Tous les ans, Mayotte vit au rythme d’une course originale, sans doute unique au monde, « la course de pneus« . Plus d’un millier d’enfants venus de tous les villages de l’ile rejoignent la capitale pour s’y affronter en poussant de vieux pneus usagés, encouragés par une foule très nombreuse.
Hier, la fête a été totalement gâchée par deux bandes de jeunes cagoulés qui ont attaqué les participants à coups de galets, provoquant une véritable panique. Les forces de l’ordre ont répliqué à coup de grenades lacrymogène et selon Les Nouvelles de Mayotte, « plusieurs personnes ont été blessées et trois individus ont été interpellés« .
Avec l’attaque contre « la course de pneus« , Mayotte s’enfonce un peu plus dans une situation qui tend à devenir incontrôlable. Les autorités avaient pourtant pris toutes les précautions : renforts arrivés discrètement de la Réunion en avion militaire, mobilisation de tout ce que l’île comptait de forces de l’ordre (policiers municipaux et nationaux, gendarmes mobiles…) mais ça n’a suffi à impressionner des dizaines de jeunes désoeuvrés qui ont depuis longtemps fait la démonstration qu’ils n’ont peur de rien ni de personne.
La veille déjà, deux bandes s’étaient affrontées en pleine ville de Mamoutzou et cette nuit, preuve que la délinquance devient de plus en plus grave, les deux gardiens d’une société ont été attaqués à coups de barres de fer, tandis que cinq voitures étaient incendiées sur le parking d’un lotissement. La propagation aux maisons avoisinantes n’a pu être évitée que grâce à l’intervention très rapide des pompiers.
Enfin, dernier exemple : Vendredi, nous rapporte Les Nouvelles de Mayotte, les gendarmes ont été prévenus qu’une personne, probablement une femme, avait été attaquée et enlevée près de Musicale Plage. Le kwassa (bateau) dans lequel elle a été jetée a disparu, probablement en direction d’Anjouan et les recherches menées par l’hélicoptère n’ont pas permis de la retrouver.
Plus tôt dans la semaine, un comorien d’Anjouan avait été attaqué à coup de couteau, et de plus en plus de Mahorais n’hésitent plus à parler de début de guerre civile…