés et intérêts de chaque citoyen. Sans avocat, chaque citoyen serait abandonné face à un pouvoir politique dont il est raisonnable de toujours craindre les dérives autoritaires voire liberticides.
Les portes des tribunaux sont ouvertes et tout un chacun peut venir librement assister à un procès, sauf huis clos. Venez, venez voir et entendre les avocats, jeunes ou anciens, plaider avec talent la cause qu’ils défendent. Les jeunes avocates et avocats vous surprendront par leur compétence juridique et surtout par leur art oratoire, leur volonté de convaincre et la passion qui les anime. Les avocats connaissent leurs clients et les comprennent. Face à la rigidité de la loi, les avocats brandissent l’humanité.
Ne supprimez pas les avocats !"
Me Olivier Chopin
Avocat au Barreau de Saint-Denis