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Mayotte : La Cimade retrouve ses locaux… sous la protection de la police

Les salariés de la Cimade ont réintégré leurs locaux ce mercredi après-midi après plus d'un mois de blocage par un collectif anti-immigration.
Les militants de la Cimade dû être escortés par la police sous des huées et autres propos xénophobes.

Ecrit par 1654 – le jeudi 20 janvier 2022 à 22H16

« Les Comoriens dehors! » Au milieu de la rue, en contrebas du local de la Cimade situé au premier étage d’une maison de Mamoudzou-centre, des militants, plus d’une vingtaine, crient leur colère. Le local était jusque là gardé par quelques militants qui se relayaient.

Le collectif, hostile à toute aide apportée aux étrangers à Mayotte, n’a pas tardé à mobiliser quand il a appris l’intention de la Cimade de retrouver ses locaux, illégalement bloqués depuis le 13 décembre.

Ce mercredi, c’est donc dans une ambiance tendue que l’association a retrouvé son local. Peu après 15h30, les responsables locaux, escortés par un équipage de la police nationale, a monté l’escalier et tenté sans succès de décrocher la banderole qui avait été fixée au balcon.

Alors que le ton montait en bas, un autre véhicule de police est arrivé en renfort. Peu après, entre les huées et les propos menaçants, un journaliste local a même « failli prendre un coup » par un jeune excité qui faisait de grands gestes en vociférant. Entre les banderoles et les propos tenus oralement, l’association annonce porter plainte pour diffamation.

On s’en souvient, des manifestants s’en étaient pris à la Cimade, poursuivant ses membres jusque dans leur local dont ils avaient dû être exfiltrés par la police, après une décision de justice invalidant un arrêté préfectoral de « décasage ». Un jugement qui, selon les militants, a bénéficié aux étrangers au détriment de Mahorais.

Le collectif avait dans la foulée reçu le soutien de Marine Le Pen qui avait accusé la Cimade de contribuer à l’immigration clandestine, galvanisant les militants. L’association a depuis reçu le soutien de sa direction nationale, et du collectif Migrants Outre mer.

L’association espère désormais pouvoir poursuivre ses activités « dans le respect de la liberté d’association qui doit être garantie par nos autorités« .

Yohann Deleu

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